The galaxy is endless [kuroken]

2 3

Une année s'est écoulée.

Une année très longue, très épuisante.

Kenma a jeté ses clés sur la petite table près de la porte de son appartement, en retirant sa veste et en l'accrochant au crochet voisin. Ne jamais être revenu un vendredi soir lui semblait si insignifiant. Il avait le pressentiment qu'il allait avoir la migraine, à en juger par le pincement sur le côté de sa tête.

Ce n'était pas inattendu après la journée qu'il avait eu. Diriger une entreprise n'était pas une promenade de santé, il y avait forcément des hauts et des bas.

Aujourd'hui, c'était une journée difficile. Il avait l'intention de signer un contrat de cinq ans avec les MSBY Jackals en tant que partenaire officiel, mais il s'était un peu emporté vers la fin et avait demandé à reporter la réunion. S'il officialisait ainsi son partenariat... on s'attendrait à ce qu'il assiste à chaque match.

Et il ne pensait pas être prêt à le faire. Logiquement, il savait qu'il n'y avait pas de raison d'éviter le volley-ball, il a quand même sponsorisé Shouyou, après tout. Mais le fait d'être aussi lié au volley-ball lui faisait mal au cœur.

Kenma faisait des progrès, il le savait. Il est sorti dans le monde. Il dirigeait sa société pour tenter d'aller de l'avant, comme Kuroo le lui avait demandé. Mais le vide dans sa poitrine n'avait pas été comblé - Kenma ne pensait pas que cela arriverait un jour. Pas complètement, du moins.

Penser à Kuroo lui faisait toujours mal. L'espace entre ses doigts, où Kuroo avait l'habitude de s'insérer si facilement, lui semblait encore froid et vide. Il lui manquerait toujours, comme les étoiles manquent à la lune. Il essayait de ne pas s'y attarder.

Il ne savait pas qu'il pourrait voir match de volley-ball après match de volley-ball et ne pas l'associer instantanément à Kuroo, cependant. Il n'aurait pas été capable de le faire oublier en regardant cinq séries complètes semaine après semaine. La façade qu'il équilibrait doucement se fissurerait sûrement sous ce genre de pression.

Il ne voulait pas non plus se tromper. Penser à Kuroo lui apportait aussi un peu de réconfort. Cela faisait longtemps que cela n'avait pas été le cas, pendant un certain temps il semblait que le monde de Kenma avait cessé de tourner, peut-être que c'était le cas. Avec le temps, cependant, Kenma a pu trouver de petites consolations dans ses pensées. Dans certaines actions, il pensait que Kuroo serait fier de lui pour cela, ou se demandait quel aurait été le sourire sur son visage lorsqu'il lui aurait dit. Parfois, il voyait dans un magasin quelque chose que Kuroo aurait adoré, et même si cela lui faisait mal au cœur de ne pas être là pour l'aimer, Kenma était heureux qu'il connaisse encore suffisamment bien Kuroo pour mémoriser ses goûts.

Kenma a allumé le fourneau sans réfléchir, en remplissant une casserole d'eau. Il faisait bouillir des nouilles, ou quelque chose comme ça. Il n'était pas d'humeur à digérer grand-chose d'autre.

Le téléphone dans sa poche a sonné. Il ne voulait pas le vérifier. Il ne se souciait pas de savoir qui était à l'autre bout, en toute honnêteté. Si ce n'était pas la seule personne à qui il voulait parler (et ce n'était pas le cas), alors pourquoi aurait-il vérifié ? Il pouvait attendre les heures de travail de demain.

Le bourdonnement ne cesserait pas, donnant à Kenma deux options. Vérifier comme un adulte raisonnable, ou le jeter contre le mur en espérant qu'il s'écrase. Bien que sa deuxième option soit tentante, il pensait que cela pourrait le gêner plus tard, choisissant plutôt de le vérifier, comme toute personne normale devrait le faire.

Akaashi | 19:33
Koutarou m'a raconté ce qui s'est passé aujourd'hui.

Akaashi | 19:33
Tu aurais dû nous en parler avant, nous sommes là pour t'aider, Kenma.