Prologue

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Nous étions assises sur l'herbe de la chaussée, côte à côte. Un moment de complicité parmi tant d'autres. Du haut de mes six ans, ma sœur paraissait aussi heureuse que d'habitude. Le même sourire absent. Mais je me trompais. Une légère brise soulevait quelques unes de nos mèches blondes. Des voitures passaient à toute vitesse, lancées dans un périple inconnu. J'aimais à cette époque imaginer que les passagers allaient dans des pays lointains, passionnants. J'arrachais quelques touffes herbeuses, perdue dans des pensées enfantines. Ma sœur s'était soudainement levée, avait tendrement embrassé mon front, et s'était engagée sur la route, sans un mot, sans un regard. Je n'avais pas immédiatement compris. Je pensais qu'elle allait chercher quelque chose de l'autre côté. Mais non. Elle s'était plantée devant un camion imposant. Le conducteur n'avait pas eu le temps de ralentir, ou d’exécuter la moindre manœuvre. Il l'avait heurtée de plein fouet, entraînant son corps. Un cri aigu s'élevait, sans que je sache d'où il provenait. Et finalement, j'avais compris. C'était moi qui criait. Parce qu'elle était morte par ma faute.

La suite était plutôt floue pour moi. Alertée par mon cri, ma mère avait accouru, sortant de notre maison qui bordait l'autoroute. Me voyant seule, elle la chercha, et vit alors son corps, étendu à quelques mètres de moi. Non loin du camion qui s'était garé. Ma mère m'avait secouée en pleurant, me demandant pourquoi je ne l'avais pas retenue, en affirmant que c'était ma faute. Les ambulanciers étaient arrivés rapidement. En dix minutes peut-être. Je sanglotais, honteuse. On était resté sur place un certain temps. Puis ma mère m'avait ramenée à la maison pour suivre l'ambulance.

Et depuis ce jour, tout avait changé.

Voilà le prologue est terminé. Dites-moi ce que vous en pensez, comment je peux m'améliorer. Merci de votre lecture !

Une enfance briséeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant