Chapitre 2

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Chapitre 2.

Vendredi 23 juin, dans ma chambre, venant de me réveiller et me demandant comment j'ai pu en arriver là.

Mon demi-frère est décidément un boulet. Évidemment, je le savais déjà. Sa venue au monde a dû être décidée dans le but précis de me pourrir la vie.

Avec son physique avenant, ses sourires charmeurs –que je trouve surtout digne d'un attardé mental– et sa bonne humeur constante, il ressemble à un ange tombé du ciel pour tout le monde, sauf moi.

Les filles tombent comme des mouches, ne se doutant pas une seule seconde qu'elles finiront en larmes une semaine maximum plus tard. Pourtant, leurs copines les avaient prévenues. Et oui les filles, ce n'est pas parce qu'il donne l'illusion d'être le prince charmant qu'il l'est forcément. Et pourtant, est-ce qu'on lui en veut ? Non, bien sûr que non. Le pauvre a juste du mal à établir une relation stable parce que son pauvre père est mort. Évidemment, rien n'est de sa faute...

Ma mère le trouve parfait. Il faut dire que vu ses critères, ce n'est pas moi qui pourrait être sa préférée. Premièrement, Jérémy a une vie sentimentale LUI. Pas glorieuse, certes, mais lui, au moins, essaye de se caser. Ma mère est bien naïve, vraiment. Il n'essaie en rien de trouver chaussure à son pied, juste de quoi passer le temps. Deuxièmement, il a un travail... Ok, juste comme barmaid dans un petit bar mais vu que moi, je n'en ai pas, c'est plus que ce que ma mère pouvait espérer.

Même Alex réussit à lui trouver des qualités. Est-ce que je suis la seule à le voir tel qu'il est ? Un crétin fini tout juste bon à me pourrir la vie ? Il y prend tellement de plaisir que c'est malsain. À croire qu'il aime quand je le remballe en hurlant et en lui balançant toutes sortes d'objets non identifiés à la figure... Tiens d'ailleurs, maintenant que j'y pense...

Ouf, j'ai eu peur d'avoir cassé mon réveil hier pendant notre « discussion » mais c'est bon, il n'a rien. Et en plus il a fait mal à l'autre chimpanzé. Je savais que j'avais raison de l'acheté il y a trois mois.

Enfin, tout ça pour dire que Jérémy est une plaie et que maman sera contente. J'ai un travail, youpie, sortez le champagne !

Effectivement, il se trouve que l'autre abruti ne s'en sort plus au bar. Le dernier employé sur qui il pouvait compter a démissionné pour partir en lune de miel sur une île ensoleillée dont je n'ai pas retenu le nom -parce que, soyons honnête, je m'en fous. Et personne ne peut le sauver dans ses contacts puisqu'ils travaillent tous. Donc, il m'a demandé, à moi, de lui venir en aide. Dans un bar. Je veux dire, avec des gens. Vraiment pleins de gens !

J'ai eu un moment de choc, me demandant si j'avais bien entendu avant d'éclater de rire. Parce que, ça ne pouvait être qu'une blague, non ? Et ben non. Alors, je l'ai envoyé se faire voir chez les nordiques en le foutant gentiment dehors. Et il a dit cette phrase à laquelle il savait que je réagirais.

« Tu as raison, je ne savais pas à quoi je pensais, tu n'en serais pas capable de toute façon »

Sérieusement, comment j'étais censé réagir à ça ? Il m'a clairement traitée d'incapable, de looseuse, de... Enfin, voilà quoi. Alors j'ai dit oui. Et quand il a eu ce sourire satisfait, j'ai compris que je m'étais faite avoir en beauté.

Peu importe ses défauts, peu importe les options qu'on ne lui a pas apportées à la naissance, la manipulation n'a pas été oubliée elle. C'est bien ma veine. Me faire avoir par... ça ! Je l'ai peut-être sous-estimé...

Je crois que je suis malade. Ça doit être grave, peut-être que je suis mourante. Oui, c'est ça, j'ai attrapé une maladie incurable qui touche le cerveau. Ça vous fait penser des choses que vous n'auriez jamais pensées même sous la torture.

Avant toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant