What If...?

How I Met Your Mother

C'était le dernier soir qu'ils passaient à Faro. Le petit groupe d'amis était venu pour des vacances, elles touchaient à sa fin mais tout le monde avait insisté pour sortir et profiter encore une fois des bars, d'être ensemble pour faire la fête...pour des vacances, elles n'avaient pas été franchement reposantes.

Pierre s'était fait larguer par sa copine et un de ses amis lui avait proposé ce voyage pour lui changer les idées. Il n'avait pas vraiment réfléchis pour être honnête, il avait précipitamment accepté et avait sauté dans un avion en direction du Portugal. Un certain Benjamin qu'il avait déjà croisé par le biais de soirées, une connaissance finalement (mais dont il n'avait gardé aucun souvenir marquant) prenait le même avion que lui, depuis Paris. Il n'arrivait pas à faire surgir son visage dans les entrailles de sa mémoire ou dans la foule de passagers qui s'apprêtaient à embarquer. Il avait finis par abandonner la recherche de son compagnon de voyage, de toute évidence, lui non plus ne le remettait pas. Ils passeraient une semaine ensemble dans une villa, ils auraient bien le temps de discuter.

Ils étaient arrivés fatigués, chacun de leur côté et à quelques minutes d'intervalle seulement à la villa réservée pour ce séjour de beuverie. Pierre avait pris la voiture de location et puis, avec raison, s'était fait la réflexion que l'autre homme, qui était toujours introuvable à l'aéroport, devait certainement être en pleine recherche de taxi, qu'il n'était pas perdu...il n'y avait pas de quoi s'inquiéter pour ce fameux Benjamin qui était majeur et vacciné, après tout. En conséquence il était arrivé le premier parce qu'il était toujours bien difficile de parvenir à monter dans un taxi à la sortie de n'importe quel service de transports et ça, le plus âgé de nos deux protagonistes l'avait appris à ses dépends.

Pierre et Ben ne s'étaient pas croisés non plus dans la soirée ce jour-là, parce que le premier avait subis de plein fouet le contrecoup de sa rupture, il avait eu besoin de rester seul dans sa chambre. Le deuxième avait lui aussi vécu des moments difficiles, il avait ressenti un élan de compassion pour le blond (selon les maigres souvenirs qu'il en avait) et préféra ne pas insister pour le faire dîner, de plus, il n'était pas vraiment seul puisque ses trois compagnons étaient arrivés du Canada et un autre autre de Paris.

En bref, ils ne purent se rencontrer que le lendemain matin, un peu par hasard et dans un moment plus ou moins inopportun.

Pierre quittait la sale de bain après sa douche, une serviette nouait autour de ses hanches parce qu'il avait oublié ses affaires dans sa chambre, il ne s'était pas vraiment inquiéter de rencontrer âme qui vive, la pièce où il logeait n'étant pas si éloignée. Ses cheveux dégoulinaient sur le parquet froid du couloir et il suivait des yeux en marchant les éclaboussures que les gouttes d'eau projetaient au sol quand son regard s'arrêta sur des chaussettes blanches. Il releva la tête doucement et eu l'immense...surprise de voir apparaître devant lui un visage qui lui était effectivement, vaguement familier. C'était évidemment Benjamin et tous deux se jaugèrent pendant quelques secondes. Pierre se remémorait doucement sa barbe négligée qui était un effet recherché, il se rappelait ses longs cheveux bruns qui lui tombaient dans les yeux tard en soirée mais qui était habituellement tirés vers l'arrière mais surtout, il se souvenait du son de sa voix et de son rire. Et il avait vraiment envie de l'entendre pour être certain que ce n'était pas un souvenir extrapolé par de l'alcool ou autre euphorie de soirées. Avant qu'il ait pu dire quoique ce soit d'un temps soit peu amusant, Ben tendu la main vers lui et déclara :

-Benjamin Verrecchia.

Seul détail que Pierre n'avait pas oublié. Le blond pris son air le plus sérieux et répondit :

-Pierre Croce et je suis à peu certain que ce serait gênant pour nous deux si je te sers la main.

Le parisien sembla perdu quelques instants et tout à coup la situation dû lui sauter aux yeux, il explosa d'un rire particulier, inimitable et plus que bienvenue à l'oreille du blond. Puis ils se contournèrent en se frôlant et en riant nerveusement et c'est là, qu'ils se rencontrèrent vraiment pour la première fois.