Chapitre 1

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Je pose mes pieds nus sur le sol de la chambre, bien décidée à faire ce que j'avais en tête. Je m'empare de ma lampe de poche qui se trouve sur la table de chevet et l'allume. Elle éclaire faiblement la pièce puis je m'avance dans le couloir à pas de loup pour ne pas réveiller ma mère. Lorsque j'arrive au bureau de Maman, j'entre-ouvre légèrement la porte de sa chambre qui se trouve juste à côté pour bien m'assurer qu'elle dorme, elle, mon beau père et mon demi-frère. Depuis la discussion d'hier soir, je brûle d'envie d'aller fouiller dans ses affaires. Je referme alors la porte de sa chambre et je m'avance à pas de loups dans le bureau. Il est un peu éclairé par la lune car le rideau est à moitié ouvert. En fait, la vraie raison pour laquelle je fouille dans les affaires de ma mère, c'est que hier soir, je lui ai demandé des informations sur mon père durant le repas et disons qu'elle na pas vraiment apprécié cette intervention de ma part. Ça c'est fini en une réelle catastrophe...

" - Maman, qui est mon père? l'ai-je questionnée.

- Je ne veux pas en parler chérie, tu le sais bien.

- Mais c'est mon père, j'ai bien le droit de savoir qui il est! J'ai peut-être envie de connaître l'identité de celui qui m'a donné la vie! Je veux savoir d'où je vient!

- Je te l'ai déjà dit, je n'en parlerais pas.

J'ai baissé la tête, frustrée.

- Tu ne peux pas me donner son nom, son prénom?

- Ne me parle plus de cette homme! s'exclama-t-elle en frappant du poing sur la table. La discussion est close!

- Mais...

- J'ai dit: la discussion est close. Monte dans ta chambre et ne me parle plus jamais de lui! a rétorqué ma mère. "

Mon demi-frère de quatre ans m'a regardée partir et mon beau-père est partit chercher le dessert, le regard gêné, car il ne supporte pas que ma mère crie.

Elle a été très ferme ce soir là, je ne l'ai presque jamais vue se mettre dans un état pareil, à croire que mon père était un monstre sans cœur.

Et voilà, je me retrouve dans le bureau de ma mère, à fouiller dans ses tiroirs à trois heures du matin. Je regarde tout d'abord dans son bureau qui ne révèle absolument aucun indice. Les tiroirs sont justes remplis de papiers, de contrats et de documents importants. Il n'y a rien non plus dans la commode, qui, elle, se trouve juste à coté du bureau. Je m'attaque à l'armoire qui ne me donne aucun indice à son tour. Je ne vais pas baisser le bras tout de même, mais je commence à croire que ces recherches ne servent à rien... Je monte sur la chaise du bureau et découvre une dizaine de cartons en haut de la grande armoire en bois. Je les descend tous. J'ouvre d'abord le plus grand puis, quatre ou cinq cartons plus ou moins grands qui ne révèlent rien du tout. Ils sont justes pleins à craquer de vieille paperasse pour le travail de ma mère. J'ouvre alors le plus petit des cartons. Il contient un petit coffret rouge. Impossible de l'ouvrir. Il est verrouillé. Tant pis. Je retire la pince qui se trouve dans mes cheveux et après quelques minutes de galère, j'arrive à l'ouvrir. À l'intérieur, j'y trouve une multitude de papiers. Je saisis le dossier qui se trouvait au fond de la boîte, les mains tremblantes et les lèvres brûlantes avec la peur de découvrir ce qu'il y a dedans. Il y à l'intérieur du dossier, plusieurs photos d'un bel homme blond bien habillé. Il y a écrit le nom et le prénom de cette homme derrière. Je le lis à la faible lueur de ma lampe torche. Greg Tanberry. C'est rédigé à l'encre et d'une jolie écriture fine et régulière que je reconnais bien: c'est celle de ma mère. Et cette homme sur la photo, c'est mon père, c'est certain. Sinon il n'y aurait pas un petit cœur dessiné dans le coin. J'ai officiellement retrouvé sa trace. Après 16 ans de doutes, de questionnements et de recherches sans aboutissement possibles. Il y a également une adresse écrite en-dessous de son prénom:

Greg Tanberry, Tanglewood, Kitnor (Sommerset)

Je fonds en larmes. Voir une image de mon père me fait l'effet de l'avoir toujours connu. Je tiens sa photo, les mains tremblantes. Une larme tombe sur la photo et coule le long du papier. Je n'ai pas le temps de pleurer. Pas maintenant en tous cas. Pourquoi verser toutes mes larmes maintenant alors que je n'ai pas pleuré depuissix ans. Pourquoi? Je sèche les larmes salées qui coulent le long de mes joues et me ressaisis et essuie la photo un peu gondolée. Je pose la liasse de photos à côté de moi et remballe tout le reste des affaires en faisant bien attention de remettre tout à sa place, comme c'était avant. Après avoir refermé tous les cartons et les avoir soigneusement rangés, je retourne dans ma chambre et garde uniquement la pochette dans laquelle se trouvent les photos de mon père. Elles appartiennent aussi bien à ma mère qu'à moi, après tout. En arrivant dans ma chambre, je les glisse dans le tiroir de mon bureau avant de m'endormir pour une nouvelle nuit. Une nuit sans rêves.

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⏰ Dernière mise à jour : Aug 07, 2022 ⏰

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