C'était le jour J. Balthazar sortait de l'hôpital. Hélène avait décidé qu'ils ne pouvaient pas se quitter comme ça. Elle l'attendait sur le parking de l'hôpital, bien en face de l'entrée pour ne pas le rater. Elle le vit sortir avec son sac par-dessus l'épaule. Il avait la tête baissée. Quand il la releva et qu'il tomba sur elle, il fit tomber son sac et manqua de s'écrouler au sol. Elle fit quelques pas vers lui et lui vers elle, et ils se prirent immédiatement dans les bras.
Raphaël serrait si fort qu'elle avait du mal à respirer. Le nez dans le creux de son cou, Hélène pleurait.
« Tu m'as tellement manqué Hélène. Je suis désolé de tout ce qui t'es arrivé à cause de moi. Je m'en veux tellement. Pardonne-moi. »
« Tu n'es pas responsable de tout ça. J'aurais pu... j'aurais peut-être dû faire quelque chose avant... te... t'avouer mes sentiments avant. C'est... c'est vraiment le pire moment de ma vie. »
Il se décala et la regarda fixement dans les yeux.
« Je vais tout faire pour réparer le mal que je t'ai fait. »
Hélène tiqua. Elle ne voulait pas l'emmener à se livrer. Pas ici. Pas maintenant. Pas sur un vulgaire parking d'hôpital...
« Viens on... on va discuter un peu... je te ramène chez toi. »
Il la retint par le bras et la força à se retourner.
« Qu'est-ce qui se passe ? T'es bizarre... »
« Je... je suis un peu stressée c'est tout. Allez viens. »
Et ils embarquèrent dans le taxi qui les attendait là depuis de longues minutes.
...
Balthazar ouvrit la porte de son appartement, Hélène sur ses talons. Il fit quelques pas et souffla.
« Je... je pourrais pas rester ici longtemps. Lise est partout. Maya aussi. Je pourrais pas me reconstruire ici. »
Hélène arriva derrière lui et lui enserra la taille. Ça le surprit. Elle s'était montrée distante tout le trajet en voiture. Il pensait qu'elle allait le déposer et repartir de son côté. Peut-être pour toujours. Il avait une sensation bizarre. Comme si ce qu'il vivait là n'était qu'un rêve, qu'Hélène n'était pas venue le chercher. Mais elle était bien là. En chair et en os. Il la sentait contre lui.
« Tu déménageras. Tu construiras une nouvelle vie. Loin de tout ça. Avec de nouvelles personnes qui t'aimeront et qui te permettront d'être heureux. J'en suis sure. »
Il échappa à son étreinte et se retourna, reculant doucement en la regardant avant de se poser contre le mur de son entrée.
« Si tu n'es pas de ces personnes là... »
« Pourquoi tu dis ça ? »
« J'ai l'impression que t'es en train de me quitter... alors qu'on n'a pas encore eu l'occasion d'être ensemble. »
Elle baissa la tête dépitée. Il avait compris. Tout compris. Elle ne voulait pas amener les choses si brutalement.
« Je t'aime Hélène. Je ne veux pas te perdre. Tu ne peux pas m'abandonner. C'est grâce à toi que je suis sur pied aujourd'hui. J'ai besoin de toi dans ma vie. »
Elle s'approcha de lui, posa une main sur son torse et une autre sur sa joue.
« Moi aussi je t'aime. Je t'aime tellement. Si tu savais... Je me suis tellement battue pour qu'on arrive au bout de cette enquête, que tu puisses trouver la paix. Mais... »
Il se décolla vivement du mur et repoussa Hélène. Il se prit la tête entre les mains et commença à paniquer.
« Non non non non je ne peux pas croire ça. Tu ne peux pas faire ça. S'il te plaît non non non. »
Il allait tomber au sol à genou. Elle l'en empêcha et lui prit cette fois le visage entre ses deux mains.
« Toi et moi, ça aurait pu être beau et fort. C'est déjà beau et fort. Mais ce qu'on a vécu, ce que tu as vécu, c'est trop lourd à porter. Je n'y arriverai pas Raphaël. C'est... c'est au-dessus de mes forces. »
« Tu m'as sauvé la vie tu peux pas partir. »
« J'aime à penser que justement j'ai fait ce que je devais faire. Je suis allée au bout de cette enquête avec toi, pour toi. Je t'ai soutenu, même quand tu m'en voulais à mort pour avoir enquêté sur Maya, j'ai continué. Parce que je voulais que tu t'en sortes, te lever ce fardeau. Je savais bien que jamais tu ne pourrais faire ton deuil de Lise sans connaître toute la vérité. Maintenant tu sais tout. Tu peux enfin vivre, et non survivre. »
« Mais j'ai besoin de toi. »
« Je ne crois pas. Mon job, c'était de te remettre sur les rails, d'une vie simple, dans laquelle tu pourras être heureux. Mais moi, je ne serai pas là. Car maintenant c'est à moi de faire mon deuil, mon deuil de toi. »
Elle continuait à parler et il décida de la faire taire en l'embrassant. Elle se laissa aller contre lui avant de se reculer.
« Ne fais pas ça. C'est déjà assez difficile pour moi. »
« Ça n'a pas à l'être. On peut être ensemble Hélène. Ici. Maintenant. »
« Ce n'est pas possible. On s'est trop abîmés. C'est trop tard. »
« Alors quoi ? C'est fini ? Là ? Comme ça ? »
Il était à nouveau près d'elle, à lui tenir les mains.
« On n'aura même pas eu une nuit. »
En disant cela il l'embrassa sur le côté de la joue, tout près de l'oreille, puis dans le cou.
« Arrête ce n'est pas une bonne idée. »
« Pourquoi ? »
« Si tu continues je ne pourrais pas résister et j'aurais du mal à partir. »
« C'est le but. »
Il l'embrassa sur les lèvres cette fois et elle ne le repoussa pas. Il fit tomber sa veste en cuir, passa les mains sous son chemisier et lui serra la taille, ancrant ses doigts sur sa peau.
Il la prit dans ses bras et la porta jusqu'au canapé. Là, elle fit sauter toutes ses barrières et se mit à l'embrasser avec tant de désir et d'envie qu'elle ne se souvenait pas la dernière fois qu'elle avait ressenti ça.
Ils se déshabillèrent. S'embrassèrent. S'aimèrent comme jamais ils n'avaient aimé personne auparavant. Ils s'endormirent épuisés du corps de l'autre. Et le lendemain matin, quand Balthazar ouvrit les yeux, elle était partie. Elle lui avait laissé une lettre.
Mon amour,
Je ne suis pas assez forte pour supporter ce passé si lourd. Sois fort pour nous deux. Bats toi, relève toi, et sois heureux. Je pars le cœur léger de t'avoir trop aimé.
Ta capitaine.
Quelques mots qui plongèrent Raphaël dans le brouillard.
THE END
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Balthazar - Après toi le brouillard
FanfictionCette histoire est inspirée de la fin de la saison 3. Ne la lisez pas si vous n'avez pas vu l'épisode 8.
