Chapitre 3

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Le directeur lui avait donné un plan du château, bien qu'elle le connaisse comme sa poche, elle le prit afin de ne pas éveiller quelconque soupçon auprès de lui. Lorsqu'elle sortit du bureau, elle pensa à quelque chose de primordial, son apparence. Elle ne pouvait être la même personne dans 50 ans, que se soit de nom ou d'apparence. Elle se lança alors un sortilège pour raccourcir ses cheveux et les faire devenir plat. Elle y ajouta une frange et des lunettes rondes aux bordures fines et dorées. Elle ne ressemblait à présent plus à Hermione, et était maintenant Nila Sanderson, une Serpentard, née de parent moldus. Elle marcha d'un pas qu'elle se voulait assuré jusqu'au cachot, sa nouvelle maison. Le directeur lui avait donné le mot de passe quelques minutes plutôt, elle n'en avait été que peu surprise... Pouvoir.
Arrivée dans cet endroit sombre, face à la porte de bois noir, elle prononça le mot de passe avec difficulté. Le tableau la laissa passé, et elle pût alors voir l'endroit qu'elle avait toujours redouté. Une salle sombre, avec des canapé et fauteuil noir, des rideaux verts aux fenêtres, un feu qui crépite faiblement dans son foyer, mais surtout, des élèves tous dans leurs capes noires ornées du blason de leur maison. Un silence pesant s'installa gentiment au fur et à mesure que tout le monde remarquaient l'arrivée de la jeune femme. Hermione pensa que si elle ne s'était pas changé avec sa nouvelle robe de Serpentard, elle aurait été dans de beaux draps.
Elle avança puis demanda alors où se trouvait le préfet. Une voix des plus glaciale s'éleva d'un coin de la salle.
- C'est moi, qui es-tu ?
Hermione ne le voyant toujours répondit simplement:
- Nila Sanderson, enchantée de faire votre connaissance à tous.
- Tiens tiens, une nouvelle élève alors...
Pendant qu'il s'avançait, Hermione remarqua alors qu'elle connaissait cette voix, cette démarche. Tout en lui, lui disait quelque chose, elle en tremblait. Lorsqu'elle pût enfin distinguer les contours de son visage, elle se pétrifia sur place et ouvrit de grand yeux.
- Je te fais peur, demanda-t-il dans un sifflement.
- Non, non, absolument pas, souffla-t-elle.
Là, devant-elle, se trouvait non pas le souvenir, mais le vrai Tom Jedusor. Certe plus jeune et bien plus beau, mais elle en était tout de même pétrifiée de terreur. Il s'avançait toujours plus près, l'observant sous toutes les coutures, tournant autour d'elle tel un vautour ayant trouvé une proie.
- Dis-nous donc très chère d'où viens-tu ?
- je suis canadienne, je viens d'emménager à Londres, et ne voulant pas arrêter mes études pendant un bout de temps et attendre le début de l'an prochain, j'ai décidé de venir au milieu de l'année.
- Tu dois donc aimer les études, mais ce qui est étrange, c'est que tu n'as aucun accent canadien...
- Oh ça ? C'est une longue histoire que je ne compte pas partager, répondit-elle, mystérieuse.
- Et puis d'abord, pourquoi autant de questions? C'est un rite de passage lorsque l'on rentre dans votre maison, demanda-t-elle, cynique.
- Ne joue pas à la plus maline avec moi sale sang de bourbe ! S'écria Tom en la regardant de ses yeux glacial.
- Je rêve, tu pratiques l'occulmancie sur une personne de ta maison ?! C'est donc ça votre préfet, une personne qui ne respecte même pas les siens, s'exclama-t-elle en regardant les autres autour d'elle qui n'avaient pas bouger d'un pouce.
- Mais que tu es pathétique, siffla le serpentard, je ne pratique pas l'occulmancie sur toi, je le vois c'est tout, ton visage, ta façon de te tenir... tout laisse à penser que tu en es une, et maintenant j'en ai la preuve.
Elle ouvrit la bouche, surprise et s'exclama;
- Tu veux dire que tu vois que je suis une sang de bourbe à mon apparence, comme je vois que tu es un monstre rien qu'en te regardant ?
Elle s'était très clairement laissée emportée et cela allait lui coûter cher, elle le savait. Mais tout ça l'insupportait et elle ne pouvait s'imaginer un monde où le sang classait déjà  les sorciers dans une certaine catégorie. Pour elle s'était l'équivalent du racisme.
- Ne joue pas à ça, s'écria-t-il, lui crachant au visage. Tu n'es qu'une élève, mais tu es à Serpentard et tu dois le respect à tes préfets ! Sache que ta prochaine erreur pourrait te coûter bien plus que tu ne le penses...
Et il s'en alla, les poings serrés. Hermione n'avait pas bougé d'un pouce et le regarda s'en aller. Elle dû rester comme ça une bonne minute avant de se rendre compte qu'elle était toujours dans la salle, et pour finir elle marcha d'un pas lent dans son dortoir. Elle ne fit pas attention à l'apparence de son nouveau dortoir, et s'effondra sur le lit qui gardait sa valise. La journée avait été longue et elle n'en pouvait plus, elle s'endormit dans la minute, rêvant de son chez elle qui était à 50 ans d'où elle se trouvait.

Le temps nous manqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant