neuf ans plus tard

chapitre 2

J'aimais la douce ambiance qui régnait sur le campus à cette heure ci, les étudiants sortaient de leurs derniers cours, la plupart retrouvaient leurs amis pour le diner, certains se dirigeaient vers la bibliothèque. C'était encore le début de l'année et les professeurs n'avaient pas encore commencé à nous assommer de devoirs, les esprits étaient légers. Les journées commençaient déjà à se raccourcir, et l'air se rafraichissait rapidement tandis que la luminosité déclinait peu à peu. Je frissonnais et resserra les pans de la fine veste que j'avais enfilé rapidement ce matin, oubliant la fraîcheur des soirées à Cambridge. 

Tandis que nous approchions du café où nous avions l'habitude de passer nos soirées à travailler et parler de nos vies, je remarqua un attroupement quelques mètres plus loin. Une vingtaine, peut être même plus, d'étudiants s'étaient regroupés en cercle. Parmi les quelques visages que je parvenais à apercevoir, certains avaient l'air inquiets, d'autres consternés, perdus. Comme si ils ne savaient pas ce qu'ils faisaient là et si ils devaient partir ou rester planter là, à fixer un point au sol qui semblait tous les captiver. 

" C'est bizarre, qu'est ce qu'ils regardent tous comme ça ? ", questionna Mark, formulant à voix haute les questions qui m'avaient traversé l'esprit quelques instants plus tôt. 

" Aucune idée, mais la meilleur manière de le savoir, c'est d'aller voir par nous même. ", déclaré-je en me dirigeant d'un pas décidé vers le groupe qui grossissait de plus en plus à mesure que les curieux venaient voir ce qu'il s'y passait. 

Mark me suivit et plus nous approchions, plus je sentais l'atmosphère tendue qui flottait autour des jeunes gens regroupés. Je commençais petit à petit à remarquer de plus en plus de visages inquiets. Un jeune homme qui se tenait un peu à l'écart du groupe était agrippé à un téléphone collé à son oreille et parlait d'une voix pressée, semblant débiter une quantité inhumaine de paroles à la minute. Il y avait comme un bourdonnement incessant de voix qui se mêlaient les unes aux autre et je ne parvenais qu'à décrypter des bouts de phrases.

" Il semble avoir le dessus."

" L'autre à l'air bien abîmé... "

" Comment s'appelle le brun déjà ? Il me dit quelque chose..."

" Oui Jasper est en train d'appeler la sécurité. "

Puis je compris, des bruits de lutte, ça ne pouvait signifier qu'une chose. Un élan me poussa à me frayer un passage vers le centre du cercle. En temps normal je serais restée tétanisée ou je me serais éloignée le plus vite possible. Les conflits m'ont toujours effrayé, et j'ai appris à fuir toute sorte d'altercation. Assister à une dispute m'était déjà difficilement supportable mais être associée d'une manière ou d'une autre à celle-ci me terrifiait. Alors pourquoi étais-je en train de me diriger droit vers une des choses qui me faisaient le plus peur ? Je n'eu pas le temps de me questionner plus longtemps sur l'origine de ce soudain élan qui me ressemblait si peu. 

Une fois au premier rang, je ne parvins pas tout de suite à analyser ce que j'avais sous les yeux. Deux jeunes hommes se battaient, l'un face contre terre, la peau brunie par la poussière, le visage crispé par la douleur. L'autre le maintenant allongé, les cheveux bruns lui tombant devant les yeux, les bras contusionnés et tachés d'une couleur écarlate, le nez en sang. Il respirait bruyamment, s'efforçant de maintenir son adversaire a terre, sa poitrine se soulevant au rythme de son souffle rauque. Je restais là, tétanisée, incapable de détourner mon regard des deux corps entremêlés. Le temps s'était comme ralentit, je ne voyais plus que la scène par détails, incapable d'analyser la globalité de ce qui se passait. Une main tatouée, posée à plat sur un dos. Une main cherchant désespérément une prise à laquelle s'accrocher. Une mèche de cheveux d'un noir de geai, égarée sur un front luisant. Une goute de sang qui perle et s'écrase sur le sol. 

Une épaule solide me bouscula et me ramena brutalement à la réalité. Un agent de sécurité venait d'arriver et agrippait déjà le jeune homme brun par le col, le forçant à lâcher son adversaire et à se relever. Je ne sut même pas si il prononça un mot, je voyais ses lèvres bouger mais je n'entendais plus rien. L'agent de sécurité poussa le jeune homme vers la direction opposée à la mienne, me tournant le dos. Une jeune fille accourut et s'agenouilla auprès du jeune homme toujours à terre, mais je ne lui prêta pas plus attention pour autant. Mes yeux étaient fixés sur les mains du jeune homme au cheveux sombres qui étaient maintenues dans son dos par l'agent de sécurité. La foule se sépara en deux, laissant passer l'escorte. Au dernier moment, tandis que la foule se refermait sur le passage des deux hommes, le garçon au cheveux bruns tourna la tête et planta son regard dans le mien. Pour la première fois, je voyais ses yeux, ils étaient d'un bleu glaçant et ne lâchèrent pas les miens. Ma respiration s'accéléra, je sentie mes jambes faiblir, comme si son regard sur moi pesait une tonne. J'eu l'impression que le temps s'arrêtait une seconde fois. L'agent de sécurité poussa le jeune homme un peu plus brutalement afin de le conduire je ne sais où. Son regard lâcha le mien. 

Une voix me tira de ma transe.

" Maïa ! Je ne te voyais plus, j'ai crut t'avoir perdue dans la foule ! Pourquoi est-ce qu'il y a autant de monde ici ? " demanda-t-il n'ayant visiblement pas assisté à la scène, " Maïa ? Ca va ? Qu'est-ce qui s'est passé ? Pourquoi est-ce que tu pleure ?" s'inquiéta-il.

Soudainement il m'agaçait avec toutes ses questions. Je me sentais vide et je n'avais qu'une envie, c'était de rentrer dans ma chambre et de ne plus quitter mon lit avant le lendemain matin. D'une main tremblante j'essuyais mes joues, et les trouvais trempées. Je ne m'étais même pas rendue compte que je pleurais. Je baissais la tête et laissa mes lourdes mèches d'un blond vénitien me cacher le visage, je sentis mes joues s'embraser tandis que la honte me gagnait petit à petit.

" Rien, allons-manger tu veux ? " murmuré-je en enroulant mon bras autour de celui de Mark, tentant de trouver du réconfort contre son corps robuste et rassurant. 

N'étant pas certaine que mes jambes auraient la force de me porter, je resserra mon emprise et agrippa le bras de Mark, le laissant m'entraîner vers le petit café qui ne se trouvait plus qu'à quelques mètres désormais.   

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heyyyyy,

ça y est j'ai terminé ce deuxième chapitre ! qui est ce mystérieux jeune homme ? et pourquoi se battait-il ? suite au prochain chapitre ahah

pour l'instant j'essaye d'écrire des chapitres d'environ 1000 mots mais je ne sais pas quel est le bon format ou quelle est la bonne quantité sur wattpad... je vais rester avec ces 1000 mots pour l'instant je pense et puis on verra bien !

il n'y a aucun vus sur cette histoire pour l'instant mais je continue d'espérer qu'au moins quelques personnes tombent dessus ;)

si tu vois ça j'espère que tu vas bien et que tu passes une bonne journée/soirée/matinée idk ahah

love,

clem <3