XII

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Ça faisait maintenant 2 semaines que j'étais revenu de mes missions. Akito m'avait appelé pour me féliciter, Kuroko pour prendre des nouvelles, mon proviseur pour m'engueler et mon père pour me demander de l'argent.

Plus aucuns signes de Yoriko depuis notre dispute. Elle m'avait également bloqué sur les réseaux. J'avais mal comme jamais. Mais de toute façon, un jour, elle saura la vérité.

Tout en étant perdue dans mes pensées, mon téléphone se mit à vibrer. Une notification indiquant les mots "nouveau message", s'afficha sur l'écran.
Je pris alors mon appareil et consultai enfin ce, sois disant, message.

Il était d'Akito.
Je fus aussitôt surprise car celui-ci ne parlait aucunement de mission. Il disait simplement de le rejoindre dans un café dans le coin l'heure suivante.

Je répondit une simple phrase acceptant son invitation.
Mais avant de le rejoindre, j'avais envie d'aller voir quelqu'un.
Quelqu'un que je n'avais pas vu depuis bien trop longtemps.

Mes pas résonnaient dans les rues, les étudiants étaient en cours, tandis que moi je me baladais à travers la ville. Il n'y a pas à dire Tokyo est vraiment une ville magnifique. N'importe qui peut trouvé son bonheur à Tokyo. C'est ce que me répétait ma mère.

Elle, elle était Française. L'un de ses plus grands rêves était d'aller au Japon. Au début elle ne voulait que visiter. Ma mère ne voulait pas s'installer ici. Mon père m'a dit que ça avait un rapport avec sa meilleure amie. Soit disant elle s'étaient fait une promesse et ma mère ne pouvait se résoudre à la trahir. Mais un jour, elle a rencontré mon père. C'était, si je me souviens bien de se que m'a dit papa, dans un café.
Un café tout à fait banal. Son nom était "l'Antique".

Un jour, lorsqu'elle lisait un livre, elle s'aperçut qu'un homme la regardait fixement.
Il s'approcha et avec un sourire chaleureux il lui dit:
"Vous aussi vous aimez ce livre ? Moi je l'adore !"
Et c'est là que tout à commencé.
Ils se retrouvaient très souvent dans ce café et échangeaient des banalités.

Mais pour une obscure raison, le café fut détruit. Mon père, ne pouvant pas oublier ma mère, l'attendait chaque jour devant les ruines du café espérant la voir arriver avec son sourire d'enfant et dire en criant et sans aucune discrétion:
"Haha désolée, j'ai mis un peu de temps à arriver !"

Heureusement, un jour par hasard ils se croisèrent en ville.
Ils finirent par tomber amoureux l'un de l'autre et grâce à cela, ma mère resta au Japon. Toute petite, je me souviens avoir rencontré la fameuse meilleure amie de maman. J'étais choqué par la différence de taille entre elle et maman, je me suis bien moqué de ma mère. Elle était vraiment très gentille et super belle. Parfois je me demande ce qu'il se serait passé si maman était retourné en France avec elle. Si ça ce trouve...

Elle ne serait pas morte.

Je ne serais pas devant sa tombe actuellement.

Ça fait 4 ans qu'elle est morte. Tué par Akito.
4 ans que mon père ne fait plus rien tant sa tristesse est grande.

<<Ça faisait longtemps que je n'étais pas venu ici. Il va falloir changer les fleurs.>>

Après quelques minutes à me remémorer des souvenirs de ma mère, quelques larmes perlèrent sur mes joues roses.
Je fixais le nom écrit sur la tombe. Je m'approchai et passait mes doigts sur le nom, comme pour m'assurer que cette tombe était bien réelle ainsi que sa mort. Sur la pierre il était écrit:

<<Aéris>>

Je me demande comment ses parents lui ont trouvé un nom pareil. C'est très original mais ça lui allait tellement bien. Je n'ai d'ailleurs jamais vu mes grands-parents du côté de ma mère, ils sont restés en France.

Une alarme retentit dans ma poche, m'indiquant que c'était l'heure de retrouver Akito dans ce fameux café.

Le chemin se fit dans le calme. Je marchais tranquillement dans les rues de Tokyo. Elles étaient toutes parfumées d'épices. Et c'est avec cette belle atmosphère que j'arrivai devant un café.

Je n'y étais jamais aller, pourtant, son nom m'interpellai.
Où l'avais-je déjà vu ?

Je décidai d'entrer dans le bâtiment sans y prêter plus attention. J'y trouvai rapidement Akito, sirotant une tasse de café avec un croissant.
Une serveuse m'acceuilla chaleureusement. Je ne put m'empêcher de la trouver ravissante. Elle me fis un adorable sourire et m'indica la table où se trouvait mon interlocuteur.

Arrivé devant lui, je m'inclinai par respect, puis le fixai attendant la raison de ma venue.
Il posa sa tasse, maintenant vide, et me regarda avec une expression des plus sérieuses.
Son sourire idiot n'avait aujourd'hui pas sa place sur son visage. Il racla sa gorge et commença enfin à parler:

<<Alors, pas trop chamboulée par le retour à la normale ?>>

Je ne lui avais pas dit que j'avais été en contact avec Kuroko et d'ailleurs, je n'avais rien dit non plus sur notre soit disant "rapprochement".

<<Hum, non ça va. A part les profs qui veulent ma peau.>>

Un léger rire à peine audible quitta la barrière de ses lèvres.
Et instinctivement, un petit sourire se forma sur mon visage.

Il me re regarda, et parla enfin.

<<Tu sais pourquoi je t'ai fait venir dans ce café ?>>

A cet instant le nom du café me revins en tête. C'est vrai qu'il me disait quelque chose.

<<Ce café s'appelle :RE>>

<<C'est étrange comme nom.>>

<<Et pourtant il le porte bien je trouve.>>

Une lueur de nostalgie apparut dans ses yeux. Il regardait dans le vide comme perdu dans ses pensées.

<<Tu as déjà entendu parlé du café l'Antique ?>>

Mais ! Quel est le rapport avec ce café et l'Antique ?

<<Hum, oui mes parents m'en ont parlé pourquoi cette question ?>>

<<Tu es donc au courant qu'il a été détruit pour une mystérieuse raison ?>>

<<Oui mais je ne vois toujours pas le rapport.>>

Il m'indica, d'un geste de main, de regarder l'intérieur du café.

<<Ce bâtiment a été construit après sa disparition. Il s'appelle :RE car les propriétaires de l'Antique on voulut recréé un café. On peut dire que c'est toujours celui d'autre fois en quelque sorte.>>

Comme un renouveau.
Ils ne voulaient pas croirent a la disparition du bâtiment alors ils l'ont recréé.
Pourquoi cette discussion me fait-elle autant d'effets ?

<<Ta mère aurait sûrement aimé t'accompagner ici.>>

Je me levai brusquement, une masse de colère se propageait en moi.
Je savais.
Je savais que c'était le meurtrier qui m'avait tout enlevée.
Mes pensées se bousculaient les unes aux autres.
Elles se frappaient avec une violence sans pareil.
A la fin de leurs conflits, ma main se leva et s'abatu sur un visage.

Le visage d'un homme en pleure. C'était là la vue que j'avais. Voir cette homme m'était insupportable.

Mais ses larmes aussi je ne voulais pas les voir.

Your last chanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant