Pour Jean Claude,
Petit amas de plumes.
Tu portais un nom de pecno mais tu vivais comme un roi.
Jean Claude, c’était pas un pigeon,c’était LE pigeon.
Celui qui, du haut de ses quelques grammes et de ses ailes de travers,avait plus de panache que tous les rapaces réunis.
Tu es arrivé ayant deux jours à peine.Posé dans mes mains,t’étais pas beau. Franchement non, t’avais cette tête toute nue, ces plumes pas encore là, mais moi, je t’ai regardé comme personne
Jour après jour,je t’ai nourri,aimé
T’étais un peu débile,mais t’avais ce truc, ce truc qu’on n’explique pas cette façon d’exister qui rend tout plus doux.
Tu marchais partout dans la maison,au milieu des chats,des chiens,comme si c’était toi qui les avait invités.
T’avais peur de rien, même pas de l’aspirateur,et t’avais cette démarche un peu claudicante,ce style.
Tu volais pas droit, non,tu volais à la Jean Claude.
Tu faisais check avec ton bec.
Tu me regardais comme si t’avais compris que j’étais ton humain,et bordel, que j’étais fière d’avoir réussi à te sauver
Puis il y a quelques jours,t’es sorti.
T’as franchi une porte mal fermée,et t’as disparu. Depuis,la maison est plus silencieuse,le radiateur vide.
Et mon cœur il a une place en moins
J’aurais voulu te revoir. Te dire que tu avais été un compagnon incroyable.
Mais peut être que t’as trouvé ton ciel.
Alors vole,Jean Claude. Vole de travers,fièrement, comme toujours.
Trouve toi un radiateur céleste,grignote des miettes d’étoiles,et n’oublie jamais qu’ici,en bas,il y a un cœur qui bat un peu moins fort depuis que t’es parti. Alors garde une place pour moi,là-haut.
Tu n’étais pas qu’un oiseau.
Et si les gens pleurent en lisant ceci,qu’ils sachent que c’est pas juste parce qu’ils lisent l’histoire d’un pigeon.
C’est parce qu’ils découvrent que,parfois,
les êtres les plus fous,les plus cabossés…sont ceux qui laissent la plus belle empreinte.
Tu me manques,petit Jean Claude.
Merci d’avoir existé.
Repose en paix,tu étais,et tu resteras, extraordinaire.
