Le mystère des choses matérielles et immatérielles qui nous entourent m'a toujours interpellé. L'humain, la faune, la flore, la matière sont autant de choses apparemment ordonnées qui ont toujours attirées mon attention. Leur complexité mérite qu'une voix se fasse audible, celle d'un témoin qui se dit pour ou contre l'histoire qu'il raconte, et ce par le biais d'une argumentation pesée. Ce témoin n'est pas une personne isolée. Dire "Je" dans une histoire, c'est tout aussi dire "Nous" dans la même histoire : ce n'est jamais l'affaire d'une seule personne. La première personne du singulier est mise à rude épreuve dans le processus de conjugaison du verbe vivre. Car n'étant jamais seul, le "Je" dois faire face à la présence d'un "Tu" et d'un "Il" dans un rapport très souvent ambivalent. La trahison laisse des séquelles au "Nous", interpelle l'égo du "Moi", et met le "vous" et le "ils" à des distances toujours plus exclusives. L'humain finit par se persuader qu'il y a chez les animaux plus d'humanité que chez la plupart des hommes et des femmes. Les artistes vont plus loin, et donnent vie à des œuvres imaginaires, de telle sorte que la matière devient l'objet de toute leur attention. Le mot "Aimer" prend tout son sens : Non pas une victoire personnelle contre autrui, mais plutôt une défaite de soi pour les autres : Scandale.