I
Quand dans le noir luit ces éclats verts
Celle qui se drape d'étoiles est la mer.
Certains la regardent avec avidité
Afin d'y pêcher ses rares et fins mets.
Le sable, sombre du volcan, crisse
Au son d'un bateau qu'on glisse.
Quelques effusions clapotantes
Lèchent les cuisses ruisselantes
Et regorgent le corps vivement
Par le doux froid de l'été terminant.
Saint-Paul n'aura jamais été
Aussi calme sous ces vertes clartés
Que les poissons chassent naïvement
Pensant se nourrir mais finissant
Dans des mains calleuses accompagnées
De clameurs tonitruantes et rhumisées.
Lorsque rentrent les pêcheurs
Le matin fait surgir ses premières lueurs !
II
Ils tombent, chutent, ces arbres aux ailes vertes,
Touchant, pour certains, de leur corps certes,
Le sable fin, comme attirés lentement
Par le bord de plage aux airs azurants.
Alizée fait claquer leurs cheveux verdoyants
Et battre les flots presque précipitamment,
Voulant presque aider ces aulnes marins
À se relever pour mieux s'approcher, enfin
De l'horizon grondant d'écumes et de lagunes
Pour ne former qu'une image, oui, qu'une !
III
On s'y perd à voir les épices briller
Sur les étals que le soleil fait baigner.
Le paysan hurlant fait part
Des derniers prix de ses achards,
Comme celui des fruits coulants
Que la chaleur fait fondre langoureusement.
On y sent les couleurs de la friture, chantant
Les yeux, nez et appétits des brefs passants.
Ici, on construit l'avidité modérée
De tous les produits de l'île tempérée
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L'Opium du Cœur
PoetryUn recueil dont l'originalité est absente, mais personne ne s'en contente