Génial ?
Postée au milieu du quai 9 3/4, Hermione trouvait ça tout sauf génial. Aller au Chemin du Traverse avait été une véritable épreuve. Elle s'était sentie comme une bête de foire. Mais là... Elle était ballotée par la foule et dévisagée par chaque passant. Elle n'imaginait pas ce que c'était pour Harry, dont la notoriété était bien plus grande que la sienne, et ce depuis sa naissance. Un petit garçon, sûrement parti pour sa première année, s'arrêta à quelques mètres d'eux et la dévisagea intensément. Il tira urgemment sur la manche de sa mère, la bouche grande ouverte :
- Maman, c'est Harry Potter ?
Harry se détourna, gêné, et Hermione toussota dans son poing :
- On devrait bouger.
- Ouais, faisons ça, marmonna Harry en se frottant anxieusement les cheveux.
Hermione poussa son lourd charriot et trancha la foule jusqu'à apercevoir une touffe orange à une des portes du Poudlard Express. Lui aussi devait être très mal à l'aise à force d'être dévisagé, car au lieu de crier leur nom comme il l'aurait fait, poussé par une maladresse que seul Ronald Weasley possédait, il s'éclipsa à l'intérieur du train. Harry et Hermione s'y pressèrent, un soupir soulagé s'échappant de leurs lèvres dès qu'ils furent à l'abris des regards.
- Ron, le salua timidement Hermione.
- Hermione, fit-il tout aussi gauchement.
- On devrait prendre une cabine avant qu'il n'y en ait plus, dit Harry en voyant le malaise de ses deux amis.
À les voir tous les deux ensemble, Harry s'était rappelé de ce matin où il s'était réveillé dans la maison du Square Grimmaud. Ils avaient dormis tous ensemble dans le salon, Hermione sur le canapé, Harry et Ron au sol. Et la main de la jeune Gryffondor était encore enlacée dans celle du rouquin à son réveil. Il avait ressenti une étrange solitude. Un besoin de chaleur. De contact. Une faim d'amour et de réconfort. Et maintenant il avait Ginny. Et Ron et Hermione étaient seuls. C'était étrange, comme la vie se jouait d'eux, n'est-ce pas ?
- Faisons ça, décida Hermione en prenant la tête du trio.
Heureusement, ils ne croisèrent personne. Presque personne. Hermione devait dire qu'elle ne s'attendait pas à tomber nez à nez avec Drago Malefoy, Pansy Parkinson, et Blaise Zabini. Ils se fixèrent, plus interdits qu'en chien de faïence. Malefoy... Harry avait été clément avec lui au magenmagot. Hermione aussi. Ce jour-là... Dans le manoir... Il leur avait sauvé la vie. Elle en était persuadée. Elle adopta alors un comportement qui surprit tout le monde :
- Malefoy, le salua-t-elle en passant à côté de lui.
Pas de provocation. Pas de rancune. Hermione devait avancer. Poudlard était une merveilleuse occasion pour le faire, par ailleurs. Elle avait essayé d'avancer, vraiment. Mais ça avait été si dur et elle s'était sentait si perdue. À vrai dire, Hermione avait la sensation que ces derniers mois n'avaient été qu'un vide abyssale. De rien. De tout. De douleurs, de cauchemars, de pleurs et d'émotions venimeuses, ténébreuses, trompeuses... Elle savait que ça n'était pas sain. Et qu'il était temps de mettre tout derrière. Absolument tout.
- Granger, répondit Malefoy, le ton pâle.
Pas de sang-de-bourbe. Pas de dégoût. La guerre avait eu un impact sur tout le monde. Parce que le monde continuait à tourner et qu'ils devaient continuer à marcher. C'était presque fatal. Ils n'avaient pas le choix : si ils n'oubliaient pas, si ils n'acceptaient pas, le monde les laisserait en arrière. Et ils s'oublieraient. Hermione leur dégota rapidement une cabine, et aussitôt la porte fermé, Ron se révolta :
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Hold me one more second
FanfictionRetourner au château après la guerre... Après la guerre. Hermione avait cru qu'elle ne se terminerait jamais. Mais à peine est-elle arrivée au château que l'année s'annonce problématique. Pourquoi Malefoy et sa clique se trouvaient encore là ? Et...