1- Match

1.4K 77 149
                                    

Anakin 🏀

Le match se termine dans cinq minutes, j'ai tout donné. L'adrénaline m'aide à garder le rythme. Les bruits de la balle et des rebonds quand nous lançons me martèlent les oreilles. La chaleur est étouffante et je souffle pour me donner un peu d'air. La sueur coule de mon front entre mes yeux, m'aveuglant quelques instants. Il faut gérer l'effort sur la dernière ligne droite et gagner un peu de temps, car nous avons douze points d'avance. Si nous ne faisons pas d'erreur sur le temps qu'il nous reste, nous pourrons faire la fête ce soir.

Une faute encore de nos adversaires, les sifflets des arbitres résonnent, je me plie en deux pour chercher un peu d'air. L'équipe adverse nous en fait baver. Les Toulousains ont gagné les championnats nationaux l'an dernier, et ne veulent pas lâcher leur titre.

Nous jouons à domicile dans le gymnase de la fac de Saclay, un bâtiment moderne de vitre et de panneau blanc. La grande salle, est bondée et surchauffée. Des clameurs, des cris que j'occulte complètement, proviennent des tribunes qui longent le terrain.

Je regarde Alex, notre capitaine, un blond aux yeux bleus, pour lui signifier que ce sera sur la gauche et rapide. Il ne réagit pas ! C'est le secret de notre réussite : se comprendre au quart de tour et si discrètement que personne ne peut déchiffrer nos échanges. J'ai mal partout, mais il suffit que je me rappelle que ce sport c'est ma vie, pour lancer un shoot bien loin, que personne n'a vu venir, si ce n'est Alex qui marque. Enfin le sifflet de fin du match retentit, on a gagné. Notre coach est fou de joie et il danse la gigue, dire que ce matin il se plaignait de ses articulations douloureuses. Les gradins sont pleins à craquer, sur les vingt rangées. C'est cool, presque toute l'école est là ! Les clameurs dans le gymnase me font reprendre conscience du public qui nous entoure.

Nous saluons notre public heureux et pour ma part, comme à chaque fin de match, j'adresse un remerciement silencieux au destin. Grâce à ce sport, j'ai pu faire sport-étude et obtenir une bonne école, avec un programme adapté. La plupart de mes copains d'école m'ont suivi ici à l'école Polytech de Saclay. Nous avons même un dortoir réservé aux sportifs, la seule contrepartie est de jouer sous les couleurs de l'école ou de l'équipe nationale espoirs et faire des photos de promotion de temps en temps comme des stars. Plus tard, nous pourrons tenter de rejoindre une des équipes professionnelles, j'hésite encore pour ma part et pour l'instant je continue mes études d'ingénieurs.

Des cris d'inconnus me font sourire malgré moi :

─ Anakin on t'aime ! Qu'est-ce que tu es fort !

Les autres joueurs ont aussi leurs admiratrices, je trouve cela ridicule. On se salue avec l'équipe adverse et franchement face à eux, je ne me sens pas costaud.

─ Vous allez pouvoir chopper ce soir ! grimace Gary, un joueur toulousain.

─ Vous assurez les gars ! le console Sébastien, notre géant dans l'équipe, un métis de presque deux mètres dix. Venez avec nous boire un coup et on partagera.

Des filles hurlent, nous empêchant de nous entendre.

─ Elles n'ont pas de vocabulaire ! rouspète Ben, lui a une peau d'ébène et surtout une crinière de lion qui ne laisse personne indifférent.

Avec les coachs et les joueurs, nous allons dans un restaurant tous ensemble. Ensuite ils veulent aller en boite, j'ai la flemme et je serais bien resté entre nous, mais ils ne me lâcheront pas et sont bien décidés à s'y rendre. C'est ce que je craignais, dès que nous arrivons, des inconnus nous collent. Je ne suis pas assez saoul pour les supporter. Je suis assez exclusif dans mes amitiés et ne supporte que les autres joueurs, mes copains d'entrainement. Je ne sais pas discuter pour ne rien dire avec des inconnus et je n'aime pas faire de nouvelles connaissances.

Basket & Astrophysique [ BL]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant