Avec Neville

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-C'est vrai ? Tu as rendez-vous avec Neville cet après-midi ? me demande Lily qui a du mal à croire ce que je viens de lui dire.

-Mais oui, je te l'ai dit : hier, quand on a parlé avant la réunion, il m'a proposé de se voir aujourd'hui, pour apprendre à mieux se connaître, je lui réponds.

-Mais c'est génial, Luna ! me dit-elle en souriant.

Mon amie prend un air romantique pour ajouter en riant :

-Luna et Neville... ça sonne bien tu ne trouves pas ?

-Arrête ! je me défends, gênée par sa remarque.

Le pire est qu'au fond de moi, je sais que Lily a raison, sinon, pourquoi mon cœur battrait-il autant dès que je vois Neville ? Je n'ai jamais connu ce sentiment, donc j'ai un peu peur d'être amoureuse de lui, mais d'un autre côté, il a l'air tellement gentil que je ne peux empêcher une toute petite part de moi d'espérer qu'il a des sentiments pour moi aussi de son côté... Mais pour le moment, il faut que je me ressaisisse car je suis censée le retrouver dans le parc dans moins d'une heure.



-Où vont les objets disparus ?

Je suis devant la porte de la salle commune où je dois passer pour aller me changer et je tente de répondre à l'habituelle énigme que le heurtoir en forme d'aigle vient de me poser. Il faut que je me dépêche, alors j'essaie de trouver une réponse qui me paraît logique.

-Euh... je pense qu'ils vont dans le néant.

-C'est juste ! répond le petit aigle bleu et bronze.

J'ouvre la porte et pénètre dans la splendide salle commune de ma maison. J'adore cet endroit, avec le faux ciel étoilé qui est pourtant tellement réaliste, les innombrables livres posés sur les étagères, les tableaux accrochés aux murs, la cheminée dans laquelle crépite un doux et chaud feu, les fauteuils bleu foncé, l'ambiance calme et agréable...

Je monte l'escalier menant à mon dortoir quatre-à-quatre.

Je me change et j'opte pour une robe d'hiver toute simple. Je détache mes cheveux qui m'arrivent jusqu'à la taille. Je mets mes boucles d'oreilles en forme de radis fabriquées main et j'enfile ma bague-araignée à un doigt. J'attrape mon éternelle besace posée sur la chaise à côté de mon lit et positionne à l'intérieur les petits biscuits que les elfes de maison nous avaient donné l'autre jour, à Hermione, Lily et moi. Je les avais gardés en me disant que j'aurai bien une occasion de m'en servir.

En parlant de Lily, j'ai à peine le temps d'entendre quelqu'un monter les escaliers que mon amie débarque dans le dortoir.

-Ah, tu es là ! me dit-elle. Je croyais que tu y étais déjà. Je voulais juste te voir avant que tu ailles voir ton « futur mari » !

-Oh, mais arrête avec ça ! Je n'ai jamais dit que j'allais me marier avec Neville, j'ai juste rendez-vous avec lui ! je m'offusque.

-Ne t'inquiète pas, je le sais ! C'est juste que ça m'amuse de t'embêter avec ça !

La petite Serdaigle s'approche de moi, me prend une mèche de cheveux et l'attache sur le côté de mon visage. Je la remercie, c'est très joli.

-Bon, je vais y aller cette fois, je lui dis.

-OK, à tout à l'heure ! J'ai hâte que tu me racontes tout ! ajoute-t-elle avec un clin d'œil.



Mes pieds s'enfoncent dans la légère couche de neige encore présente dans le parc. Je me félicite intérieurement d'avoir pris mon écharpe.

J'aperçois Neville un peu plus loin qui m'attend sous un arbre, près du lac. Il y a peu de monde dans le parc, et les quelques groupes d'élèves présents sont en train de jouer avec la neige. Le soleil vient percer entre les nuages. Je le perçois comme un signe...

J'arrive à côté de Neville qui me sourit :

-Salut Luna ! Tu vas bien ?

-Très bien, et toi ?

-Oui, merci. Ça me fait plaisir que tu aies accepté qu'on se voit, tu sais, me dit-il d'un air gêné.

-Moi aussi, je suis contente de pouvoir apprendre à te connaître. Et puis, tu es mon ami maintenant !

-C'est gentil... me répond-t-il. On peut s'asseoir, si tu veux ?

-OK, je dis en m'asseyant dans la neige à ses côtés.

-D'après ce que j'ai pu comprendre, tu habites près de chez Ron avec ton père ? me demande-t-il.

-Oui, je n'habite pas très loin de Loutry-Ste-Chaspoule et je vis avec mon père car ma mère est décédée quand j'avais neuf ans.

Il paraît sincèrement désolé lorsqu'il me répond :

-Oh... je suis désolé pour toi, Luna, je ne croyais pas...

-Non, ne t'inquiète pas, tu as le droit de le savoir. Et toi ?

-Je vis avec ma grand-mère dans un petit village près de Londres.

-Je ne veux surtout pas te gêner, mais si ça ne te dérange pas, tu pourrai me dire pourquoi tu ne vis pas avec tes parents ?

-Ne t'inquiète pas, je veux bien t'en parler, mais je veux juste que tu me promettes de ne le répéter à personne.

Il a l'air triste et mal à l'aise, aussi, je lui promets de ne rien répéter. Il reprend :

-Mes parents étaient d'excellents Aurors du Ministère de la Magie. Il y a 15 ans, peu après ma naissance, une Mangemort nommée Bellatrix Lestrange a torturé mes parents jusqu'à obtenir certaines informations qu'ils connaissaient. Mes parents n'ont pas cédé, mais la torture est allée trop loin, et maintenant, ils sont devenus fous. Je vais très régulièrement les voir à l'hôpital Ste Mangouste, mais ils ne me reconnaissent pas. C'est très difficile de les voir, mais je suis fier d'être leur fils. Tu comprends ?

Je hoche la tête, incapable d'articuler une réponse devant les yeux baignés de larmes de mon ami.

Un silence s'installe, enfin brisé par le Gryffondor :

-Tu es née quand ? me demande-t-il.

-Le 13 février 1981, et toi ?

-Le 30 juillet 1980.

Je lui dis que c'est une très belle date à mes yeux et il me remercie.

Nous continuons à parler de tout et de rien, de nous, de nos cours, de Poudlard. Je me réjouis d'arriver à parler à Neville sans être trop gênée.

Lorsque le soir commence à tomber, nous décidons qu'il est peut-être temps de rentrer.

-Merci beaucoup Neville, c'était génial de passer l'après-midi ensemble, je lui dis en arrivant dans le hall du château.

-Merci à toi aussi ! Tu es quelqu'un de formidable, tu sais ? me répond-t-il.

-Oh... merci ! Toi aussi !

Alors, nous nous arrêtons de marcher, nous approchons petit-à-petit... Son visage est de plus en plus près du mien et il me prend les mains. Nous ne sommes plus qu'à un centimètre l'un de l'autre, et c'est à ce moment-là que la cloche annonçant l'heure du dîner sonne. Les élèves commencent à descendre, et nous nous écartons. Je me rends compte au même moment que lui de ce que nous allions faire si la cloche n'avait pas sonné et je rougis. Il me lâche les mains, me dit « A une prochaine ! », et s'en va.

Je reste clouée sur place en remarquant à peine que Ginny m'a rejoint dans le hall et me demande si tout va bien. Je lui réponds que oui sans arriver à retirer le sourire qui s'est installé sur mes lèvres.


Luna in love with NevilleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant