Chapitre 2

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                Yahn s'éveilla doucement. Les yeux toujours fermés, il entendait des bipbip synchronisés avec son rythme cardiaque. Il sentait deux désagréables tubes logés dans ses narines. Il était sans aucun doute dans un lit d'hôpital. Ne supportant plus les canaux qui l'irriguaient en oxygène, Yahn se redressa lentement et les enleva.

Il était dans une petite pièce à lit unique. Plusieurs appareils électroniques l'entouraient. Néanmoins, le plus étrange était la porte. Elle était en acier, sans vitre. D'ailleurs, il n'y avait aucune fenêtre.

Yahn se sentait bien. Il décida donc d'arracher l'aiguille de perfusion qui alimentait son bras gauche. C'est alors que l'horreur lui saisit les tripes. Qu'était-il arrivé à son bras droit ?! Il voyait, consterné, une réplique métallique à la place de son membre. Il avait été amputé !

- Oh mon Dieu... souffla-t-il en retenant ses sanglots.

Qu'était-il arrivé pour qu'il ait pu perdre son bras ? Yahn cherchait, cherchait... Sa mémoire était confuse mais il se rappelait d'un accident de voiture. Il se voyait conduire à toute vitesse. Non... Jamais il n'aurait fait cela... Il veillait tout le temps à respecter le code de la route....

- Pourquoi ? Pourquoi ?

Un éclair de lucidité s'empara de sa retenue et il fondit en larmes. Bien sûr qu'il aurait fait cela. Bien sûr qu'il l'avait fait... Pour son frère.

Le signal sonore du cardiogramme s'affolait. Yahn voyait le compteur grimper en flèche : 120 bpm, 150 bpm, 180 bpm, 200 bpm !

- Non... Hilal... balbutiait-il en pâmant.

Ces deux pertes soudaines étaient en train de lui faire perdre la raison. Sa poitrine se comprimait dans l'étau de la souffrance. La panique s'emparait de lui, il avait chaud, il avait froid, il avait chaud, il avait mal, il avait TELLEMENT mal ! Sa vue s'obscurcissait l'amenant doucement dans les ténèbres de la folie...

Une infirmière déboula dans la pièce, une seringue à la main. Yahn restait tétanisé. La femme lui piqua la jambe et vida son contenu. L'angoisse relâcha ses serres étrangleuses, le jeune homme s'apaisa. Il se sentait lourd et hébété, sa respiration se calma, ainsi que son cœur. Au bord du coma, il ne parvenait qu'à fixer le morne plafond.

Il était là, assis dans son lit, immobile à l'extérieur, mais sous une tempête de tristesse à l'intérieur. Seules ses glandes lacrymales parvenaient à témoigner sa souffrance.

- Doucement, jeune homme, murmura l'infirmière. Je vais prévenir votre famille que vous avez repris connaissance. Votre sœur est déjà là.

- Combien... grogna le patient, Combien de temps ?

- Vous êtes là depuis une semaine, répondit-elle. Reposez-vous.

La dame se redressa et se dirigea vers la sortie. Deux hommes en noir l'attendaient à l'entrée.

- Est-il prêt ? demanda l'un d'une grosse voix.

- Non, patientez un peu, répondit l'infirmière en hochant de la tête. Il est sous le choc.

- Nous allons procéder à l'interrogatoire tout de suite, déclara l'autre. Ça ne sera pas long.

- Mais il vient de faire une crise d'angoisse !

- Laissez-nous faire notre travail, coupa l'homme à la grosse voix.

- Bon ben, allez-y, râla-t-elle en s'en allant. Mais ne le malmenez pas !

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⏰ Dernière mise à jour : Nov 17, 2020 ⏰

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