Un flocon pour Noël

Chapitre 1

Mais quelle idée j'ai eu de venir me balader dans ce marché de Noël quelques jours avant ?

Je suis suivi par des fans hystériques qui m'on reconnu. Je ne remercie pas mon producteur, alias mon meilleur ami, de me dire de venir ici pour trouver quelques idées. Soit disant que les décorations de Noël aident à la productivité. Ça fait une semaine que je suis devant une page blanche. Faut dire que monsieur souhaite que je sorte un truc plus Noël. Quand est-ce que mon style de rap est devenu niais ?

Au détour d'une allée bondée, j'aperçois un haut rouge accompagné de sa barbe blanche et de son bonnet. J'attrape tout ça et l'enfile en vitesse dans un coin.

Maintenant qu'on me reconnaisse je suis obligé de me déguiser en père Noël ? J'espère au moins que les enfants me laisseront tranquille. J'en ai en horreur. Je refais quelques pas en arrière et à l'endroit où j'ai «volé» le déguisement je dépose un gros billet pour le remplacer.

Je jette un œil vers mes soi-disant fans. Faute de m'avoir trouvé, ils ont disparu. Ça me fera une chose en moins à gérer. Je peux enfin déambuler en toute liberté... si on peut dire. Je suis le Père Noël maintenant.

Entre être Agust D ou le père Noël ? Je préfère mille fois ce barbu à la longue barbe blanche et son gros ventre. Au moins, je n'aurais du succès qu'avec les enfants.

Faire le tour de ce marché m'a pris au moins deux heures. A part, peut-être, quelques demandes un peu bizarres de certains enfants, je suis tout à fait tranquille.

Je crève de faim. Me voilà à commander une crêpe au chocolat au stand de street food. Une fois mon mets dans les mains, je pars m'installer sur un banc pas loin.

Je tape un croc dedans, et faut le dire, la sensation de chaud me fait tellement de bien. Cette année l'hiver est particulièrement froid. On dirait que les premières neiges vont arriver tôt cette année.

J'allais attaquer ma quatrième bouchée quand j'entends, pas loin de moi, un couinement, ou plutôt un sanglot. Tout proche de moi se trouve une petite fille, haute comme trois pommes, vêtue d'un manteau rouge bien épais. Elle pleurait mais les gens passaient à côté d'elle comme si elle était invisible.

Donc on a même plus de pitié pour un enfant qui semble perdu ? Les gens sont tellement individualistes maintenant. Si cela ne touche pas leur personne, ils ne s'en intéressent pas. Pauvre enfant.

Je décide donc de me lever et d'aller vers elle. Je me mets à sa hauteur, son beau visage est rempli de larmes. Elle regarde autour d'elle, à la recherche de son père ou sa mère. Quand elle voit que je me mets au niveau de son regard, elle tourne sa tête vers moi.

« Tu es perdue petite ? » Elle me regarda avec ses grands yeux de chat perdu. Elle a un bandeau sur ses oreilles, dont sortent deux petites couettes de jais un peu bouclées sur les pointes. « Tu recherches ta maman ou ton papa ? » lui demande-je doucement.