Conseil: musique pour l'histoire, Einaudi: Experience
2015
La pluie tombait sans s'arrêter. Les nuages s'étaient rassemblés, créant une atmosphère sombre et inquiétante. Armin regardait la nature prendre vie et les gouttes s'écrasait sur la vitre. Baissant ses yeux moroses, il continua de pianoter sur son ordinateur afin de terminer son chapitre. Il se redressa lorsqu'il entendit la porte d'entrée s'ouvrir et se refermer.
- Coucou, dit le blond en se tournant vers sa femme.
Annie lui sourit et partit dans la cuisine. Le cœur du blond se serra douloureusement. Leur relation s'était dégradée et continuait de sombrer. Ils avaient souvent discuté de divorce mais aucun n'avait fait le premier pas. Armin se leva de sa chaise de bureau et marcha vers leur chambre. Lorsqu'ils se couchaient le soir, ils se faisaient dos.
Leurs journées étaient monotones et sans joie. Ils n'avaient presque plus de relations sexuelles depuis ce qu'il s'était passé. Ils s'embrassaient très rarement et se câlinaient presque jamais. Leur amour était toujours présent mais il n'était plus aussi joyeux qu'avant.
Armin marcha dans les couloirs de sa maison, il croisa Annie qui se servit un verre de vin en silence. Il aimerait la prendre dans ses bras mais il savait qu'elle allait le repousser. Détruit, il se replia au fond du couloir et s'arrêta devant une porte blanche. Il glissa sa main et la poussa doucement avant d'arriver dans une chambre. La chambre de leur fille. Une chambre sans vie depuis sa mort.
Il s'assit sur le petit lit et attrapa une licorne en peluche qu'il serra contre lui en silence. Tournant sa tête vers la table de chevet, il saisit un cadre photo où leur fille s'y trouvait avec lui et Annie. Son sourire était si innocent. Elle avait ses yeux et la forme du visage d'Annie mais elle avait également un caractère bien trempé de sa mère. Une vraie petite manipulatrice, prête à tout pour arriver à ses fins. Ravalant ses sanglots, il reposa le cadre à sa place tout en gardant la peluche contre lui. Il se recula contre le mur et ferma ses yeux.
Il ne voulait plus vivre.
2008
Tournant en rond dans la salle d'attente, Armin faisait les cent pas, la peur au ventre. Son estomac se serrait et la sueur perlait sur son visage lorsqu'une main se déposa sur son épaule.
- Armin, tout va bien se passer. Elle est forte, dit Mikasa en rassurant son ami.
Maintenant deux heures que l'accouchement se déroulait et il était sans nouvelle. Dès qu'il avait reçu un message d'Annie lui invertissant qu'elle avait de grosses douleurs au ventre, il s'était rué chez eux. L'idée d'être père était pour lui le plus beau rôle au monde. Il se rappelait encore du jour où Annie lui avait annoncé sa grossesse. Il était comme un enfant sautillant sur place.
- Monsieur Arlert ? appela une sage-femme qui venait d'ouvrir la double porte. Mes félicitations.
Entrant dans la chambre, il tomba sur le visage fatigué mais souriant de sa femme qui tenait leur fille dans ses bras.
- Hey, dit-elle.
Il tira rapidement une chaise et embrassa les lèvres de sa femme avant de caresser son visage.
- Tu es incroyable, murmura-t-il.
La blonde lui sourit avant de reporter son intention sur leur fille qui bougeait, enveloppée dans son petit pyjama. Armin laissa ses larmes s'échapper et glissa sa main sous celle d'Annie qui soutenait sa petite tête.