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Namjoon se sentait mal. On ne savait pouquoi. Il avait cette douleur indolore qui résidait dans son être, qui pesait dans son dos. Cela faisait quatre jours qu'il ne sortait plus. Pourtant samedi, tout allait bien. Dimanche, il était dehors sous la pluie dans le froid mordant avec un ami. Ils marchaient à travers les lumières de la nuit d'hiver qui progressivement sur la ville. Les gens se goinfraient de sucreries, lui aussi. Son ami changeait sa vie, lui réfléchissait à ce qu'il allait devenir. Et mon corps, et mes pensées, et mes talents ? Qu'est-ce que j'en ferais de tout ça ? En fait il n'y pensait pas vraiment. Non, pour rester dans le thème, Namjoon pensait à son corps. Il pensait à tous les corps. Ceux des autres, ceux auxquels on trouvait des défauts, une mauvaise cicatrice, des vergetures trop prononcées, une couleur de peau pas assez esthétique. Il pensait à tout ce qu'on lui avait dit. Qu'il n'était pas assez clair, pas assez mince, pas assez parfait pour vivre. Pourtant ce n'était pas de sa faute. Il n'avait pas choisi l'enveloppe dans laquelle il allait naître, dans laquelle il allait se construire, dans laquelle il allait souffrir. Le temps était passé, Namjoon avait décidé de se faire aider. Les traumatismes passés l'ont fait s'abîmer, il était tout fripé, tout mou, sans aucune motivation. On le trouvait là à se demander pourquoi il n'était pas comme les autres, pourquoi son métabolisme et ses gènes n'avaient pas coopéré. C'était injuste la différence. C'était injuste d'être unique. Mais il était superbe, et demeurait superbe dans son unicité, on mui avait juste trop appris à se haïr. Alors, dans l'environnement cruel et sectaire qu'était la vie, il chercha. Il avait creusé encore et encore, chuté puis s'était relevé pour chuter encore. Il avançait les genoux en sang, les bras éraflés, la pâte boiteuse, le souffle brûlant. On entendait que le bruit de ses pas traînants dans le vide, sa chaussure qui raclait contre le béton résonnait dans sa tête.
Namjoon était aveugle. Lui ne voyait pas son progrès, cette avancée, cette ascension vers le bien-être qui était douloureuse et inconsciente. L'évolution marquait son corps, c'était désormais un grand et beau jeune homme, qui avait toutes les cartes en main pour faire éclore sa beauté un peu plus encore. Il n'était qu'à deux doigts du rêve tant espéré. Namjoon n'était plus à la recherche de la perfection, non. Namjoon voulait le bonheur, Namjoon désirait l'épanouissement et le bien-être. Namjoon voulait que son corps devienne sa maison.
Jusqu'à un été où tout a basculé. Le jeune homme rayonnait, offrant sa chaleur et sa joie de vivre qui comblait ses traumas à ceux dont le sourire allait avec le temps. Il faisait soleil, les bus et les voitures passaient. Les arbres fruitiers étaient en fleurs et embaumaient en ville. Il n'aimait pas leur odeur, ça lui donnait mal au cœur. Lui préférait l'odeur des feuilles d'automne, ça sentait la terre, la nature vif, la pluie et le ciel, ça donnait l'impression de saigner du nez tant c'était fort. Il allait partir rendre visite à des amis, des amis qu'ils n'avaient pas vu depuis longtemps. C'était un événement à fêter, il fallait marquer le coup se disait-il.
Et cette nuit-là, il avait plus des étoiles. Plein d'étoiles filantes qui tranchaient et caressaient le ciel de leur chaleur et de leur brillance. Namjoon avait l'impression d'être au ciel, de se trouver parmi les astres, d'être lui-même une étoile qui partait accomplir sa destinée. Il voulait rejoindre le ciel.