Un Noël auprès de toi

Chapitre 2 : un vieux couple

Hello tout le monde !! Voici la suite de l'histoire, j'espère qu'elle vous plaira. Bisous de loin dans le respect des consignes sanitaires. 

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Le lendemain matin, Pierre se leva tôt, trop tôt. En réalité, il était si impatient de partir avec Benjamin qu'il n'avait quasiment pas dormi de la nuit, se réveillant souvent pour être sûr de ne pas avoir loupé son réveil. Il fut donc prêt bien trop tôt et tourna en rond dans son salon, vérifiant qu'il avait bien fait tout ce qu'il avait à faire avant de partir.

Il était stressé, la veille lui avait à la fois laissé un goût délicieux et un goût amer. Délicieux car son Ben partait avec lui en vacances dans sa famille et qu'il n'avait pas été trop réticent à ses sous-entendu et amer car, justement, il n'avait été capable que de sous-entendu en se mettant des bâtons dans les roues tout seul. Il avait été capable d'à la fois ouvrir et fermer des portes concernant leur relation et ça le rendait fou. Comment faisait-il pour toujours tout compliquer autour de lui ? Pourquoi lui, qui ne ressentait pas le besoin de confesser son amour avait soudain été si hardi puis lâche au point de regretter son manque de courage au lieu de regretter d'avoir mit en danger son amitié avec le beau brun ? Il était perdu, et avait peur que Benjamin le soit aussi. Mais comment clarifier la situation auprès de son collègues si lui-même était perdu ?
En bref le temps qu'il lui restait était pour lui une torture.

Son téléphone sonna lui indiquant une notification, sauvé par le gong pensa-t-il.

" Salut mon Pierrot ! Je suis presque prêt on mange ensemble avant le départ ? Si tu es prêt, j'aimerai bien qu'on discute de quelques trucs avant de se retrouver en face de ta famille. "

Pierre eut à la fois peur de la discussion que voulait avoir Benjamin et, en même temps, le fait qu'il parle toujours de rencontrer ses parents répandait en lui une douce chaleur, sans parler de adjectif possessif mon qu'utilisait depuis peu son collègue avant son prénom.

"Je suis prêt aussi ! On se dit rdv 12h30 chez toi ? C'est plus prêt de l'aéroport."

"Ok parfait ! Pile le temps pour que je te prépare un bon petit plat "

Pierre eut un sourire niais. Il avait l'impression, quand ils s'échangeaient ce genre de message, qu'ils étaient déjà un vieux couple et ça le comblait.

À 12h25 Pierre sonnait chez Benjamin.

- Dis dont : Mais tu es en avance ! Entres, je suis en train de finir.

Pierre entra alors, il fit comme chez lui accrochant sa veste au porte manteau, enlevant ses chaussures. Ce sentiment de routine de couple le comblait, il faillit terminer sa route en enlaçant le dos du cuisinier mais il se retient de justesse à quelques centimètres de son dos. Il huma l'odeur qui s'échappait de la poêle qui se mélangea à celle de son ami, il fut de nouveau remplit de bonheur.

-Je t'ai préparé une nouvelle recette tu m'en diras des nouvelles !

Benjamin s'était retourné en parlant, la cuillère au dessus du creux de la main pour faire goûter son chef-d'œuvre à son ami. Mais Pierre était si proche qu'ils se retrouvèrent quasiment nez à nez. Leur yeux se connectèrent naturellement et la tension augmenta d'un cran dans la pièce. Benjamin surprit, essaya de supprimer la gêne qui était survenu en mettant la cuillère qu'il avait dans la main devant la bouche de son collègue. Mais cela eut l'effet inverse. Sans quitter le regard de son hôte, Pierre s'humecta les lèvres puis prit en bouche la cuillère ainsi proposée. Il eut un râle de contentement et ferma les yeux quand le goût de la préparation du brun atteint ses papilles.
Cette vision suffit presque à Benjamin pour jouir, il savait que la cuisine avait quelque chose de sensuelle mais cela dépassait toute son imagination. La vison que Pierre lui avait offerte avait retournée son bas-ventre le faisant se contracter si fort qu'il ne pu nier plus longtemps qu'il était attiré par le grand bond.
Quand les yeux bleus qu'il connaissait si bien revinrent se poster dans les siens il rougit immédiatement et se retourna pour faire semblant de continuer à cuisiner.

- C'est exquis mon Ben ! Bravo, encore une réussite pour le chef Verrecchia.
Dit Pierre en posant un baiser sur la tempe de son ami avant de disparaître dans le salon.

Que vient-il de se passer ?
C'était la question que se posait les deux hommes chacun de leur côté.

Benjamin, resté bloqué devant sa plaque de cuisson, essayait de contrôler sa respiration qui s'était emballée mais la tâche était rendue difficile par le souvenir du soupir de plaisir qu'avait lâché Pierre et de celui de ses lèvres contre sa peau.

Pierre, marchait en rond dans le salon en essayant de faire redescendre la tension accumulée, mais ce fût une tache compliquée car ses pensées revenaient sans cesse au brun à quelques mètres de lui et à la scène qui venait de se dérouler : aussi inattendue qu'exquise.

Au bout d'une dizaines de minutes, Ben appela son collègue pour passer à table. Et d'un accord tacite, ils firent comme si rien ne c'était passé plus tôt et reprirent là où ils auraient du commencer à l'arrivée de Pierre.

- Comment tu vas aujourd'hui ?

- Bien merci, j'ai pas beaucoup dormi mais je me rattraperais dans l'avion. Et toi ?

- Au top ! L'idée de retourner en Amérique du Sud me plaît beaucoup !  Ça va nous changer les idées après cette année confinée.

- Oui c'est sûr ! Tu verras je suis sûr que tu aimeras le quartier de mon frère, c'est vraiment un coin sympa.

- En parlant de ton frère, j'avais quelques questions pour toi.

- Tu l'as dis toi même hier j'ai réponse à toutes tes questions alors vas-y je t'écoute !

- Hier c'était une question pas une affirmation ! Faut pas prendre la grosse tête mon Crossos !

Ils rirent ensemble et cela détendit l'atmosphère.

-Bon du coup : quelques questions.
1. Je dois prendre un hôtel ou participer à la location d'un airbnb un truc dans le genre ?
2. J'ai pas de cadeau pour ta famille je fais comment ?
3. Il y a t-il des sujets à éviter dans ta famille ?
4. Tu peux me rappeler les noms de tout le monde que je ne passe pas pour le gars qui effectue la pire incruste du monde ?

- Doucement, respire ! Je vois que tu y as réfléchi en tout cas. Alors, premièrement tu dors chez mon frères avec nous tous donc pas de soucis. Deuxièmement le cadeau, c'est toi. Ils attendent de te rencontrer depuis longtemps et ton humour va les ravir. Pour ce qui est des représentations, je te montrerait des photos pendant le trajet je vais te faire un PowerPoint tu serras imbattable ! Ensuite, concernant les sujets à éviter...tu sais la famille en Argentine quand tu es lorrain....faut éviter d'aborder la seconde guerre mondiale quoi.

Benjamin prit du temps à tout analyser. Il avait l'impression d'écouter un petit-ami le rassurer avant de rencontrer sa famille, comme hier, et il ne savait pas trop quoi faire de ça. Le côté PowerPoint ressemblait beaucoup à Pierre et ça le fit sourire. Puis la dernière partie de sa réponse lui monta au cerveau et il dévisagea son ami.

- Tu...tu veux dire que...que...

Pierre explosa de rire.

- Shit man ! He did it man ! Je pensais pas que tu tomberais dans le panneau. Ne t'inquiètes pas ! Pas d'oncle ou de grand-père nazi caché dans les placards. Tu aurais dû voir ta tête !

Il rit encore plus fort suivi par le brun dont le rire fit redoubler l'intensité celui du plus grand.

Après s'être calmé Pierre se félicita pour sa blague qui lui avait permis de teinter ces propos précédents de légèreté, histoire d'éviter que la tension étrange de tout à l'heure soir ravivée.

-Bon aller finissons ce repas et filons sinon on va se mettre en retard.

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