Indécision

343 20 3
                                    

Même si ces paroles avaient réchauffé son cœur pendant quelques minutes, elle s'était promise de ne pas craquer et de rester forte. Elle le connaissait et savait que ses propos étaient sincères, elle avait conscience que cela était dû à sa culpabilité. Si seulement....

Tout en retirant les mains de son visage, elle se mit à parler :

Sanem: - Can, je te connais, c'est ta culpabilité, ta morale qui parle... Je serai toujours là pour toi... mais tu es un albatros Can. Tu es un homme libre, aventurier, fort mais au cœur si tendre. Tu as besoin de ta liberté et je n'ai pas le droit de t'emprisonner dans une histoire que tu as oubliée.

Can ne savait plus quoi dire, au fond il comprenait, elle avait déjà tant souffert. Comment pouvait-il lui en demander encore plus? Comment pouvait-il être si égoïste ?

Sanem avait gardé le souvenir de ses deux ans avec lui, l'amour et la douleur. Elle avait partagé au monde entier la beauté de leur romance, mais lui, malgré tout le mal qu'il se donnait, n'avait devant les yeux qu'une page blanche.

Il ne pourrait pas se pardonner de lui faire du mal à nouveau, pas avec tout ce qu'il avait pu lire.

Il ne se l'expliquait pas mais pendant qu'elle parlait, il n'avait pas eu la force de lever le regard. Il s'était totalement figé. Que lui arrivait-il? Il ne se souvenait pas d'avoir déjà ressenti ceci. Il voulait la toucher, la prendre dans ses bras.

Les yeux de Sanem étaient remplis de larmes et pourtant elle voulait être forte. Elle ne pouvait se laisser abattre. Elle y était presque... l''oiseau allait à nouveau s'élever dans le ciel et déployer ses grandes ailes. Elle se sentait libérée, elle l'avait délivré.

Can l'observa, et prit ses deux mains.

Can : - Sanem, si c'est vraiment ce que tu veux, ce que tu désires au plus profond de toi. Alors je le ferai. La dernière chose que je veux c'est te faire souffrir

Elle retira ses mains des siennes et lui répondit :

Sanem: - C'est mieux ainsi Can ! Pour toi comme pour moi.

Sanem était décidée et Can devait s'y résigner. Elle cacha son regard plein de larmes et se coucha dans le bivouac qu'avait installé Can.

Sanem:  - je suis fatiguée, je vais aller dormir, bonne nuit Can

Can: - Bonne nuit Sanem.

Can la regarda, immobile, incapable de se concentrer sur quoique ce soit. Il était perdu, à la fois il voulait la garder près de lui, leur laisser du temps. Il se sentait incapable de s'éloigner d'elle, il était confus et s'il l'appréciait vraiment, il devait respecter sa décision. Mais pourquoi cela était-il si dur à accepter?

Sanem s'était allongée et regardait l'horizon. Le ciel se perdait dans l'océan où les étoiles se reflétaient. Elle repensait aux paroles de Can même si ses paroles avaient réchauffé son cœur pendant quelques secondes. Elle ne devait pas céder. Elle s'était délestée de ce poids. Mais au fond d'elle-même, son rêve était brisé.

Elle s'endormit au son des vagues qui s'écrasaient sur la plage et laissa ses rêves les plus fous l'emporter.

Can avait le regard perdu dans les flammes du feu de camp. Il essayait de comprendre ce qu'il ressentait au plus profond de lui. Les paroles de Sanem résonnaient dans sa tête, repassant en boucle comme dans un film. Il ne s'autorisait pas à la faire souffrir de nouveau. Son père, son frère et ses amis lui avaient dit que leur histoire était une vraie romance; deux cœurs qui battaient à l'unisson. Et pourtant pour lui, c'est un désert de souvenirs. Pourquoi son cœur l'avait-elle oubliée ?

Canem: Et si la fin était différenteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant