𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 𝟏𝟏

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J'ai éternué. Encore.


C'était au moins la dixième fois depuis les cinq dernières minutes.


Je me sentais toute molle depuis l'accident d'hier, quand Law et moi sommes tombés dans le lac et avons dû nager jusqu'à la rive. Et puis, la longue discussion que nous avons eu n'a clairement pas aidé les choses. Depuis, mon état de santé était très nettement en train d'empirer.


"T/P ! Es-tu encore en train de te détendre ? Ce n'est pas le moment pour se reposer, jeune fille ! Et ne me donne plus ton excuse d'être malade. Si tu as eu le temps de trainer dans la maison hier quand nous étions absents, alors tu dois être assez reposée pour t'occuper de ma maison ! Allez, allez ! Les animaux ne vont pas se nourrir tout seuls ! Et tant que tu y es, va au village pour acheter des légumes. Et cette fois si... Ne prends pas ceux qui sont pourris !" La voix de ma mère était toujours aussi agréable. Et si aimante. Comme d'habitude.


J'ai soupiré. Peu importe la façon dont ma journée commençait, les souvenirs d'hier soir me ramenaient au réconfort du beau brun et me faisaient même oublier ma famille si sympathique. J'étais finalement assez reconnaissante du fait qu'il m'ait convaincu de ne pas rentrer seule chez moi, surement pour apaiser ses inquiétudes. Il a d'ailleurs facilement réussi à me porter dans ses bras jusqu'à chez moi et a même attendu à mes côtés jusqu'à ce que ma famille rentre. Ce moment qu'on a passé à regarder les étoiles côte à côte sur le banc reste ancré dans ma mémoire.


Et, avant que nous nous séparions, il m'a même embrassé le front et m'a doucement souhaité une bonne nuit. Law a tout de même disparu dans la nuit noire, me laissant moi et mes pensées dans un confortable silence. À ce moment, je pensais vraiment que la brise nocturne m'aiderait à calmer mes rêveries, mais la perplexité de la confession de Law m'a poussé à tout mettre de côté et à aller me coucher. Mon lit et ses draps m'invitaient silencieusement à les rejoindre et à détendre mes muscles. J'ai donc succombé à un sommeil agité, en rêvant de la seule personne qui m'aimait sincèrement... Le retour des papillons !


"N'ignore pas notre mère, T/P." Maintenant, une autre voix avait décidé de se mêler d'une conversation qui ne la regardait pas. Un ton sévère qui laissait s'attarder les mots dans ma tête. "Tu te comportes comme un enfant et non comme la future mariée que tu devrais être. Tu devrais au moins respecter les règles mises en place dans la maison et de ce fait arrêter de procrastiner dès que l'occasion se présente ! Du moins, si tu veux trouver un mari convenable qui saura s'occuper de tes manières capricieuses."


N'ayant pas assez d'énergie pour me défendre ou même me plaindre, j'ai écouté leurs ordres et immédiatement quitté la maison avec un panier et un mauvais mal de crâne.


Une mariée, hum ? Je ne rigolais rien qu'à l'idée avec toujours une petite voix dans ma tête me rappelant Law et son rire. Mais ma migraine devenait insoutenable et m'a forcé à m'arrêter dans mes pas et dans ma rêverie.


Mince, ces herbes ne seront pas suffisantes ! Il me faut quelque chose de plus fort. Pensais-je.


Quand j'ai finalement atteint l'entrée de la ville, en me fondant parfaitement dans la masse. J'ai, sans le savoir, profité de la bienveillance de Kokoro-san au marché. Pendant que j'avalais quelques gorgées du remède spécial qu'elle m'avait donné en me rassurant du fait que cette médecine maison allait surement agir sur cette terrible douleur. J'ai découvert que la raison du parfum particulier dans ma gorge. C'était de l'alcool. Et puisque je n'étais pas habituée à ce type de changements dans mon corps, mon état s'aggravait peu à peu et je sentais déjà de légers étourdissements en plus de la sueur qui perlait sur mon front.

𝘞𝘐𝘛𝘏 𝘠𝘖𝘜 ❦Où les histoires vivent. Découvrez maintenant