Aux Débutants de l'Amour Toujours - [Terminé]

Chapitre 31

Chapitre Trente-Et-Unième

C'est Martijn qui était venu rechercher Esmée au bal. Erasme était venu avec lui, il avait supplié ses parents de le laisser debout jusqu'à ce qu'il puisse aller chercher sa sœur à son « bal de princesse » ; et comme Martijn ne savait pas dire non à son fils et qu'il savait comment amadouer Magda après ses années d'expérience, Erasme était dans la voiture le soir. Esmée l'avait vu à travers les vitres de la voiture avec ses grands yeux bien ouverts qui étaient bien remplis de fatigue. Avant d'aller rejoindre les deux hommes de la famille, elle avait fait un signe de la main à ses amis qu'elle n'avait pas vraiment quitté de la soirée. Elle avait presque fait bien attention à ne pas croiser le regard de Simon qui s'était déjà un peu éloigné avec Vivian alors qu'Eduard l'accompagnait jusqu'à la voiture de son père. Ils avaient échangé un très chaste baiser avant qu'Esmée n'ouvre la portière et s'installe à la place passager.

« On peut y aller ? demanda son père prêt à appuyer sur le bouton de démarrage de la voiture.

— Mmh, se contenta de marmonner Esmée sans regarder son père.

— C'était chouette ta soirée, Mémé ?

— Oui. C'était chouette, Erasme.

— T'étais la plus belle ? Je suis sûre que oui ! »

La réponse à cette question qui semblait bien rhétorique pour son petit frère eut le mérite de faire sourire Esmée.

« Et c'est ton nouvel amoureux, le garçon ? »

Là, déjà, c'était un peu moins drôle comme question. Du coup, Esmée s'était soudainement intéressée à un des plis de sa robe. Elle était sûre qu'elle était suffisamment bonne actrice pour qu'Erasme croit qu'elle ne l'avait pas entendu. Mais c'était sans compter sur la curiosité de son frère qui n'avait d'égal... Qui n'avait pas d'égal en fait.

« Mémé ? C'est ton amoureux ?

— Je pense que Mémé est bien fatiguée, Erasme. Un peu comme toi. Elle pourra te raconter sa soirée demain.

— Oh. D'accord... fit Erasme un poil déçu de ne pas avoir de récit sur le trajet du retour mais toujours heureux d'avoir vu sa sœur.

— Merci, chuchota Esmée à son père en s'installant un peu mieux dans son fauteuil. »

Erasme n'avait pas tardé à trouver les bras de Morphée. Cinq minutes tout au plus.

« C'est lui le garçon à qui tu donnes des cours de français ? »

Martijn avait fini par demander parce qu'il avait beaucoup trop de questions dans sa tête pour tout garder pour lui. Si Magda avait été là, elle lui aurait tapoté l'avant-bras pour lui faire comprendre que la question était carrément déplacée, parce qu'Esmée n'allait pas aimer répondre à cette question. Mais en même temps, sa fille avait embrassé un garçon à côté de sa voiture alors... Bon, Esmée n'avait pas répondu et avait juste hoché la tête. Martijn s'était contenté de cette réponse jusqu'à ce que quelques minutes plus tard, Esmée reprenne :

« Il est vraiment super gentil.

— J'en doute pas Mémé.

— Ouais... C'est juste que... Enfin voilà. Je voulais le dire. Bref. »

Martijn avait souri et n'avait rien rajouter. De toute façon, ils arrivaient chez eux.

X+X+X+X+X

Esmée n'avait pas fait de chichi pour se mettre en pyjama. En arrivant la maison était déjà endormie, Martijn avait porté son petit frère jusqu'à son lit et elle avait filé dans sa chambre où elle avait laissé glisser sa robe jusqu'à ses pieds et enlevé la couronne de fleurs de Victorinne. Tant pis pour le démaquillage, les yeux de pandas de demain matin et la crise de sa sœur quand elle allait comprendre le sacrilège qu'elle s'apprêtait à commettre. Elle s'était glissée sous sa couette en simple culotte parce qu'elle n'avait aucune idée d'où était son pyjama et était restée un moment ainsi sur son lit, dans le noir, son téléphone dans la main. Elle savait pas trop ce qu'elle attendait, elle se concentrait sur les bruits de pas de son père qui redescendait se coucher, puis sur le silence de la maison.