Nouvelle 1

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Thème :sauter d'une fenêtre

Jsp quel nom donner lul

Bonne lecture bande de bg.ette
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Elle est là, pas loin, je le sens. Allongée sur mon lit, je respire bruyamment. La crise me guette de nouveau, les premiers signes font leur apparition. Je tente de la calmer, de m'en empêcher, mais je ne peux plus, cela fait trop longtemps que je la retiens et elle veut sortir.
Ma peau me gratte et je me rends vite compte que des plaques rouges y sont apparues, comme à chaque fois. Mes ongles ont l'air plus tranchant, mes dents plus pointues, mes yeux capables de voir ce que je ne peux voir habituellement. Comme à chaque fois, des choses qui n'ont pas leur place dans ce monde, sur Terre. J'entends des sons totalement nouveaux, mais que je connais tout de même, comme s'ils étaient imprégnés en moi. Je les écoute en me tordant de douleur, dans quelques minutes tout ira mieux, je connais ce sentiment, et je sais que la fin est la plus belle des sensations qui puisse exister. Un repos plaisant.
J'ai l'impression de devenir dingue, j'aimerais que ce soit juste cela, mais c'est bien pire. J'ai peur de celle que je deviens à chaque fois. Comme une impression de ne plus me connaître, ou justement, de trop me reconnaître et d'aimer ce changement. Pourtant, je deviens monstrueuse.
Je m'arrache les cheveux en criant. La transformation pourrait me tuer, mais je reste sa fille, je peux le supporter. Mon corps entier se contracte, il se ligue contre mon âme. Mon cœur ralenti, en parallèle à ma respiration. Tout mes mouvements s'arrêtent et je me calme avec le départ de la douleur. Une certaine force commence à revenir en moi et j'arrive à me relever. Le miroir en face de mon lit acquiesce l'idée que je me fais de moi en ce moment. Horrible. Diabolique. Terrifiante. Personne ne voudrait me connaître.
Ma peau est devenu rouge, même aux endroits où je n'ai pas gratté, comme si des écailles y avaient poussé. Ses écailles. Deux petites cornes sont apparues au-dessus de mon crâne. Encore lui, ses cornes. Je les attrape et essaie de les arracher, pour me rassurer, me dire que je rêve, que ça ne recommence pas. Je hurle. Mais je me mens à moi-même, dans deux minutes, je n'aurai plus aucune peur. Je craque mes os et me lève, m'approchant de la fenêtre en fermant les yeux, je ne sais pas réellement pourquoi, mais il faut que j'aille près de cette fenêtre. C'est le moment que j'attends inconsciemment, je le sens m'appeler, et mes douleurs disparaissent, je suis rassuré. Un sourire apparaît sur mes lèvres. J'ai confiance en moi, confiance en qui je suis, en ce que je deviens et en ce que je vais faire. La transformation est presque fini et je suis au point culminant de mon euphorie. J'eclate de rire, à l'aise. Ma peau ne me démange plus, je regarde mes mains satisfaite, et sens une puissance émaner des pointes sur mon crâne. Je grimpe sur le rebord de ma fenêtre et attends le moment opportun. Je me tord de rire en l'attendant. Il va m'appeler et je serais attiré par lui comme un moustique l'est par une lumière. Je le saurai, le sentirai. Soudain, il fait son apparition, ce signal, ce cri silencieux, et je me lance, je ne réfléchis pas plus. Je sais qu'il faut que j'y aille. Je sais ce qu'il faut que je fasse. Je saute. Saute de cette fenêtre. Je suis libre. Si une personne me voyait, elle me crierait de m'arrêter, de me calmer, que la vie compte malgré tout ce que j'ai pu avoir comme soucis, que je suis encore jeune. Mais c'est trop tard, je fonce vers le sol, je sens qu'il m'attire, qu'il s'ouvre à moi, qu'il me crie de le rejoindre. Je me sens enfin libre. Et au moment où je devrais le rencontrer, où je devrais m'y écraser, il s'écarte pour me laisser passer. Et je plonge dans le noir profond de la planète. Dans l'enfer où il m'attend.
Tout s'ouvre devant moi, tout se referme derrière moi, comme si ce passage était le mien, qu'il n'existait que pour me laisser passer. La chaleur monte, encore et encore, mais je me sens bien. Des ailes qui jusqu'ici n'existaient pas s'étendent dans mon dos et je me sens flotter. Je ne me suis jamais senti aussi bien, aussi apaisé, capable de tout. Il est là, à 15 mètres, et il sourit.

« Aujourd'hui, j'ai encore besoin de toi.»

Je me pose et marche jusqu'à lui. Sa voix est attrayante, convaincante. Je suis attiré par ce qu'il représente.
Je sais qu'en revenant à la normale, quand je raconterais tout cela, on ne me croira pas. On m'enfermera. Alors je profite de cette liberté, et lui obéis. Ce soir, j'incarne la fille d'un monstre, prête à tuer. Je vais accomplir ma mission et il caressera mes cheveux comme personne ne l'a jamais fait, me disant à quel point il est fier de moi.
Sauter de cette fenêtre m'a fait me sentir vivante, entière, unique. M'a fait devenir moi même.
Je suis importante pour quelqu'un. Qu'importe la raison.
Et quand les policiers me demanderont pourquoi j'ai tué cet homme,je leur rirais au nez.

« Mon père m'a appelé et il me l'a demandé. Sous terre j'ai sû ce que ce connard avait fait, qu'il méritait. Mon père m'a tout dit. Alors j'ai obéis. J'ai vengé.»

Et je serais interné.
Mon père est mort à leur yeux. Mais à chaque crise il me confit une nouvelle mission.
Échappe toi de l'orphelinat par la fenêtre.
Balance toutes les affaires de ta famille d'accueil.
Bats ton camarade de classe, casses lui les os.
Defenèstre toi et tue le.
Aux yeux de tous je suis folle. Mais à mes yeux, je suis libre. Mais à ses yeux, je suis parfaite et c'est ce qui importe.

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⏰ Dernière mise à jour : Nov 14, 2020 ⏰

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