26) Toxic Love

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L'invitation à le rejoindre est implicite dans le geste de son siège qui me fait de la place. À l'abri des regards, garé sous un arbre de ficus qui nous camoufle de ses immenses branches et feuillages, je me détache pour venir trouver les caresses qui m'attendent. Jake relève sans précaution les pans transparents de ma robe en tulle dont quelques fleurs colorées ont été brodées, et agrippe ma peau, satisfait qu'il ne reste plus qu'un shorty entre lui et moi. 

— Je n'ai jamais autant aimé tes tenues que ce soir, ma puce.
— Lili, le reprends-je.

Sa tête se penche pour comprendre l'erreur qu'il a pu commettre, avant d'éclater de rire et de s'accrocher à mes fesses, tout en penchant son siège au maximum. Je me stabilise par les montants qui m'entourent, jusqu'à ce qu'il m'apporte ses éclaircissements.

— Ce truc-là vaut pour les autres filles, pas pour toi. T'es ma petite chose fragile à l'extérieur, mais redoutable à l'intérieur.
— J'ai toujours été une exception, rentré-je dans son jeu.
— Avec moi et pour moi, toujours.

Je voudrais être forte et lui tenir tête plus longtemps, mais son sourire m'achève, tandis qu'il joue de son regard. Tout ce que je parviens à faire est de m'abandonner dans ses bras, lèvres contre lèvres alors qu'il se met à aventurer ses doigts le long de mon shorty. Les tissus sur mes hanches sont bientôt accrochés et je le sens commencer à les descendre sur mes cuisses, m'obligeant à me relever et me contorsionner. Une fois mon intimité nue, la prise de conscience qu'un acte important est sur le point de se commettre me frappe. Notre amitié ne pourra pas connaître de retour en arrière après cette découverte ultime de l'un et de l'autre.

— J'ai envie de toi, me susurre-t-il.
— Je ne crois pas t'avoir entendu dire que j'étais sublime.
— Autant passer direct à t'aimes ça, grosse pute.

Je me mets à rire avec lui du plan de drague ridicule et répugnant de ses acolytes, cependant je n'ose lui dire à quel point ces mots dans sa bouche me font honteusement mouiller.
Le bruit d'une jean qui se défait et descend sur ses cuisses alors qu'il se trémousse sous mon corps calme ma frivolité et me ramène à l'ampleur du moment. En retrait contre le volant, je l'observe récupérer un sachet argenté qu'il déchire de ses dents pour en récupérer le contenu. Jeté sur le fauteuil passager, j'éprouve l'envie de reprendre l'emballage pour y lire l'inscription, le laissant enfiler sans pression son préservatif.

— Toxic Love.
— C'est une marque qu'Hunt a dénichée et qu'on trouvait adapté pour nos situations.
— Tu vas donc me baiser comme une de tes Françaises ?
— Tu auras bien plus que je ne leur ai jamais donné.

Sa poigne se saisit du tulle qui m'entoure pour me rapprocher de lui et faire grandir mon angoisse. Je sens maintenant son érection contre mes lèvres inférieures et ignore le temps qu'il lui faudra pour passer les dernières barrières entre nous.
Je peux lire dans ses yeux l'hésitation et son besoin de m'embrasser pour accompagner cette pénétration. Chaque centimètre nous mène vers une contrée encore inexplorée. Notre amitié voit alors sa première fissure se créer lorsque je m'empale entièrement sur lui, et nous laisse le temps de gérer ce tumulte d'émotions. Son souffle est erratique, le mien n'est qu'une vulgaire cacophonie. Mon corps lui appartient avant même d'avoir entendu ses promesses.

De mes doigts, je m'accroche à la chemise qu'il porte pour gérer les frottements de mon clitoris, ignoré jusque-là mais pourtant gonflé. Soutenue par ses mains sous mes fesses, j'entame des montées et descentes sur son membre, trop épais pour ne laisser qu'un vague souvenir en moi. Jamais son regard ne se détache du mien alors que je fuis cette intimité qu'il cherche.

Toxic Love : We're just friends !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant