Je ne sais pas si un jour je réussirai à raconter de vive voix, ce fardeau que je porte depuis toutes ces années… Je ne sais pas si un jour je réussirai à réellement en parler sans m’effondrer, sans pleurer toutes les larmes de mon corps, sans que cela ne me ronge, sans que je ne m’en veuille, sans que je me sente honteuse d’avoir vécu ça… Non je ne sais pas. C’est à force d’y penser que je me dis qu’il faut que j’en parle. C’est un sage qui m’a dit ça un jour. Que si l’envie me vient aussi souvent, c’est alors que cela me ronge vraiment et que je me dois de libérer ça pour espérer vivre mieux, pour espérer avancer pour de bon dans la vie.
Alors je ne vous demande rien simplement de m’écouter, sans forcément poser de question. Car malgré tout, je ne sais pas si je suis prête à ça tant j’ai peur de vous décevoir tous autant que vous êtes. Oui vous décevoir de n’avoir jamais rien dit, de m’être renfermer sur moi-même ou encore d’en avoir parler qu’à très peu de personnes qui ne sont pas vous. En fin de compte, si, j’aimerais juste vous demandez d’essayer de me comprendre, de comprendre celle que j’étais à cette époque-là. Alors vous en comprendrez pourquoi je suis devenu celle que je suis aujourd’hui.
Parce que j’avais 14 ans quand cela s’est passé… J’avais déjà commencer à souffrir deux ans auparavant, ce qui m’a valu de décrocher des cours parce que, ce que je vivais, c’était quelque chose de similaire à une très grosse déprime et cette souffrance était encore tellement présente l’année de mes 15 ans. C’est cette même année que ma vie est partie en éclat. J’étais mentalement très faible, je n’avais pas ce mental d’acier que j’ai aujourd’hui, je ne savais pas ce qui était bon et mauvais pour moi. Par peur, je disais oui à beaucoup de choses. Jusqu’au jour où j’ai rencontré cette ordure. Ce même mec qui à mes yeux mérite de mourir plus que n’importe qui, tant son geste est impardonnable, condamnable… Bryan.
Condamnable oui, c’est le mot exact. Mais comment expliquer ce qu’il s’est passé, sans que cela ne soit trop choquant… Je pense qu’il n’y a pas de mot exact pour atténuer ne serait-ce qu’un peu ce genre d’acte… Car toute la souffrance que cela engendre ne s’atténue quant à elle jamais en tout cas, pas les 5 années qui suivent ceci. Désoler si je mets du temps avant de parler concrètement de ça. C’est encore dur… Alors voilà, ça a duré 6 mois. 6 mois à subir quelque chose que je ne voulais pas, à subir une pression psychologique par ce monstre, 6 mois ou il me faisait du chantage affectif pour obtenir ce qu’il voulait de moi… Le pire c’est qu’il est revenu me parler récemment sans même se souvenir de ce qu’il m’a fait subir…
6 putains de mois à endurer ça, sans jamais riposter. J’essayer de dire non, mais il réussissait toujours à abuser de mon corps…
Si vous saviez ce que ça à engendrer dans ma tête… J’ai développée durant ses 6 mois, multiples envie de suicide qui n’ont jamais aboutis parce que je me battais malgré tout. Et je ne parle pas des cauchemars que cela m’a fait faire une fois que tout cela était terminer. Ou encore de ce mal être constant que je ressentais, cette non confiance en moi.Je me voyais comme un monstre, je me détestais. A mes yeux je ne méritais que de mourir pour espérer trouver une certaine paix intérieure. Tellement de fois, je me suis effondrer tard le soir dans mon lit avant de m’endormir. J’ai appris à faire semblant, à dire que j’allais bien alors que c’était tout le contraire. Cependant beaucoup de mes dessins me trahissaient, car je dessinais déjà des autoportraits de mes sentiments, de mes états d’âmes. J’écrivais aussi beaucoup de texte suicidaire que j’ai fini par supprimer. Puis il y avait cette petite voix dans ma tête, qui me dénigrait, qui m’insultait, qui me disait que je méritais la mort. J’ai développé un manque affectif terrible, que je n’ai que très rarement réussi à combler pour final encore souffrir.
A présent je suis assez instable… Chaque fois que n’importe qui parle de viol, ça me donne envie de pleurer, car je repense à tout ça. J’en fait parfois encore des cauchemars ou je revis tout ça. Chaque fois que je souffre trop, il y a comme ce processus qui s’enclenche dans ma tête et ou je repense à tout ça, j’écoute des musiques tristes et ou mes idées noires reviennent, l’envie de partir loin de tout, loin de là, revient également que cela soit par le fait de mourir que par le fait de voyager et partir dans un autre pays. Voilà pourquoi, je dis que je sais ce que c’est que de souffrir… En dehors de cette histoire, d’autres ont su me fait souffrir mentalement, on peut dire qu’ils m’ont abimé le cœur et que j’ai encore d’autres fois eu envie de mourir. Je ne compte même plus combien de fois j’ai ressentis cette envie.
Aujourd’hui je vais bien, même mieux je pense. Jusqu’à quand je ne sais pas mais aujourd’hui ca va, puisque je ne suis plus seule à porter ce fardeaux sur mes épaules. Je me sens comme on dit, plus légère.
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Les poésies d'une combattante
PoetryIl est vrai, nous avons des blessures à l'âme qui ne guérissent jamais. Et ou on fini par en crever. Alors contemple la beauté du ciel bleuté et souviens toi qu'un jour tu ne le verra plus.