chapitre 42 (suite)

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Elle sentit alors les lèvres de son époux se poser sur elle, à cet endroit défendu. Elles se murent lentement pour l'embrasser puis le bout de la langue de Narcisse vint la lécher. Au début, elle se fit hésitante, appréhendant la chair tendre, mais ensuite, elle devint téméraire et se pressa avec ardeur contre son intimité. Un gémissement échappa alors à Olivia et le fin duvet de son épiderme se hérissa en réponse à la caresse. Une douce chaleur se diffusa dans le creux de son ventre, réveillant le feu de ses reins, et elle bougea le bassin sans même s'en apercevoir, guidée par les attentions de son époux. Narcisse redoubla de vigueur, plongeant en elle afin d'investir totalement son corps. Olivia se cambra vivement en poussant un léger cri, puis se raccrocha aux draps qu'elle froissa entre ses doigts tandis que ses orteils se recroquevillèrent sur eux-mêmes. Durant un court instant, elle se demanda comment quelque chose de si agréable pouvait être péché, avant de basculer dans un autre monde. Un monde de sensations et d'émotions. Elle était submergée par l'intensité avec laquelle tout son corps réagissait à la pression de la langue de Narcisse sur son intimité. Sa température lui semblait surélevée, sa peau lui avait rarement paru aussi moite... comme si elle avait de la fièvre, en somme. Mais comment diable, Narcisse pouvait-il la mettre dans un tel état ? Son entrejambe se mit à pulser, déclenchant d'exquises crampes dans son abdomen, les battements de son cœur s'emballèrent, faisant s'accélérer la course de son sang dans ses veines, tel un torrent déchaîné. À mesure que Narcisse la tourmentait, aspirant sa peau sensible, léchant et mordillant la chaire tendre, sa respiration se fit mourante. Le corps sur le point de rompre, Olivia s'abandonna totalement à son supplice.

Cependant, juste avant qu'elle ne sombrât dans la jouissance, Narcisse décida d'abandonner sa caresse pour remonter vers sa bouche. Déconcertée de voir son mari cesser ses assauts alors qu'elle se sentait si près de connaître une forme d'apothéose, elle laissa siffler un petit cri de frustration qui le fit rire.

— Seriez-vous contrariée, Madame ? murmura-t-il à un souffle de ses lèvres.

— Non, prétendit Olivia.

— Vous mentez... Et vous le faites très mal.

La jeune femme se tortilla sous le corps de son mari, comme pour échapper à son regard scrutateur. Il semblait tout voir d'elle et cela lui donnait le sentiment d'être vulnérable.

— Il est vrai que j'aime vous tourmenter, Olivia, mais je crois que je préfèrerais davantage vous voir imploser. Je vais vous l'offrir, ce voyage inconnu, reprit Narcisse.

Il se pencha pour l'embrasser ; la jeune femme se crispa. Elle n'avait pas oublié où sa bouche venait de se poser et l'espace d'un instant, elle ressentit une légère répulsion à l'idée de se goûter. Ayant remarqué son trouble, son mari arqua un sourcil étonné avant d'échapper un rire. Désarçonnée par sa réaction, Olivia eut besoin de se justifier.

— Cela me semble... sale.

— Je suis sale ? s'étonna Narcisse, amusé.

— Non, cependant...

— Cependant ?

En réalité, la jeune femme ne savait que répondre, elle n'osait partager ses pensées. Elle décida de fermer son esprit à la réflexion et de s'en remettre une fois encore à l'homme qui avait ensorcelé son âme. Ses mains trouvèrent la nuque de Narcisse, elle l'attira à elle afin de capturer ses lèvres. Il répondit aussitôt à sa demande. Enhardi par la vive réaction d'Olivia, il posséda sa bouche comme il avait possédé le reste de son corps. Avec passion. Sa langue chercha la sienne. Elles se trouvèrent et lentement, sensuellement, se caressèrent. La saveur d'Olivia se répandit alors sur ses papilles ; cela la perturba, bien qu'elle décidât de n'en plus rien montrer. Elle mit de côté l'aspect immoral de la chose et se concentra sur le moment. Le désir qui avait sommeillé au creux de ses entrailles était désormais pleinement éveillé, ne demandant qu'à s'exprimer. Un à un, les liens qui continuaient de l'emprisonner cédaient et bientôt, elle serait libérée. Ses cuisses vinrent s'enrouler autour de la taille étroite de son époux, l'enserrant avec force. Guidée par ses plus bas instincts, Olivia ondula lascivement contre le sexe engorgé de son mari, toujours emprisonné sous un carcan de tissu.

Narcisse s'affranchit de l'étreinte possessive de sa femme afin de se débarrasser de ses vêtements à la hâte, puis se repencha aussitôt sur elle. Son torse effleura la poitrine nue d'Olivia, ce subtil contact sur ses pointes durcies arracha un gémissement à la jeune femme. D'une main, son mari lui releva la jambe droite, cala le talon sur son épaule puis guida son érection entre les cuisses fines d'Olivia. Il la pénétra avec paresse et la jeune femme ne sut s'il agissait ainsi pour la ménager ou pour décupler son plaisir en sentant son corps se refermer sur le sien. Un râle appréciateur résonna dans l'espace. Narcisse fit une pause dans sa progression et son regard se ficha dans celui de sa femme. Olivia fut troublée par l'intimité de l'instant, par le flot d'émotions qui habitait ses prunelles sombres. Les mèches noires de ses cheveux retombaient sur son front humide et elle eut envie de les saisir pour attirer son mari à elle. Elle n'en fit rien, la position dans laquelle ils se trouvaient ne le permettait pas.

— Venez, murmura Olivia.

Une lueur animale traversa les iris abyssaux de Narcisse. Il glissa sa main sur la joue d'Olivia, puis de son pouce, joua avec les lèvres pleines de sa femme. Retraçant le contour de sa bouche, il fit pression sur la pulpe charnue. Ce fut si sensuel qu'en réponse, l'entrejambe d'Olivia se contracta vivement autour du membre de son époux.

D'un puissant coup de reins, il s'enfonça en elle jusqu'à ce que son bassin bute contre ses fesses, investissant totalement son intimité. Un grondement de satisfaction échappa à Narcisse alors qu'Olivia fermait les yeux comme pour mieux se contrôler. Le plaisir engendré par son intrusion décupla brutalement une partie des sens de la jeune femme. Soudain, les sons, les odeurs, la poigne de son époux sur sa cuisse, sa peau chaude contre la sienne en contraste avec l'air frais de la chambre, le satin des draps... Le monde qui l'entourait sembla plus réel. Plus vivant. Plus imposant.

Narcisse se mit alors à bouger en elle, avec douceur au début puis à un rythme de plus en plus soutenu ensuite. Ses halètements et le claquement de leurs deux corps qui se rencontraient à chaque va et vient retentissaient dans le silence des lieux. Par sa seule volonté, Olivia s'empêchait de geindre ou d'émettre le moindre bruit témoignant de son plaisir. Elle sentait quelque chose grandir en elle, quelque chose d'inconnu et d'envahissant, mais de délicieusement agréable. Une sorte de picotement qui s'intensifia et se dispersa au plus profond de ses entrailles. La cadence de Narcisse ne lui laissait aucun répit et, tout à coup, son souffle se suspendit, ses membres se raidirent, son bas ventre se contracta et un puissant spasme ébranla tout son être. Olivia ne put retenir un cri. Aussitôt ses muscles se relâchèrent, son cœur martelait si fort dans sa poitrine que ses battements résonnaient dans ses oreilles.

Narcisse continua de se mouvoir en elle, jusqu'à ce que la jouissance l'emportât. Il se retira alors vivement du corps de sa femme et se répandit sur les draps et sur sa cuisse étendue. Puis il relâcha la jambe qu'il maintenait sur son épaule et la caressa avec douceur.

Son regard remonta le long de la silhouette alanguie d'Olivia pour se planter dans ses yeux. Les deux époux s'observèrent un long moment, sans prononcer le moindre mot. Puis la jeune femme rompit le silence.

— Merci pour ce voyage.

NARCISSE (SCÈNES NON CENSURÉES) MATUREOù les histoires vivent. Découvrez maintenant