EclatdeSoleil

I don't know what's right
          	Neither what's wrong
          	Don't know what to do, what to pursue
          	But, you know, I'm just trying to live my way

EclatdeSoleil

Je ressens le temps comme une patte griffue qui me lacère le cœur. Plus il s'écoule, plus il me déchire, me réduit en lambeaux.
          
          Je ressens le temps comme une ombre qui plane au-dessus de moi. Quand je lève les yeux, il me menace de son insondable obscurité.
          
          Je ressens le temps comme une lame prête à s'abattre sur mon cou. Ses reflets métalliques sont si troublants, je crois qu'ils me font perdre la tête.
          
          Je ressens le temps comme un torrent un peu trop agité qui m'emporte d'un courant effréné. Je dois lutter pour ne pas me noyer dans ses profondeurs.
          
          Peut-être bien que je ressens le temps comme une boussole, qui ne pointerait non pas le nord mais la vie. La vraie vie, celle dont on profite pleinement à chaque instant.
          
          Le temps me blesse autant qu'il me guide.
          
          Si j'ai mal, c'est qu'au moins je suis vivante.
          
          Enfin, je crois. Au fond, je veux juste profiter d'être en vie.
          
          10/6/2024

EclatdeSoleil

L'enfant courait sur le sable fin, riant aux éclats. Au-dessus d'elle, un cerf-volant virevoltait. Ses ailes vertes teintées de rose filtraient  la lumière. Tantôt l'objet planait, tantôt il tournait sur lui-même, claquant au vent. Parfois même il semblait vouloir s'échapper. Alors, la petite fille le suivait, riant plus fort, déroulant encore et encore la fine corde blanche. Peut-être qu'un jour il toucherait le soleil !
          
          Un long souffle venu du sud poussa le cerf-volant vers la mer. Sous les pieds de l'enfant, le sable changeait. Il devenait de plus en plus dur. Si elle posait son pied trop fort, il pouvait même faire mal. Elle ne tarda pas à sentir des galets se heurter à ses plantes de pied. Mais, le cerf-volant continuait sa course folle vers le grand large. Alors, l'enfant accéléra encore, ses jambes bougeant à toute vitesse. Ce n'était plus une brise, mais de violentes bourrasques qui portaient l'objet coloré.
          
          La fille prit peur. L'eau commençait à lécher sa peau, et le vent la faisait parfois décoller du sol. Mais elle ne voulait pas lâcher le cerf-volant. Ses petits doigts agrippaient fermement la poignée de plastique. Lorsqu'elle leva la tête, elle s'aperçut que le ciel était devenu gris...
          
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