Chapitre 13 : Retrouvailles

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Diana semblait... troublée. Ou peut-être c'est moi qui exagère car je viens de faire une sieste très peu confortable sur un banc publique de la ville. Personne ne saura jamais. Si en fait je vais savoir très vite.

- Diana tu sembles troublée.

- Mais je te dis qu'il ne s'est rien passé !

- Pourtant je sais que tu mens.

Je bluff évidemment. Si j'ai tort j'aurais qu'à dire que je vois le papier de bonbon vide qui dépasse de sa poche et qu'elle en a mangé sans moi pour retomber sur le ton de l'humour.

- Alors tu étais réveillé... Je suis désolée d'avoir essayé de te mentir Milo, j'aurais dû me douter que tu te réveillerais avec ce vacarme.

J'ai dormi tout du long, j'ai le sommeil assez lourd et j'étais bien fatigué, mais elle ne le sait pas.

- Oui Diana, je sais tout... Raconte moi dans les détails, c'est difficile de décrypter correctement une action les yeux fermés !

Et elle me raconta tout, Nick, le distributeur, la séparation, le chat, le vieux, le bonbon, tout ça.

- J'avais menti Diana, je voulais juste connaître la vérité. Tu peux rien cacher à ton grand frère, j'ai déjà changé ta couche.

Elle rougit et ne dit rien pendant quelques secondes avant de rétorquer un "pfeuh !" d'un ton boudeur.

Tout cela me laissait perplexe. Cette personne me connaissait, mais Diana ne le connaissait pas. Diana est un bébé mais elle a intériorisé l'existence des membres de notre famille et nous reconnaît comme tel, donc on peut rayer de la liste Samy, Seb et... Arthur. Qui de toute manière ne correspondent pas à la description qu'elle m'en fait. Je tourne en rond. Je n'avais même pas un nom, sinon j'aurais pu demander son aide à L.Az, mais c'est d'une importance moindre.

- Bon, Diana, allons à la maison.

- Hein ? Mais pourquoi ?

- Vous vous êtes séparés parce que je dormais, on va pas rester là à se tourner les pouces en attendant que ça fasse deux heures, et s'il passe par le chemin normal on devrait le croiser s'il vient vers nous donc pas de risque de le louper.

- D'accord, ça me va.

Elle et moi nous dirigions vers feu notre maison. Et quand je dis feu, c'est au sens propre. Faut que je dise cette blague à Alicia quand je la reverrai. Et mon cœur se serra au moment où nous arrivions. Comme la première fois. Mais je me sentais mieux que la première fois, plus détendu et moins fatigué que tout à l'heure.

Alors que la maison s'était effondrée sur elle même par endroits, empêchant l'accès à l'étage mais aussi aux chambres du rez-de-chaussée, seul le salon était totalement accessible. Le canapé était en cendres. Plusieurs cartons étaient intacts. Par terre il y avait des albums photos. Et aussi grosse qu'un éléphant dans un magasin de porcelaine rempli de petites dinettes très fragiles, il y avait une grosse tache de sang. Diana en mit sur son doigt et le mit à la bouche. Hein ?

- Mais Diana retire ça de ta bouche c'est dégoûtant ! T'es quand même pas un béb... Si, en fait t'es un bébé techniquement mais c'est pas une raison.

Elle resta muette, perplexe quelques secondes, puis rétorqua.

- Ne me demande pas comment je suis capable de dire ça, mais il y a deux sangs mélangés dont celui de Nick, mais c'est pas le sang majoritaire. Aussi, c'est récent, ça date d'il y a quelques dizaines de minutes au maximum.

Ne pas lui demander comment elle est capable de dire ça, ne pas lui demander comment elle est capable de dire ça, ne pas lui demander comment elle est capable de dire ça...

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