La Nuit

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Dans cette boîte, un jeudi soir
Les corps légèrement en sueur se collent
Sous les basses de la musique electro
Qui jusque dans mon cœur résonnent

L'électricité dans l'air est palpable
Hérissant tous mes poils
Alors que je me déhanche
Repoussant à grands mouvements de bras
Métro boulot et dodo

Des verres de liquide multicolore
Finissent à moitié par terre
Si bien que mes chaussures collent
Mais je m'en moque, je me défoule

J'ai croisé ton regard, telle une proie
Prise dans les phares d'une voiture
Tu as fait un pas vers moi
La chaleur s'est emparée de mon corps
Et je me suis déhanché deux fois plus fort

A vrai dire, tu étais la proie
Je savais très bien ce que je faisais
Et ce que je voulais ce soir là
Un bout de peau, un peu de chaleur
Pour enfin mettre au silence mes hormones
Tu t'es rapproché de moi et on a dansé
Comme si on était seuls sur la piste

Nos regards verrouillés
Nos corps se mouvant, complémentaires
Je t'ai fait mon petit sourire en coin
Ce petit sourire innocent qui appelle à la perversion

Nous avons bu encore un peu
Et finalement tu m'as fait signe
Et tu m'as amené chez toi
Je me suis effeuillé lentement
Ôtant couche après couche délicatement
Tant et si bien qu'il ne me restait que ma peau à arracher
Et toi admirant le spectacle, le désir dans les yeux

J'ai fourré ma langue dans ta bouche
Et tu m'as électrisé tout le corps de tes mains
Tu as attisé cette flamme en moi
Celle qui n'attendait que ça, crépitant dans la pénombre

A mon tour je t'ai arraché tes vêtements
Tu as vu cette lueur bestiale dans mes yeux
Celle qui signifiait que tu ne contrôlais rien
Tu as rapidement compris que de nous deux
Le passif était le plus actif, j'avais le pouvoir ultime
Et tu n'étais que mon pantin

Alors délicatement je t'ai consommé
J'ai goûté ton intimité salée
Repu le monstre de soif en moi
De ma langue j'ai parcouru tout ton corps
Et tu gémissais sous mes assauts humides
Nos baisers se sont fait de plus en plus profonds
Comme si de l'autre on cherchait le cœur

Puis je me suis retourné et ouvert à toi
Et tu es venu me butiner, avide de nectar sucré
Tu as voulu me pénétrer mais je t'ai repoussé
Avec ce même petit sourire en coin
Je t'ai allongé sur le dos
Et tout digne et plein de fierté
Je t'ai chevauché et je t'ai contrôlé
Esclave de mon rythme, de ma temporalité
J'ai planté mes griffes dans ton dos
Et je t'ai mordu le cou, creusant jusqu'à la pulsation de la vie

Tu as gémi de plus belle et tu m'as serré
J'ai repoussé tes mains
Ne vivant que pour cette chaleur
Cette chaleur intermittente au creux de mes reins
Je me suis enfin senti en vie
Et j'ai pris une grande bouffée d'air
Alors qu'en moi tu t'es abandonné
Alors que tes champs de blé j'ai inondé

Sans un mot, je me suis rhabillé
Tu as essayé de me retenir,
De me ramener dans ce cocon de satin
Mais l'incube était comblé
Et il était temps pour moi de te quitter
Alors je suis parti, fantôme dans la nuit
Le menton haut et le dos droit
A la recherche de ma nouvelle proie
La prochaine que j'allais drainer

Maudit sois jeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant