- Une arme à feu -

170 4 2
                                    

Maison à Tolède

Un mois s'était écoulé depuis l'arrivée des braqueurs et ils avaient eu beaucoup à apprendre.

Ils avaient eu droit à des leçons sur les modes opératoires et les alternatives prévues par la police en cas de braquage avec prise d'otages, ainsi que les plans élaborés par le Professeur pour les contrer.

Ils passaient des heures à retenir toutes ces informations, et l'on pouvait y ajouter les cours sur les explosifs, l'anatomie...

Leurs spécialités étant différentes, il fallait leur enseigner le nécessaire afin de pouvoir réagir à n'importe quelle situation.

Ils n'avaient absolument pas le droit à l'erreur.

Cette cohabitation favorisait le contact et le travail d'équipe. Cela n'avait rien de facile, mais au terme de ces cinq mois ils risqueraient leur vie ensemble... donc la confiance, organisation et cohésion devaient être les maîtres mots.

Les jours filaient plus ou moins paisiblement, dans une ambiance légère mais studieuse.

Bien sûr, il était parfois difficile de vivre ensemble. Après tout chacun avait son petit caractère, Denver, Tokyo et Nairobi étant les plus explosifs ou vindicatifs du groupe. Heureusement, lorsque le Professeur intervenait il était obéit.

Jusqu'alors, Ottawa faisait figure d'exception, silencieuse et respectueuse des règles. Elle tenait vraiment à ne pas faire de vagues, voire même ne pas être remarquée tout court. Cependant, la jeune femme ne parvenait pas à se faire oublier et un jour, ils eurent la preuve que le Professeur ne l'avait pas choisi par hasard.

Le ciel était bleu, le soleil brillait fort et tout allait bien. Tous les signes annonciateurs d'une bonne journée étaient présents.

Dehors, Helsinki et Oslo en profitaient pour entrainer leurs coéquipiers au tir. Il y avait deux binômes, Tokyo avec Rio et Nairobi avec Moscou. Plus loin, le Professeur et Berlin discutaient et gardaient un oeil sur eux.

Seuls Denver et Ottawa ne participaient pas, et ce uniquement parce qu'elle ne voulait pas se soumettre à l'exercice. Frustré, il tournait en rond tandis qu'elle lisait assise sous l'ombre d'un arbre.

- Tu crois sérieusement que ton physique de fragile va te protéger des balles? demanda-t-il en se plantant devant elle. Hey, t'es sourde? Pourquoi tu fous rien? T'as la trouille alors tu t'attends à ce que l'on fasse tout le sale boulot à ta place?

Piquée au vif, Ottawa darda sur Denver un regard sombre à glacer le sang mais ne répondit pas à sa provocation. Les autres, interpellés par le ton énervé du fils de Moscou, interrompirent l'exercice attendant une réaction de la jeune femme.

-Comme d'habitude tu ne réponds pas et tu m'regardes comme si tu t'en foutais, et bah tu sais quoi, j'pense que t'es une lâche qui n'a pas sa place ici!

-Hey, fils, ne lui parle pas comme ça. Elle n'a rien fait. Intervint Moscou inquiet par l'absence de réponse d'Ottawa ce qui renforçait la colère de Denver.

-Justement c'est tout le problème, on ne va pas braquer la Fabrique Nationale de la monnaie et du timbre à coup de bouquin, ironisa Rio rajoutant son grin de sel.

-Il a raison, pourquoi on s'entraîne tous et pas elle?! s'indigna à son tour Tokyo.

-Vous allez baisser d'un ton tous les trois, le Professeur ne l'y oblige pas alors pourquoi on le ferait? argumenta Nairobi pour défendre la française.

Les reproches s'accumulaient dans tous les sens, le Professeur craignait que la situation dégénère mais son frère lui fit signe de ne pas intervenir. Il semblait curieux de voir la suite.

OS- Casa de papel Où les histoires vivent. Découvrez maintenant