Chapitre 12

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Point de vue de Lou

Vous êtes-vous déjà réveillée à quelques centimètres du visage de la femme dont vous êtes épris, un étrange sourire imprimé sur les lèvres ? Cela vient de m'arriver à l'instant et je suis toujours dans la même position. Ça fait au moins cinq bonnes minutes que je n'ai pas osé bouger d'un seul millimètre. Observant les moindres détails de son visage, des fines mèches traînant sur ses joues à sa moue délicieuse. Sa respiration régulière qui me chatouille légèrement la peau me confirme qu'elle dort encore. Mais elle risque de se réveiller d'un moment à l'autre, je ne peux m'attarder trop longtemps. Mais ses taches de rousseurs sont si adorables et ses cils si longs... Un tremblement soudain anime ses paupières, je ferme les miennes instinctivement. Réflexe très utile à ce moment-là, j'espère qu'elle n'a rien remarqué...

Fin point de vue de Lou

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Point de vue de Violette

Vous êtes-vous déjà réveillée avec le visage de la femme dont vous êtes amoureuse, à quelques centimètres du vôtre ? Cela vient de m'arriver à l'instant et je suis toujours dans la même position. Qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire pour ne pas la réveiller ? Je soulève délicatement la couverture de mon côté en me laissant glisser en dehors du lit tout en veillant à ne pas faire de mouvement susceptible de la déranger dans son sommeil. Une fois mes deux pieds au sol, je m'habille en évitant de me cogner aux meubles en slalomant entre toutes les affaires traînant à terre pour enfiler mon pantalon, qui m'a paru des plus embêtants à mettre de toute ma vie. Je retiens un cri de douleur quand je finis par heurter le pied d'une chaise malgré tous mes efforts. Je souffle de soulagement une fois que je réussis enfin à atteindre la cuisine toute habillée. Fière de mon exploit, je me dirige vers le frigo. Bien évidemment, je n'ai pas vu la serviette qui traînait là et je m'étale sur le carrelage dans un bruit horrible. Je vois débouler quelques secondes après, Lou, dans son pyjama avec un regard inquiet. Je lève la tête vers elle et lui fais un sourire honteux. Quelle crétine je fais ! Elle éclate de rire. Quand je dis « de rire » le mot est faible. Toute sa grâce et sa finesse en prennent un coup. Lou plaque ses mains sur sa bouche pour essayer de couvrir sa gorge déployée et de cacher ses amygdales, parfaitement visibles il y a peu. Ses yeux se mettent à perler tant elle rit. Je me mets moi aussi à rire aux éclats. C'est tellement agréable de partager ce moment avec la fille à laquelle je tiens le plus au monde... J'aimerais que cela dure éternellement.

— Bonjour madame, vous êtes bien maladroite, et au vu du bruit affreux que fait votre estomac en pleine révolte vous avez faim si je ne m'abuse ? ?

— Absolument pas. Je ne vois vraiment pas de quoi vous pouvez parler.

Elle m'aide à me relever et s'affaire avec le sac des cours de la veille.

— Ça te va si je prépare des œufs avec des toasts ? Ou un peu de porridge ?

— Honnêtement je ne pensais pas que tu étais capable de cuisiner quelque chose princesse, dis-je pour la taquiner sans merci.

— T'exagères ! C'est l'heure du changement, bientôt tu ne me percevras plus de la même façon. Ma fierté en dépend, je vais te montrer de quoi je suis capable.

— Je ne demande que ça, régalez moi princesse.

— Sale rouquine enquiquinante !

— Oof je suis sous le choc, tant de violence dans ce si petit corps, qu'est-ce qui t'arrive ???

— T'es vraiment une chieuse hein !

— Je n'oserais dire le contraire !

Elle s'affaire dans la cuisine, l'odeur me chatouille les narines et fait se réveiller d'avantage les cris de mon estomac. Elle fait cesser mon supplice et me sers une assiette alléchante.

Renarde et flocon de neigeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant