Drarry - cauchemars

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Une course effrénée, essoufflée, dû à un trop grand besoin en oxygène. De l'air trop froid qui cisaille les poumons. Les larmes déferlent en cascade sur des joues de miel. Les couloirs passent à grande vitesse, les escaliers mettent parfois les genoux à terre. Se relever jusqu'à atteindre l'objectif final et respirer enfin.

Il n'a pas remarqué sur son chemin son petit-ami, sa mine inquiète et ses pas, plus précis, calqués sur les siens. 

Les rayons albâtres de la lune sur sa peau, reflétant ses larmes comme le lac à l'horizon, son regard accrochant la surface mouvant dangereusement. Dues au calamar qui profitait du calme du parc. Harry qui voulait s'apaiser de la lueur des étoiles, de l'air frais du soir, du paisible remous de l'eau ; ne voit que les abysses infinies de la forêt interdite, les nuages aussi noirs que le manque d'espoir, et l'air glacé qui lui ébarbe maintenant tout le corps. 

Les mains dont les bouts sont blanchis par la pression sur la rembarde, lâchent totalement le morceau de métal. 

Les perles salés tombant sur le sol, les pensées sans dessus dessous, l'espoir et la confiance en miettes. C'est sa dernière vision qui se joue en boucle dans son esprit, le fait d'être dans ceux-ci à la place de Voldemort le tue à petit feu, effritant son psychisme à chaque seconde supplémentaire.

Ses muscles tremblants ne répondent plus, le rythme infernal de ses cauchemars éveillés hurlent plus forts qu'ils ne veulent se taire ; et un cœur se brise un peu plus à chaque écho de sanglots dans le grand escalier de pierre brute.

Peut-être que cette pierre, le marbre de ce château signifie l'attitude sourde des gens face au réel problème. La santé mentale d'Harry Potter. Dont ils ne voient que ce qu'ils veulent voir.

Toujours plus sur lui...

D'espérances.

De devoirs.

D'espoirs.

De responsabilités.

D'attentes.

De cauchemars.

De déraison.

Ce que le Serpentard blond n'aurait jamais vraiment voulu voir est devant ses yeux, le désespoir le plus profond, le mal-être le plus total, la rupture net et concise de l'âme de celui qu'il aime.

C'est doucement, prudemment, qu'il avance vers son garçon aux cheveux corbeaux. Sa démarche légère, son teint ivoirin reflété de la lueur opaline de la lune, et ses cheveux dont le rayonnement lunaire actuel laisse être semblable à un halo de lumière. Il semble ainsi être un ange tombé du ciel.

Son ange, son prince, son chevalier sauvant.

Draco est à des années lumières du cynisme qu'il emploi constamment. Le plus amusant est que ce soit sa Némésis des premiers instants qui l'est remarqué. Deux êtres, deux hommes, dont les similitudes forment l'osmose basé d'une différence totale.

C'est une main tendre qu'il pose sur son épaule, c'est un parfum rassurant qui laisse les pleurs se taire un instant. Prenant l'aide qu'il lui est tendu, Harry se relève, la respiration erratique mais les perles d'eau douloureuses moins nombreuses.

C'est avec un infinie douceur, que le Séraphin sèche les larmes de son brun.

— Mon cœur pourquoi pleures- tu ?

— J'ai... Il arrive enfin à réfréner les larmes. J'ai encore eu une vision... Draco... J'en ai marre d'être lui...

Pas besoin de mots, surtout quand ils sont, comme maintenant, superflus. Prenant soin de retirer ses lunettes, qui de sa vision troublés de larmes sont inutiles, il les range dans sa poche. Une gentille pression sur sa nuque, le front à la cicatrice se retrouve sur son épaule, un bras rassurant autour de sa taille et ses doigts dessinant des arabesques abstraites dans son dos.

— Pourquoi, dis moi pourquoi, il y a toujours un pourquoi... Et un pourquoi a toujours une réponse... Plusieurs c'est pareil non ? Le préfet en chef a d'un seul coup resserré imperceptiblement -si l'on ne le connaît pas- sa prise sur les hanches de Celui-Qui-A-Survécu.

— Cesse donc te poser ces questions qui te torturent mon ange... Il s'approche de son oreille pour y murmurer. Je sais que tu ne veux pas renoncer, et même si je ne le comprends pas je respecte ton choix. Mais je t'en prie... Cesse de te poser des questions qui vont finir par te rendre fou...

Une dernière larme coule de ses yeux verts, alors qu'il se redresse et quitte l'étreinte pour regarder les étoiles enfin visibles. Posant les avant bras croisés sur la rembarde, plus calme, mais pas pour autant apaisé totalement. Captant la constellation de son copain, l'étoile de son parrain, c'est parfois rassurant de croire que tout ceux que tu aimes sont dans le ciel, que quelqu'un qui y est, peut aussi être à tes côtés. Comme Draco dont les bras son à nouveau autour de la taille, sa tête sur son épaule, son torse et sa chaleur rassurante dans son dos. La pulpe de ses doigts caressant son ventre par dessus sa chemise de cours, il n'a apparemment pas pu prendre le temps de changer avant de tomber dans les bras de Morphée, pour une hélas courte durée. 

Il arrive souvent qu'Harry accompagne Draco faire ses rondes lorsqu'il ne trouve pas le sommeil, la main réconfortante, autant que sa présence réussi à taire le temps d'une nuit les démons qui tente de faire sombrer son âme. 

- Merci... Tu sais... Pour être là, et tout ça... De pas me laisser tout seul, à... Chaque fois...

- Harry... Il embrasse, de la légèreté d'une plume, son cou. T'es pas obligé de toujours me dire merci... Il lâche dans un semblant de murmure. Je t'aime, c'est bien normal...

C'est assez rare que Draco exprime ses sentiments verbalement ainsi, cela a du arriver quatre ou cinq fois depuis le début de leur relation il y a quatre mois. Le hasard fait souvent bien les choses, comme celui d'entendre une conversation sans le vouloir par exemple. Mais ces rares fois font toujours naître des papillons dans le ventre d'Harry.

- Le traitement de tes yeux commence à faire effet on dirait.

- C'est vrai, même si les choses sont encore un peu flous, j'arrive à me repérer ou viser sans maintenant. Encore quelque chose de possible grâce à toi, quand je te dis que tu es mon ange gardien. 

- Dis pas de bêtise 'ry. 

- Mon ange... 

Heureusement pour le blond qu'Harry ne peut voir ses joues, bien qu'il imagine facilement le voile pivoine qui les recouvrent. 

- Tu n'es pas sensé faire ta ronde ?

- Tu es plus important que ma ronde et tu le sais très bien. Par Merlin pourquoi me le faire répéter ?

- Car j'aime entendre le son de ta voix me prouver que tu tiens à moi.

Sans perdre une seconde de plus, les lippes du blond prennent possession de celles du Gryffondor. Mouvant tendrement, amoureusement les unes contre les autres. 

Les mots ne leurs sont pas souvent utiles, les actes parlant pour eux. Toujours dans un assemblage parfait. Si les opposés s'attirent, ils peuvent aussi être parfaitement complémentaires. C'est ce que le surprenant couple a prouvé à tout le monde. 

Leurs lèvres, leurs corps, leurs caractères, leurs agissements, leurs passé, leurs envies d'avenir. Rien mais tout à la fois les destinaient ensembles.  

Le baiser est long, intense, réconfortant, chaleureux, sentimental, précieux. Un besoin non dit, levant des myriades de sentiments. 

Le cadre maintenant calme et paisible, l'air devenu frais, la leur des étoiles visibles, le remous du lac paisible. Draco est la solution à tous ses mots. Et ses baisers le patronus de ses détraqueurs internes. 

C'est maintenant main dans la main, dans un paisible silence qui leur est propre qu'ils observent la voie lactée.

La tête du brun maintenant sur son épaule, son corps relâché de toutes les tensions et agitations précédentes. Sa respiration lente rassure Draco, qui a besoin de le voir serein pour se sentir bien.

- Harry tu...

Tournant la tête vers son aimé pour lui parler, c'est des traits détendus, ses yeux fermés et la bouche légèrement ouverte dont sort un souffle chaud qui font leurs apparitions. 

L'héritier Malfoy en a un petit sourire tendre, son Harry est toujours mignon quand il dort. 

Mais ce soir, ce sera dans la chambre de préfet du blond. 

Imagine Harry PotterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant