Le vol, ma plus grande honte. Et si mes amis devinaient que derrière ma belle apparence soignée se cachait chaque matin, un soin prémédité de voler les habits beaux de ma sœur, car si je suis moche on se moquerait de moi. Mes amis continueraient à me charrier jour après jour que je n'étais qu'une clocharde, qui s'habillait comme un sac poubelle.
Ce soir, ma sœur avait pleuré, découvrant que je lui avait encore emprunté ses habits, craquant complètement. J'essayais de masquer ses pleurs effrontés en montant considérablement le son de ma musique. J'avais entendu le mot "papa", je ne comprenais plus rien.
Au collège, les gens se moqueraient de moi si il savait que ma mère n'avait pas vraiment l'argent pour me payer de nouveaux habits et qu'à cause d'eux je jetais son argent par les fenêtres, juste pour leur reconnaissance. Cela m'écœurait. Je m'écœurait moi-même.
J'étais une voleuse, qui en venait même à faire souffrir mon entourage.
Tout cela pour une prétentieuse, qui ne savait pas se retenir, tout cela pour empêcher mes meilleures amies de parler sur mes vêtements.
Quelques fois, je voulais simplement craquer, laisser mes larmes couler devant elles.
Mais je savais que si je laissais une partie de ma faiblesse s'entrevoir, je savais que les gouttes se cesseraient de tomber.
Il fallait tenir le coup. Toujours se retenir de tomber au sol, pleurant et hurlant jusqu'à en avoir la voix cassée.
Je devais paraître forte, solide et plus droite, courageuse que je ne l'était déjà.