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Johnlock

Le soleil inondait doucement sur le 221B Baker Street, alors que le fameux détective Sherlock Holmes était couché sur son canapé, dans la position qui le menait généralement à son palais mental. Mais ce matin, il n'y arrivait pas. Et ce fait le frustrait, plus qu'il ne l'était déjà. Car c'était bien cela, la frustration, qui l'empêchait d'accéder au seul lieu où il pouvait laisser son esprit parcourir les milliers d'informations qu'il possédait. La source de sa mauvaise humeur descendit alors. Une jeune femme arriva, habillée simplement d'une chemise trop grande pour elle, et sourit à Sherlock distraitement avant de se diriger vers la cuisine pour commencer à se faire un café. Le détective eut un sourire hypocrite volontairement exagéré, sachant pertinemment qu'elle ne le voyait de toute façon pas. Non, tout ce que cette femme voyait - et dévorait même des yeux -, c'était le docteur John Watson. À peine pensa-t-il à ce dernier que le blond arriva à son tour, à moitié vêtu comme sa petite amie.

- Bonjour Sherlock, salua-t-il rapidement avant de partir dans la cuisine.

Le détective grommela, avant de lever les yeux au ciel quand il entendit le bruit d'un baiser. Comme s'ils n'avaient pas fait assez de bruits durant la nuit. Il se redressa subitement et partit récupérer son violon en marchant sur la table basse, l'accordant puis entamant un morceau rapide, peu plaisant. Le brun vit du coin de l'œil que son colocataire soupira, lui arrachant un léger sourire conquérant.

- Je vais vous laisser, souffla la petite amie de John en souriant. 
- Tu veux que je te raccompagne ? répondit-il sur un ton d'excuse. 
- Non, ne t'inquiète pas. On se revoit ce soir ?

Le rythme du violon s'accéléra. 

- Ouais. Bonne journée. 

Ils s'embrassèrent à nouveau, avant que la fille aux cheveux bruns ne parte enfin de l'appartement. Sherlock arrêta aussitôt de jouer et se drapa dans sa robe de chambre, avant de se laisser tomber rageusement dans son fauteuil. John se tourna vers lui avec un regard exaspéré.

- Je peux savoir à quoi tu joues ?

Le brun ne répondit pas, se contentant de faire une moue boudeuse. Un enfant. Ce qui arracha un soupir agacé à son colocataire. 

- Sherlock, je te l'ai dit, Emily ne pouvait pas rentrer chez elle à cause des travaux qu'il y a dans son appartement. Tu étais plutôt d'accord de la laisser dormir ici jusqu'aux dernières nouvelles.
- Dormir John, dormir. C'est là le petit fait que vous semblez ne pas savoir comprendre. Vos bruits m'ont dérangés durant mes expériences ! 

John tourna vivement la tête, faisant de son mieux pour contenir sa colère, bien que la honte ait légèrement teinté ses joues. 

- Et c'est une raison pour te montrer désobligeant envers elle ? souffla-t-il avec toute la patience du monde. 
- Pourquoi ça n'en serait pas une ? répondit Sherlock avec une telle sincérité que John désespéra. 

Manifestement, son ami - bien qu'en cet instant il avait un peu de mal à coller cette définition à l'homme assis en face de lui - resterait toujours ignorant sur la science de l'humanité et sa société. Si parfois c'était un avantage, il arrivait plus souvent que le docteur doive passer derrière lui pour corriger ses impolitesses. John le regarda un instant. L'air bougon au visage, la bouche en moue, ses yeux limpides virés sur son archet, Sherlock était réellement charismatique. Mais définitivement hors de portée. Le blond l'avait bien compris lors de leur première rencontre. Et il avait beau tenter de l'oublier en passant son temps à draguer des femmes, ses relations se finissaient toujours à cause de sa négligence envers elles. Il n'était pas mauvais, loin de là, mais les petites amies qui avaient défilé dans sa vie depuis sa rencontre avec Sherlock n'étaient pas dupes : elles ne l'intéressaient pas, du moins pas totalement.