Dans la Fabrique nationale de la monnaie.
Tout partait en vrille et chacun se débattait entre le stress et l'angoisse de ne pas s'en sortir.
La confiance qu'ils avaient en leur Professeur était mise à l'épreuve.Sauvegarder les apparences, se montrer intraitable et infaillible pour maintenir le calme au sein du troupeau dont ils étaient les bergers.
Ottawa savait dès le départ que la tension serait dure, qu'il faudrait mettre de l'eau dans son vin pour que le groupe reste soudé.
Mais elle ne s'attendait pas à un tel changement d'attitude de la part de Berlin. Observatrice, la soigneuse du groupe savait que Tokyo suivrait toujours son cœur plutôt que sa tête et qu'il fallait se méfier de Berlin... mais ça allait au de-là de ce qu'elle imaginait.
Assise sur les escaliers, surveillant les otages avec vigilance, elle se souvenait très clairement du règlement établi par le Professeur.
Celui auquel il ne fallait surtout pas déroger sauf si on voulait foutre en l'air le plan.
-Règle n°1: Ne faire aucune victime.
A ce rythme là, pas sûr qu'ils puissent s'y tenir. L'accident de Tokyo avec la police le prouvait.
Ottawa patientait mais elle restait perturbée par l'attitude dominatrice et nonchalante exacerbée de Berlin depuis la prise d'otage.
Il aimait trop ça, et la française se demandait si le Professeur l'avait pris en compte.Soupirant discrètement, elle recala son arme et bougea son masque de façon à mieux respirer.
Au fond d'elle, même si elle n'aimait pas la sensation, Ottawa trouvait ça beaucoup plus simple d'agir sans éprouver d'émotion ou de scrupule avec son masque.
En plus, il lui permir de cacher son léger choc à l'entente de deux coups de feu. Heureusement, elle se contrôlait assez pour ne pas avoir de sursaut.
Cependant son corps s'était instantanément glacé et une voix dans sa tête livra sans attendre son verdict.
C'était une exécution.
Son instinct ne laissait aucune place au doute, et elle se demanda avec crainte qui est-ce qu'elle sera peut-être amenée à combattre.
Les otages, eux, paniquaient et s'agitaient comme des poulets sans tête alors que Nairobi tentait de les calmer.
Perdant patience face à l'inefficacité de sa camarade, Ottawa tira sans pitié vers le ciel coupant toute velléité.
- Bouclez-là et obéissez, ou vous serez les suivants.
Bien sûr, l'un d'entre eux se leva pour la défier. Arturito était incapable de ne pas se mettre en avant pour essayer de prouver qu'il avait encore de l'autorité.
- L'autre a dit qu'on ne nous ferait aucun mal.
Ottawa esquissa un simulacre de sourire et pointa son arme en direction des otages. Sa voix profonde et légèrement grinçante d'ironie l'empêcha de continuer.
-Je n'ai rien promis, moi.
Il se rassit au sol, tandis qu'ils la fixaient tous du coin de l'œil, tremblant de peur face à celle qui leur apparaissait comme la moins humaine des braqueurs.
Elle se leva pour laisser place à Rio, et disparu dans les couloirs en direction des coups de feu, les toilettes.
La braqueuse croisa la route de leur chef qui se contenta de lui donner un téléphone portable.
Le portable expliquait tout, il n'eût pas besoin de parler qu'elle comprit ce qu'il s'était passé.
-Qui? demanda-t-elle tendue.
-Denver.
La gifle partit instantanément avant même qu'elle n'éprouve l'envie de le faire.
Surprise par le manque de réaction de son acolyte, elle décida de l'ignorer avant de relever son masque et d'ouvrir la porte.
Et s'offrit à elle la vision de son ami et du corps d'une femme blonde qui se vidait de son sang.Elle n'entendit pas l'échange entre les deux hommes et resta plantée là, trop occupée à analyser la scène.
C'était impossible.
Commettre un meurtre de sang-froid laisse des marques profondes dans l'âme.
Mais le regard de Denver n'avait pas changé. Il était toujours lui-même, même choqué.
Denver avait réellement des principes et un cœur, s'il avait réellement tué cette femme il serait dévasté.
Soulagée, elle le serra brièvement dans ses bras après le départ de Berlin.
-Tu as bien fait! Vite, il faut la cacher et la soigner!
-Mais comment tu sais?
Prise de court, elle ne sut pas quoi répondre. Elle ne connaissait pas son véritable nom, et avait passé juste cinq mois avec lui sans réellement se confier.
Mais cela n'avait pas d'importance.
Elle lui sourit gauchement, espérant être convaincante.-Denver... je sais qui tu es.
Il ne répondit rien mais accepta la réponse d'un hochement de tête.
Et ils s'occupèrent ensemble de Monica Gastembide, celle qui avait risqué sa vie et celle de son bébé pour un portable.Si seulement ils avaient fait leur boulot correctement. C'était une erreur de plus dans leur plan qui allait considérablement augmenter les tensions.
La jeune femme ne savait pas vraiment quoi faire, mais prit la décision de garder le silence. Et même si l'otage était encore en vie, elle demeura glaciale et même indifférente envers Berlin.
Peu importait son rôle de médiatrice au sein du groupe ou encore le Professeur qui lui avait confié la charge d'être là pour Berlin.
Il l'avait peut-être sauvée par hasard, mais il avait sciemment choisi de devenir un bourreau sans que rien ne l'y oblige. Il s'était littéralement servi de Denver.
Et ça, Ottawa ne pouvait pas le pardonner.
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OS- Casa de papel
FanfictionBienvenue dans ce petit recueil d'OS basé sur la série la Casa de papel. Ce sont des écrits qui ne seront pas à placer dans la série originale parce que j'y rajoute (ou pas ça dépend) un ou des personnages inventés par mes soins. Je vous souhaite un...