2. Peach, prête pour l'été

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Comme prévu, miss s'est présentée au concert le samedi suivant et l'autre d'après. Par la suite, les jours et les mois se sont écoulés et je ne l'ai pas revue. Je n'ai pas de nouvelles de KittyCat non plus. Je me fais un sang d'encre pour elle. Je l'appelle à tous les jours, mais elle ne répond jamais. J'essaie de faire en sorte que mon inquiétude ne paraisse pas sur moi, mais ça commence à devenir difficile étant donné que je ne dors presque plus. Les cernes sous mes yeux sont plus qu'évidents.

Aujourd'hui, nous sommes le solstice d'été. Depuis six heure ce matin que je suis enfermé dans mon bureau, au travail. Je jette un coup d'œil à l'heure : vingt heure trois. Malgré mon état, je me démène au boulot et aux répétitions avec Doris et Adam. Eux et Matt me voient dépérir et ils s'inquiètent probablement, mais je deviens agressif à la moindre question de leur part se rapportant à ma santé mentale. Je préfère garder toute cette histoire pour moi. Si je leur raconte, les gars ne feront que minimiser la chose et Doris va me faire une crise de jalousie. Je n'ai pas la tête à les endurer, encore moins elle.

J'ai bien essayé de la retracer, la joueuse, mais je n'y arrive pas. Je pourrais tenter quelque chose si elle répondait à son foutu portable, mais encore là il faudrait qu'elle tienne l'appel assez longtemps pour que je puisse la localiser. Pour Peach, j'attend de la revoir pour lui demander son numéro. J'ai essayé de l'avoir en fouillant le tell de Matt, mais il m'a pris la main dans le sac et refuse de me le donner, me mettant au défis de l'avoir par moi-même. Il a aussi admis que ça le faisait marrer de me faire chier.

Je ferme ma session et me frotte agréablement les yeux. Ça m'étonne de ne pas encore avoir de lunettes tellement je passe de temps devant un écran. J'appuie mes coudes sur mon bureau, me passant les mains sur le visage. Je prend une grande inspiration et je souffle. Si ce ne sont pas la fatigue ni le stress qui me tuent, alors je ne sais pas ce que cela sera !

Machinalement, je ramasse mes clefs et récupère mes affaires puis me dirige vers l'ascenceur. Je suis le dernier du quarantième étage à être encore là. Arrivant dans le stationnement sous-terrain pour me rendre à ma voiture, j'ai l'agréable surprise d'apercevoir au loin une jolie femme en train de m'y attendre, les fesses posées sur le capot de ma voiture. En me rapprochant, mon expression change radicalement : mon visage se referme et un goût amer se glisse sur ma langue. Je ne veux pas y croire. Ça me frustre. C'est comme ça qu'elle repointe le bout de son nez ? À cette heure-ci, de surcroît ?

- Salut, Blanche-Neige, dit-elle, le visage neutre.

Même camouflée sous sa veste à capuche rouge sang, je réussi à la reconnaître. Elle n'est pas maquillée et semble être à bout.

- 'Lut. Maintenant, dégage de ma bagnole.

- Oh, mais elle est grognone la princesse ! Tu ne me demandes pas où j'étais passée ? Matt ne t'a rien dit ?

- Non, ça n'm'intéresse pas. Bouge ton cul de là, Emma, j'veux rentrer chez moi, j'suis fatigué, lui dis-je sèchement.

Et puis quoi encore ? Elle a réellement informé Matt de sa curieuse absence ?

- En fait, je suis ici pour te demander un service.

- Quoi encore ?! grognais-je en serrant les dents.

Elle ne dit rien et me fixe. Elle prend son temps, sachant clairement que ça m'agace encore plus. On dirait de vrais gamins, ce n'est pas croyable !

- J'ai besoin d'un endroit où loger quelques temps, annonce-t-elle.

Ai-je bien entendu ? Loger chez moi ? Elle ne peut pas se prendre une chambre à l'hôtel comme tout le monde, cette garce ?

- Pose pas de question, ma demande est rhétorique, tu n'as pas le choix d'accepter, poursuit-elle en allant s'installer sur le côté passager.

Is It Love ? ColinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant