Version éditée du chapitre 42 (correspond au chapitre 32 de la version éditée)

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Un parfum fleuri extirpa Olivia des bras de Morphée. Encore dans les limbes du sommeil, elle garda les paupières fermées et ronronna en frottant sa joue contre son oreiller. Elle sentit le drap quitter son corps, laissant la fraîcheur matinale saisir ses jambes que sa chemise de nuit, quelque peu remontée, mettait à nues. Un léger grognement lui échappa tandis qu'un long frisson la parcourait, du bout des pieds à la pointe des cheveux. Elle perçut alors comme une caresse sur sa cheville, qui longea lentement son mollet puis sa cuisse, jusqu'à la lisière du tissu blanc.

Olivia ouvrit soudain les yeux et découvrit Narcisse, un bouton de pivoine rose poudré à la main, en train d'effleurer sa peau.

— Vous avez osé récidiver ? murmura-t-elle d'une voix endormie.

— Hélas, j'en ai bien peur.

Un sourire étira ses lèvres. Elle fronça pourtant les sourcils avant de déclarer :

— Vous êtes un monstre. La floraison touche à sa fin, chaque fleur est précieuse.

— Tout à fait. Et je les sacrifie avant qu'elles n'éclosent, quand elles sont encore vierges et pures...

Narcisse abandonna la pivoine sur la table de chevet puis se pencha vers Olivia afin de lui voler un baiser. Surprise, cette dernière n'eut pas le temps de réagir qu'il s'était déjà reculé.

— Cela me laisse un goût de trop peu, lui reprocha-t-elle.

Son mari la scruta avec convoitise, un air prédateur plaqué sur le visage. Il prit soin de s'attarder sur ses membres nus comme s'il brûlait de la dévorer, les yeux brillant de désir. Enfin, ses pupilles se fichèrent dans celles de son épouse et il lui adressa un sourire gourmand.

— Vraiment ?

— Vraiment...

En réponse à sa provocation, il bondit vers elle pour la clouer au matelas. Ses doigts froids vinrent s'enrouler autour des poignets graciles de sa femme, l'empêchant de bouger. Olivia était désormais captive de son corps puissant, complètement à sa merci.

Les battements de son cœur s'accélérèrent, son sang s'échauffa dans ses veines tandis que son souffle se mourait dans sa gorge. La sensation indescriptible qui s'était éveillée plusieurs fois au creux de son ventre en présence de Narcisse se manifesta à nouveau. Elle tremblait entre les mains conquérantes la maintenant prisonnière, puis la jeune femme rencontra les yeux indigo braqués sur elle.

— Dites-moi ce que vous désirez, murmura Narcisse contre sa mâchoire.

Leurs respirations enflèrent dans le silence de la chambre, avant que la voix chevrotante d'Olivia ne le rompît :

— Vous. Je vous veux, vous...

À peine eut-elle le temps de finir sa phrase qu'elle se trouva entraînée par la fougue de Narcisse. Il se mit à genoux et la débarrassa de sa chemise de nuit en un tour de main, à la manière d'un rustre sans éducation. Olivia n'en fut pas offusquée, au contraire, son attitude la grisa et, face à cette sauvagerie, elle sentit quelque chose palpiter en elle, qui la poussa à serrer ses cuisses l'une contre l'autre. Elle savait qu'elle aurait dû avoir honte d'être ainsi exposée, parce qu'une jeune femme de bonne famille ne devait pas montrer son corps. Mais Olivia désirait plus que tout satisfaire son mari.

— L'amour charnel ne devrait pas être considéré comme un simple devoir conjugal. C'est un art qu'il faut manier avec foi et attention jusqu'à le sublimer. Je veux vous montrer que le corps peut crier sans bruit, que certaines caresses valent tous les poèmes. Qu'un monde de sensations règne à l'intérieur de vous et qu'il ne demande qu'à s'exprimer. Me faites-vous confiance, Olivia ?

NARCISSE (SCÈNES NON CENSURÉES) MATUREOù les histoires vivent. Découvrez maintenant