Je m'en souviens comme si c'était hier... C'était un vendredi et il faisait assez chaud pour un mois d'octobre. Les mains que j'avais enfoui dans ma poche pour en cacher l'humidité dans le tissu de mon trois quart se trouvait bientôt, l'une, tenant une cigarette fraîchement sortie de mon paquet, et l'autre cherchant désespérément mon briquet que je devais avoir, une fois de plus, oublié sur ma table de chevet la veille, allumant l'encens qui m'aide à m'endormir quand mes pensées sont trop noires. J'approche doucement de la porte d'entrée de l'école où je donne cours ce matin avec un groupe de jeunes étudiants qui se fait surement une idée du cinéma, tout beau tout rose, que j'aime faire mourir dans l'œuf. Tout en leur expliquant la beauté de cet art qui regroupe tous les autres. C'est alors que je me fais barrer la route par une personne que j'allais découvrir plus tard sous toutes ses formes.
- J'ai l'impression que vous avez besoin d'un feu ?
-Merci... euh.. avais-je marmonné clope au bec.
-Zohé Monsieur, moi c'est Zohé, Z O H E, l'existence en grec, la vie !
-Je vois que vous en êtes pleine cet après midi.
-Comme toujours monsieur... ?
-Mikhael, je suis pas sûre de l'origine grec... Et vous verrez sûrement mon nom noté dans un de vos cours ?
-Je l'espère en tout cas !
Elle s'en alla aussitôt avec une démarche qui respirait la joie de vivre. C'était un rayon de soleil dans mon monde un peu renfermé, bien que le contact m'aurai dérangé en d'autres circonstance, il y avait une certaine alchimie que j'ai senti au premiers sons de sa voix. C'était peut être sa tenue, ses tatouages, piercings, ses doux cheveux tressées, son visage à la peau matte, ses bottines, ou peut-être quelque chose de plus platonique ? Tellement de questions pour une conversation aussi courte ne m'était pas anodine. La seule chose dont j'étais sûre était la promesse que je m'étais faite de ne pas en rester là. Ce nouveau départ que j'ai pris en acceptant l'offre du CLCF pour m'accueillir en tant que professeur, allait bientôt être le prologue de ma nouvelle vie sentimentale que je n'imaginais pas à l'époque, aussi trépidante.
YOU ARE READING
La lionne du 18ème
ContoUne histoire d'amour issue de faits réels entre Mikhael, un jeune cinéaste et Zohé, une étudiante en école de cinéma. (Les prénoms ont été modifiés par soucis de confidentialité)