« Allongée sur l'immense lit à baldaquins, au centre de cette chambre dangereusement érotiques la belle lisait paresseusement un bouquin d'économie — comme d'habitude, caressant d'une main lascive sa plastique stellaire.
Sa nuisette couvrait partiellement son corps voluptueux, sa robe de chambre épousait divinement ces courbes que j'avais tant rêvé de toucher. Le simple mouvement qu'est de balancer vulgairement sa jambe, faisait brûler le feu en moi, le désire si brut et incontrôlable qui germait au fond de mes entrailles.
Elle passa une main désœuvrée à travers sa tignasse brune alors qu'elle relevait gracieusement son corps du lit aux draps de soie marron. Elle attrapa le téléphone à son chevet et colla le combiné à son oreille. Je voyais ses lèvres pulpeuses à souhait se mouvoir sans que je pusse y presser les miennes. Son doigt de rouge verni glissa innocemment le long du fil enroulé du téléphone — lentement et sensuellement.
Elle y fit jouer son index, toujours aussi désinvolte, et puis soudain, attisant ma jalousie, un sourire faussement gêné — ami du flirt — se dessina sur ses lèvres alors qu'elle passait une mèche de ses cheveux touffus derrière son oreille.
En la voyant tourner sur son lit, je ne pouvais m'empêcher d'imaginer tout ce que j'aurais pu faire de ce corps aux courbes lunaires. Ces fesses que je m'imaginais attraper avec véhémence, ces lèvres que je tenais tant à embrasser passionnellement, jusqu'à ce qu'elles se gercent sous les miennes, glissant mes doigts agiles dans sa chevelure.
Elle m'obsédait et elle n'en savait rien, le moindre mouvement de sa part suscitait chez moi la ferveur d'un de ses admirateurs secrets, elle en avait tellement. Qui ne tomberait pas en amour de ces yeux en amandes, parfaitement bruns ?
Alors, installé près de ma fenêtre, le nez plongé dans mon télescope, je fantasmais sur ce sourire radieux qui ne quittait son visage depuis une bonne demi heure, aspirant qu'il fût à mon attention. »