Je n'aime pas parler de moi, parce que je ne suis jamais tout à fait sûr que je dirai la vérité. Ici, je peux, d'une certaine manière, tricher sur mon identité, et me fabriquer comme dans un laboratoire. À vous donc, confrères et consœurs wattpadiens, de juger de la pertinence de ma présentation, et de décider si vous pouvez me faire confiance ou pas.

Je suis né en l'an 2000, au carrefour de deux siècles qui semblent s'être disputés pour m'accueillir (ou me rejeter, c'est selon). Mon enfance, faite d'énigmes criminelles narrées par Pierre Bellemare, de catch américain, de crises d'asthme quasi-mortelles (expériences définitivement plus intenses que n'importe quelle prise de drogue), et de larbinisme auprès des profs (déjà un parfait pion du système), a été tout à fait normale.

Mes études supérieures devaient achever ce processus d'aliénation sociale, en faisant de moi un véritable esclave de mon ordinateur portable, des cartes de crédit, de la junk food et de Netflix.

J'essaie de tuer en moi l'artiste refoulé qui constitue une source de gêne considérable, sans toutefois y parvenir, pour le plaisir de quelques-uns et la déception de plusieurs. Faut-il augurer à la lecture de ces lignes, d'un individu foncièrement atypique, névrosé et moralement ambivalent ? Peut-être.

Le silence est une chose terrifiante.