Le Chant de la Sirène

Chapitre 14

Il se produisit alors quelque chose d'étrange et d'invraisemblable. Son hurlement se transforma en chant par le biais du coquillage et celui-ci enveloppa Ursula d'une aura dorée avant de laisser s'échapper une immense vague d'énergie magique frappant le roi et les soldats de plein fouet, les faisant atterrir une dizaine de mètres plus loin. Son chant l'avais protégé. Cependant ce fut la dernière chose qu'Ursula eut le temps d'assimiler avant de s'évanouir, épuisée par l'afflut de magie qu'elle avait libéré.

Poséidon se releva avec peine. D'où provenait une telle puissance ? Sa fille était-elle blessée ? Et où avait atterri son trident ? Il chercha aux alentours son attribut fétiche, il lui avait échappé des mains et s'était retrouvé emporté par la vague de puissance magique. Il avait peur qu'il ne se soit retrouvé brisé sur les rochers, que pourrait-il faire sans magie ? Un de ses gardes le lui apporta pendant que tous les autres se ruèrent vers la princesse ( Poséidon les avait affublés de jambes, eux aussi )

Elle était étendue, épuisée par ce gain de force magique. Ses nageoires et écailles étaient réapparues, sans doute l'énergie du bracelet avait-elle été siphonnée également. Ils contrôlèrent sa respiration et son pouls avant de juger qu'il ne s'agissait là que d'un épuisement extrême dû à ses émotions fortes et à  sa magie. Le roi finit par s'en approcher et écarquilla les yeux, à la fois d'émerveillement et d'horreur, il fixait le collier pendant au cou de sa fille. Il tenta alors de lui arracher mais celui-ci se mit à irradier et brûler la paume du roi jusqu'à ce que la chair fonde. Il hurla de douleur mais continua avec les deux mains mais se résigna avant de se soigner à l'aide de son trident. Désormais l'artefact était lié à la sirène et rien ne pourrait lui enlever de force.

Il ordonna à ses soldats de le laisser avec sa fille et, après être resté à la regarder pendant plusieurs minutes, plongé dans ses réflexions et ses émotions contradictoires il les téléporta dans un grand jet d'écume jusqu'au palais royal et, plus précisément dans la chambre de sa fille. Celle-ci ne se réveillait pas et semblait endormie très profondément. Il avait peur que son sommeil soit éternel et irréversible, mais cela lui laissa le temps de monter dans une bibliothèque humaine dans un royaume voisin afin d'y faire de scrupuleuses recherches.

Belle, la bibliothécaire, savait tout du royaume marin et des habitants et leurs légendes. En fait la véritable question était véritablement de savoir si elle avait ne serait-ce qu'un sujet lui étant totalement inconnu. C'était une femme de lettres très intelligente douée en plus de la beauté et de la gentillesse. Elle avait de beaux cheveux bruns mi-longs relachés sur son épaule, une robe simple bleu ciel lui arrivant aux chevilles, laissant voir ses bottines en cuir brunes. Elle était un peu plus âgée qu'Ursula.

"Eh bien votre Altesse, je ne m'attendais pas à votre venue, vous faut-il quelque renseignement en particulier ? Des cartes maritimes peut-être ou bien des récits sur le kraken et ses habitudes ?"

"Oh non rien de si ordinaire, à vrai dire ce que je recherche est assez compliqué, il me faudrait des informations sur un collier"

"Oh je peux vous conduire à la bijouterie du village si vous le souhaitez, c'est pour offrir ?"

"Non vous ne m'avez pas suivis, il me faudrait des informations sur un collier en particulier"

"Oh je suis navrée, décrivez-le moi ?"

"Il s'agit d'un très simple collier mais il est pourtant unique : un coquillage doré entouré de tentacules argentés sertis d'améthyste pendant à une ficelle noire et doté d'immenses pouvoirs magiques"

"Vous n'auriez pas un peu plus d'éléments à me partager ?"

"Je crois me souvenir que dans la légende, ce collier aurait été créer par l'Ancienne Déesse des Océans"

"Ursula, si je ne m'abuse, comme votre fille ?"

"Oui c'est en l'honneur de cette divinité que ma défunte femme a donné ce nom à notre enfant"

"Je vais voir ce que je peux trouver à ce sujet"

Presque une heure s'était écoulée avant que Belle ne revienne, tirant un chariot rempli d'ouvrages anciens reliés en cuir, arborant un sourire plus que satisfait. Elle s'installa en face du roi des océans et ouvrit le premier ouvrage.