Compliqué (chanlix)

8 : réparer

Chan s'était assis sur le fauteuil après avoir rapporté un verre d'eau de la cuisine pour Felix qui jouait à présent avec les manches bien trop grandes du pull que lui avait apporté Chan, n'osant pas lever les yeux et essayant de retarder au maximum le moment fatidique où il devrait s'expliquer.

"Ca va mieux ? Demanda le plus grand, cherchant le regard du blond qui fut pris au dépourvu par la question et la douceur cette voix. Il hocha la tête doucement, laissant enfin ses yeux trouver ceux de Chan.

- Chris, je... Pardon, je voulais pas... J'ai pas réfléchi, j'étais triste, j'aurais pas dû..."

Le plus vieux le pris dans ses bras, n'en pouvant plus de voir ses larmes couler à cause de lui.

"Je veux plus t'entendre t'excuser."

Les sanglots de Felix redoublèrent, sans qu'il ne sache vraiment pourquoi, Chan le serrait tout contre lui, alors ses barrières s'effondraient une à une, et tout ce qu'il aurait aimé lui dire lui revint en tête, toute sa peine, toute sa rage. Seule une question passa pourtant ses lèvres.

"Pourquoi est-ce que tu ne m'aimes plus, Chan ?"

L'interpellé ferma les yeux, encaissant le coup tout en tentant de retenir ses larmes. Il glissa sa main dans les cheveux doux de Felix avant de se reculer légèrement, captant le regard de ce dernier.

"Je n'ai jamais arrêté de t'aimer, Felix. Je suis juste un abruti qui a pas su le montrer. Il posa son front contre celui du blond, son pouce venant caresser les constellations sur les joues rougies de ce dernier. Pardon, je nous ai fait du mal, mais je vais tout réparer, je te le promets."

Puis ils s'embrassèrent comme ils ne l'avaient pas fait depuis longtemps, avec une certaine révérence et un peu d'angoisse pour ce qui suivrait.

Ils parlèrent beaucoup cette nuit-là. Felix expliqua ce qu'il s'était passé un peu plus tôt, il lui raconta tout ce qu'il avait ressenti pendant ces mois de froideur, d'ignorance et se laissa bercer par les excuses et les baisers de Chan. Ce dernier lui expliqua à son tour son comportement, qui lui raconta ses angoisses, ses insécurités, son sentiment de n'être jamais assez bien pour rien ni personne, et encore moins pour Felix, parce qu'il l'aimait si fort, vous comprenez, il l'aimait si fort qu'il préférait l'éloigner, plutôt que de le décevoir. Et il le savait, que ce n'était pas une raison, que ça n'excusait rien, mais il espérait tant que le blond le pardonne, malgré tout.

Beaucoup d'excuses furent échangées, des promesses aussi, des promesses qu'ils comptaient bien tenir, ainsi que quelques rires et des petits bécots par-ci par-là.

Ils s'endormirent dans les bras l'un de l'autre, dans le canapé. Et même le retard de trois heures de Felix au travail le lendemain ne parvint pas à lui ôter son sourire.