Chapitre 1

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Moi c'est Malia, une jeune fille de 17 ans, très mal dans sa peau. La cause ? Une maladie génétique qui me gâche la vie depuis mon plus jeune âge.

Comme vous pouvez le constater, l'acceptation de la maladie n'est pas vraiment encore évidente. En plus de ça, il s'avère que j'ai toujours été très angoissée. Est-ce lié à la maladie ? Ne suis-je pas faite pour vivre dans ce monde ? A cette époque ? La réponse m'est évidemment inconnue. Tout ce que je sais, c'est que l'angoisse est bel et bien présente chaque jours de ma vie.

Une adolescence avec une maladie génétique et une forte tendance à l'angoisse pendant sa dernière année de lycée, ce n'est pas forcément simple à gérer. Pourtant, il est vrai que mon entourage ne s'en sortait pas si mal. En tout cas, si je suis aujourd'hui présente pour vous écrire cette histoire, c'est qu'ils n'ont pas été si mauvais.

Accepter le fait que cette maladie m'empêche de travailler autant les autres, que je ne peux pas faire autant de sport ni de soirées que mes amis, qu'il faut que je partage mon temps entre les cours, les loisirs, et mes soins, c'était vraiment complexe.

Je ne rentrerais pas dans les détails de la maladie, car ce n'est pas le sujet de cette histoire, mais il est important de connaître le contexte dans lequel j'ai évolué pour comprendre la suite.


J'avais énormément de difficultés à parler de mon mal-être car, ne le comprenant pas moi-même, je ne voyais pas vraiment comment je pouvais l'expliquer à quelqu'un d'autre. Ça me semblait impossible alors je préférais me taire.

Pourtant, cette souffrance prenait une telle place dans ma vie, qu'il m'empêchait de suivre mes cours, de vivre. Je me renfermais sur moi-même pour étudier.

J'étais entrée dans un cercle vicieux d'angoisses car j'avais l'impression de ne pas assez travailler, donc je révisais encore plus, ce qui me fatiguais encore plus. Au bout du compte, c'est la fatigue que je m'infligeais qui m'empêchait d'étudier comme il faut. Non pas que je ne le faisais pas assez, mais j'étais tellement fatiguée que mon travail n'étais pas vraiment efficace. Je ne m'en sortais plus.

Peu à peu, je me retrouvais de plus en plus souvent dans les couloirs du lycées à pleurer pendant les cours, et enfermée dans les toilettes lors des pauses pour souffler, mes écouteurs ancrés dans les oreilles, afin d'essayer d'oublier le monde qui m'entourait, rien qu'un court moment.

Les crises d'angoisses se multipliaient. Les toilettes étaient devenues un véritable refuge pour moi, où l'on ne me voyait pas, où j'avais l'impression de disparaitre. Les crises étaient de plus en plus violentes, j'avais l'impression de sombrer dans la folie. Je pensais que tout le monde me haïssait, jusqu'au jour où, la situation a vraiment été insoutenable.


Ce jour-là, j'étais avec mes amis dans une salle du lycée et je sentais des regards sur moi, alors que je respirais de plus en plus difficilement. J'avais l'impression qu'un poids compressait ma poitrine et mon cœur commençait à s'emballer. J'essayais de ne rien laisser paraitre, mais j'avais l'impression de suffoquer. Tout à coup, la pression m'a paru insupportable et je me suis retrouvée à courir jusqu'aux toilettes, soudainement prise de nausées.

Je me suis enfermée dans la cabine et me suis effondrée à terre, m'arrachant les cheveux et me retenant de hurler. J'étais comme possédée. Mon cœur continuait à battre à tout rompre. Mes ongles étaient enfoncés si profond dans mes poignets que des marques en forme de croissant bleutés s'y était logé. J'avais enfin réussi à me calmer. Les larmes roulaient sur mes joues alors que moi, je me sentais vide de toute émotion. Ces marques auraient dû me faire mal vu la profondeur. Quelques gouttes de sang coulaient même de l'une des entailles, j'avais transpercé ma peau. A la place de la douleur physique, je ne ressentais que l'apaisement de ma douleur mentale.

Je pensais avoir trouvé comment apaiser les choses, il suffisait que je transforme une partie de ma douleur mentale en douleur physique, pour trouver un équilibre dans mon corps.


J'ai donc continué à broyer mes poignets à chaque crise d'angoisse, non sans que ma meilleure amie s'en rende compte, mais sur le coup, ça m'importait peu.

Je pleurais toujours autant, mais mes larmes n'avaient plus aucun sens, j'étais totalement vide.

Mes crises d'angoisses étaient de plus en plus destructrices, à tel point que mes poignets gonflés ne me suffisaient plus à apaiser la douleur. J'ai donc trouvé une méthode plus douloureuse. Mauvaise idée, très mauvaise idée même. Mais sur le moment, les cicatrices que je faisais sur mon ventre m'apaisaient. Les coupures me brulaient mais ce n'était pas assez violentes pour me faire cesser.

Malgré tout ce qui se passait dans ma tête, dans ma vie, j'étais restée cette fille toujours souriante, toujours à l'écoute des autres. Les personnes ne faisant pas partie de mon cercle très proche ne pouvaient se rendre compte de rien, j'étais une très bonne actrice. Je savais cacher mes états d'âmes et je riais toujours aux éclats lorsque je me trouvais en présence de mes amis. La lueur de tristesse qui brillait dorénavant dans mes yeux, remplaçant mon regard malicieux de petite fille.


Mais tout ça a été chamboulé quand il a commencé à s'intéresser à moi. 

En attendant la finOù les histoires vivent. Découvrez maintenant