Un.

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Vite... Vite... Il faut que j'aille toujours plus vite ! 

J'évita les branches avec grâce, sauta par dessus les racines apparentes, tout en courant à travers les arbres, cherchant à m'enfoncer davantage dans cette sombre forêt. 

Mes pieds nus escaladèrent la surface rugueuse d'un énorme rochet, arrivée à son sommet, je posa brusquement le sac qui me servait de seul bagage. Je joignis mes mains entre elles, et souffla à l'intérieur pour provoquer plusieurs fois de suite, le cri du hibou. Après quelques minutes, je pus voir, à ma plus grande joie, d'importants groupes se former au pied de mon rocher. Leurs vêtements étaients sales, déchirés à différents endroits, mais ils avaient tous, sans exception, la tête haute et le visage fier. 

Je me tint debout, exposant à leur vue, mes différentes blessures dues à ma récente expédition dans l'autre monde. Mon vieux jeans était maintenant déchiré majoritairement au niveau des hanches, dévoillant une grande partie de ma peau. Plusieures marques de sang étaient visibles dans les nombreuses brèches de mes vêtements. Mais c'est fièrement que je tendis devant leurs yeux mon sac, le retournant, je fis librement tomber mes trouvailles à leurs pieds. 

C'est avec joie, qu'ils se jetèrent dessus, essayant de se répartir convenablement ce nouveau trésor. Je m'accoupis, toujours sur ce rochet, et les regarda attendris, heureuse de pouvoir les faire vivre comme ils le mérite, c'est - à - dire une vie sans la peur de ne pas pouvoir nourrir comme il ce doit les plus jeunes, et avoir un toit au dessus de leurs tête pendant l'hiver, qui devenait de plus en plus froid, au fil des années. 

Je me redressa lentement en les voyant se mettre en ligne devant moi. 

- Merci, Princesse. Dirent - ils d'une seule et même voix. 

Je leur rendis un tendre sourire, et les congédia pour ce soir, les assurant que j'allais veiller sur eux cette nuit. Après un temps d'hésitation, ils acceptèrent et rentrèrent chez eux, serrant dans les bras maigres ce qui aller leur assurer une vie meilleure. 

Je sauta de mon rochet et me mis à courir vers le Nord, mes pieds martellant le sol humide, je glissa habillement dans l'ouverture d'un rochet, perdu au milieu de cette forêt. C'était mon toit à moi, l'ouverture donnée sur un petit espace creusé il y a fort longtemps. Une fois à l'intérieur, je fouilla dans une grande malle, que j'avais crée de mes propres mains, et y sortis une tenue particulière. 

Le haut possédait de longues manches mais n'enveloppait que mon imposante poitrine, laissant à l'air libre mon ventre, tandis que le bas était un simple pantalon crée dans un tissu souple blanc. Il était maintenu à ma taille par une large centure métalique dont un des côté enveloppait ma hanche gauche. 

Une fois prête, je sortis lentement de cette ouverture et m'exposa avec joie aux rayons de cette pleine lune. Je m'enfonça doucement dans les profondeurs de cette forêt, ne craignant aucunement les hurlements des loups non loin. Après quelques minutes au bord de ce qui était maintenant la limite entre les deux mondes. Grimpant sur les premières branches d'un arbre, m'appuyant d'un bras ferme au tronc de celui - ci, j'observa ces lumières qui m'étaient inconnues. 

Je ne comprenais vraiment pas ce qui pouvait créer ces petits soleils toutes les nuits. Je tendis devant moi ma main, les doigts tendus vers le ciel noir et la fixa quelques secondes. A mon tour, je créa une flamme bleue et violette autour de mes doigts. Je sentis un léger picotement dans mon oeil gauche, signe que ce dernier perdait sa couleur naturelle, rose pâle pour devenir vert. Je ferma la paume de ma main, libérant ainsi cette flamme qui se transforma en boule et se mit à tourner autour de moi. 

En voyant toutes ses lumières, je ne pus m'empêcher de penser que ce monde était une source d'ennuie  - selon les paroles de ma défunte grand mère -. J'avais, pour ma part, toujours connue cette limite délimitant nos deux mondes, rêvant chaque soir de pouvoir en apprendre davantage sur ceux de l'autre côté. 

Cette muraille de lumière était uniquement habitée par ce qu'ils aimaient appeler "les plus riches" tandis que nous avions simplement hérités du terme de "Exclus" et avions élu domicile dans ces bois depuis maintenant deux générations. Petite, j'avais entendu parler du fait qu'un seule homme gouvernait ce royaume de lumière et qu'il vivait à l'écart des autres. Je n'ai toujours pas compris la signification de tout ceci.

Ma contemplation fut perturbée par les hurlements consécutifs de plusieurs loups, ce qui était anormal à cette heure. Je sauta avec souplesse de ma branche et atterris avec grâce sur le sol. Sans perdre une seconde je courus de toute mes forces vers la source de ces cris.

Je me jeta derrière un arbre quand je découvris deux homme, portant une arme pointue, m'étant inconnus. Je me mis à quatre pattes et avança légèrement vers eux pour les observer. Ils portaient tous les deux un étrange tissu leur recouvrant entièrement le torse ainsi qu'un simple pantalon mais semblant, à vu d'œil, de meilleure qualité que les nôtres.

Leurs yeux survolèrent l'espace les entourant avant qu'ils ne tournent le dos, déjà prêts à partir.

Ils embraquèrent dans un étrange monstre fait d'acier, bougeant sur quatre roues, c'est avec méfiance que je m'accrocha discrètement à l'arrière. Ils en avaient après mes loups, je me devais de réagir. 

Après une bonne heure, ils m'amenèrent - sans le savoir- au centre de leur royaume de lumière. Après avoir stoppé leur monstre d'acier , ils entrèrent sans hésitation dans une grande cabane faîte étrangement de pierres. Je m'arrêta à une des fenêtres présentent et passa un œil à l'intérieur, intriguée. Je pus voir qu'uniquement des hommes étaient présents, alors qu'ils avaient tous disparus dans ma foret.

Sont - ils emprisonnés dans cet immense royaume  ? Je grimpa avec aisance sur le toit pour continuer mon exploration. Je m'avança le plus vite possible vers ce qui semblait être la source principale de toutes ces lumières. Je descendis et me plaça par curiosité sur un chemin peint en noir avec des bandes blanches. Étrange.

Un bruit strident se fit entendre, en tournant sur moi même je pus voir que plusieurs monstres d'acier me fonçaient dessus, à grande vitesse.

Prise de panique, je sauta me réfugiant, sur un des toits de ces monstres. Plusieurs personnes étrangement vêtues se placèrent autour de moi. Je fixa l'un d'eux, qui tenait une petite boite, créant de la lumière. Il semblait parler à celle-ci en la portant à son oreille.
Qu'elle étrange coutume...

Des mouvements se firent voir dans la foule. Tout à coup, deux hommes habillés de noir et rouge m'attrapèrent par les bras, me forçant à quitter mon abris. Je me débattus, tapant des pieds sur ce sol beaucoup trop dur, essayant de ralentir leur avancée. L'un d'eux, visiblement en colère se retourna vers moi et m'assigna un coup. 

Puis plus rien, le noir le plus complet vint accueillir mon inconscience. . .

BLUEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant