𝓬𝓱𝓪𝓹𝓲𝓽𝓻𝓮 𝟑𝟔

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Il s'avance dans ma chambre tandis que je recule pour me trouver le moins proche de lui. Malheureusement, ma chambre n'est pas un château donc je me retrouve facilement piégé contre mon mur.

– Je parlais à Mirajane, papa. Tu sais très bien qu'on se dit je t'aime, tenté-je tant bien que mal.

– Bien sûr. Tu as vu cette fille toute la journée et tu l'appelles encore le soir ? Pour lui dire je t'aime ? Ne me prends pas pour un imbécile, Lucy ! hurle t-il.

– Je ne-

– La ferme, me coupe t-il la parole. Je ne veux plus t'entendre parler.

Je me ravise et ferme ma bouche. Ne surtout pas l'énerver plus qu'il ne l'est déjà. Je déteste être aussi soumise mais là, il m'effraie beaucoup plus que les autres fois. Je ne dois pas le provoquer.

– Regarde ton père.

Je fais ce qu'il me dit plutôt docilement après un moment d'hésitation. Lucy ! Fais ce qu'il te dit et c'est tout.

Il commence à lever sa main, signe non trompeur qu'il va me taper. Je me protège comme un réflexe de mes bras devant mon visage, mais rien ne vient s'abattre sur ma joue. Je l'entends même ricaner, moqueur.

– T'as peur peut-être ?

Soudainement, il arrête de feinter et me donne un réel coup de pied dans les côtes. Je m'effondre au sol et commence à tousser après un deuxième coup violent. Je relève mon regard suppliant vers lui en tenant mon torse entre mes bras.

– Qu'est ce que je t'ai fais, papa ?

– Tu m'énerves. Tu es pareille que ta putain de mère. Ta tête me donne envie de te frapper. Tu es née, Lucy.

Il recommence à me taper plus fort, des claques sur le visage qui font virevolter mon visage des deux côtés, et des coups plus bas, avec son pied droit écraser contre ma cheville. J'ai atrocement mal. Physiquement et mentalement. Comment il peut dire une chose pareille ? Comment il peut me faire ça ? Il continue de se défouler sur moi comme un acharné, et plus il me tape, plus je sens la colère et la déception monter en moi. Prise d'adrénaline comme jamais auparavant, je me relève après une dernière baffe sur ma joue droite, je crache à terre le sang qui reste dans ma bouche et je lui fais face. Ma tête bourdonne, je n'arrive pas à tenir debout sans tenir mon ventre fermement, mais j'en ai rien à faire.

– Encore de la force pour être-

Je ne lui laisse pas le temps de déblatérer ses conneries, je lui fous une grosse claque avec l'énergie et la force qu'il me reste. Je profite de son état de choc, car c'est bien la première fois que je me rebelle, pour lui en asséner une deuxième sur l'autre joue.

– L'autre était jalouse, enculé !

Je lui tire ensuite les cheveux et approche sa tête de mon genoux pour venir plonger sa tête dessus. J'entends son nez craquer sous le choc, et je ne peux qu'être satisfaite.

– Je préfère être comme maman, qu'être comme toi, sale fou !

Dans un dernier élan de courage, je m'approche rapidement de mon bureau pour prendre mon téléphone et, en voyant son regard vengeur, je me dis qu'il est peut-être temps de s'enfuir. Je commence donc à courir dans les escaliers, mon père à mes trousses. Je ne ressens même plus la douleur tellement l'angoisse me prend. J'ouvre la porte d'entrée, je me retourne pour voir s'il est toujours là, et je le vois dans le salon, un immense sourire aux lèvres. Et son nez qui dégouline de sang, aussi.

– C'est ça, casse toi ! C'est tout ce que je voulais ! Ne reviens plus jamais ici !

Je reste un moment interdite devant ce qu'il me dit. Jamais je ne pensais en arriver là.

– De toute façon je n'avais pas l'intention de rester ici avec toi ! Plutôt crever que de rester avec un père comme toi !

Ma voix résonne dans la rue mais je m'en fou. Je cours le plus loin possible de cette maison maudite et de lui. Arrivé dans une rue dont je ne connais pas le nom, je m'arrête, commençant doucement à ressentir la douleur. Je n'arrive même plus à tenir debout, je m'effondre sur le trottoir en criant de tristesse. J'ai mal. Mon coeur et ma tête souffre plus que mon corps. Des larmes s'échouent par centaine sur mes joues, et, c'est avec les mains tremblantes et la vue floue, que je prends mon téléphone. Il faut que je l'appelle.

DαrlιɴɢOù les histoires vivent. Découvrez maintenant