Les gens de la duchesse amenèrent sur la table de chêne massif une multitude de plats. Coq au vin, sanglier à la bière, jambons et autres charcuteries, accompagnés de quelques bonnes bouteilles. Denver, à son habitude, but et mangea tant qu'il restait à peine ce qu'il fallait de place pour le dessert. Fidèle à elle même, Kayla avait relativement peu mangé, en comparaison de son invité. La conversation s'était portée sur les guerres du moment, les gloires passées et les conquêtes à venir. À la fin du repas, avant le dessert, elle fit venir ses danseuses, qui divertirent Denver un moment, dansant langoureusement autour de lui, leur corps hypnotisant l'homme de leurs mouvements sensuels.
Observant la scène, la Duchesse alluma sa fine pipe ouvragée, se laissant un peu glisser dans le fauteuil, sa main libre caressant la tête du chien noir. Elle inspira longuement et un sourire carnassier apparut sur son visage.
Laissant ses danseuses finir de charmer Denver, elle fit amener le dessert. Les servantes déposèrent alors sur la table un grand plat de fraises rouges à l'odeur sucrée, ainsi que des bols de crème fouettée.
Elle posa doucement sa pipe et attrapa un fruit. Son sourire s'accentua, laissant entrevoir une canine pointue. D'une démarche chaloupée, intérieurement amusée de ces faux semblants, elle s'approcha de Denver,chassant ses danseuses. Le seigneur, abruti de fatigue, de ripaille et d'alcool, regarda la duchesse avancer vers lui sans vraiment oser comprendre ce qui allait se passer.
"Duchesse... Que faites vous ?
-Ah mon ami... Je vous ai déjà dit qu'il en était fini de nos brouilles, et que je voulais faire la paix avec vous. Laissez vous donc aller, et partagez cette fraise avec moi ! "Ceci dit, elle approcha la fraise de la bouche de Denver, et la laissa glisser entre ses lèvres. Celui ci, l'esprit vaporeux, se demandait de plus en plus ce qu'il se passait. Jamais Kayla n'avait fait preuve de tendresse envers qui que ce soit et encore moins avec lui. Cette soirée prenait un tour plus qu'étrange, et il ne comprenait pas où la duchesse voulait en venir. Son esprit brouillé ne lui permettait cependant pas de réfléchir plus avant.
Ces attentions commençaient à le faire vibrer, alors que son esprit s'embrumait encore et encore. Le dessert prit fin, la duchesse offrit un digestif qu'il avala d'un trait. Voyant son état, elle décida de pousser le jeu plus loin, et le fit lever par deux solides suivantes. Denver se laissa faire, et elles purent le traîner jusqu'à une chambre, deux couloirs plus loin.
Trois fenêtres étroites mais hautes, tendues de rideaux pourpres, laissaient passer une lumière incertaine, rougeâtre, propice aux secrets d'alcôve... Aux murs étaient suspendus rapières, sabres, serpettes et autres épées richement décorées. Dans le coin le plus éloigné, la lumière éclairait doucement l'armure de Kayla, toute de métal et de cuir rouge, posée sur un mannequin de la duchesse elle-même. Le lit à baldaquin, monté sur une estrade de bois, tendu de velours rouge à la tête, était orné d'une peau d'ours blanche, invitation au plaisir flagrante.
Les suivantes y déposèrent Denver, avant de s'incliner et s'éclipser. Kayla fit un signe à son homme de main, qui l'avait rejointe une fois besogne finie, et il se posta devant la porte, qu'elle-même ferma. Mon Ange s'installa au pied du lit, suivant des yeux sa maîtresse qui préparait des chaînes et les attachait aux barreaux du lit. Doucement, elle s'approcha de Denver, et, profitant de son ébriété profonde, lui attacha les poignets et les pieds aux barreaux du lit, puis sortit son coutelas. Elle s'en servit pour sectionner les attaches de l'armure de Denver, le laissant en pantalon et chemise. Une fois ceci fait, elle attrapa une vasque et jeta l'eau qu'elle contenait sur le Seigneur, ce qui le réveilla quelque peu...