First real summer

Chapitre 1

Il est 11h34. Le train arrive en gare. 

Je vais enfin le revoir.

Debout dans l'allée, entre deux sièges, je suis penché en avant pour observer l'extérieur. Espérons qu'on se retrouve facilement. C'est que malgré la taille de cette petite ville, il y a beaucoup de passage. C'est une gare « carrefour », où l'on peut faire ses changements afin de prendre un autre train qui nous mènera encore plus loin. Mais aujourd'hui, avec ce matin si bleu, si clair, je ne partirai pas plus loin. Ma destination finale est ici... Pour ma plus grande joie !

Une secousse me bouscule un peu et me préviens que le train freine. Mon regard court un moment au dehors, et je le vois enfin. Le plus beau sourire du monde n'attends que moi.

Le visage calme de mon ami me rappelle soudainement toutes ces fois où nous rentrions tard le soir. Moi, souvent bourré et lui toujours aussi stoïque. Il riait de mes bêtises et moi j'étais comblé de passer du temps avec lui. Rare sont ceux qui arrive à autant briser sa carapace que moi !

Je sautille sur place tout en secouant ma main près de la vitre. Il est là ! Il est venue jusque devant ma porte de wagon pour venir me chercher !

La petite file des autres passagers avance enfin. J'arrive finalement près des bagages. Je récupère vite ma valise et sort en trombe du train. Le sourire si discret de mon ami s'intensifie encore alors que je cours à corps perdu vers lui en hurlant son si beau prénom.

« DAVIIID !! »

Sans aucune honte, je lâche ma valise et me jette à son cou. Et comme j'ai pris pas mal d'élan juste avant, nous nous écroulons sur le quai de la gare. Il éclate de rire et s'assoie en tailleur en me gardant contre lui :

« Hahaa ! Est ce qu'une fois dans ta vie tu me dira « bonjour » normalement ?? »

Surexcité comme un enfant devant le cadeau de noël qu'il avait tant attendu, je m'écris, tout fière :

« Jamais !! »

Après une longue étreinte, je libère enfin mon ami.

Nous nous levons et il prend ma valise qui lui parait trop lourde pour moi. C'est vrai qu'il est pas mal baraqué par rapport à moi, mais en tant que danseur de ballet, je suis pas mal non plus ! Si vous pouviez voir mes fesses rebondies, vous seriez jaloux, haha !

Je lui rétorque en la reprenant :

« Tu sais elle est pas lourde du tout ! Elle a des roulettes ! »

Il n'insiste pas. Je lui attrape le bras et le bombarde de question. C'est qu'on ne s'est pas vu depuis six mois ! C'était tellement long...

David est le genre de personne qui nous rende accros à eux. Gentil, serviable, excellent cuisinier et surtout reposant. Oui, c'est bizarre à dire, mais son calme et sa douceur vous relaxe en fait ! Je ne suis pas du genre à marcher pendant des heures en pleine montagne, ou à m'extasier sur un cours d'eau ou une fleur sauvage. Mais avec lui, tout me paraît beau... Du coup, je le laisse m'emmener partout et me faire partager son amour pour la nature.

Bref, l'ami parfait pour prendre de bonnes vacances requinquantes !

Après un petit trajet en bus, nous arrivons à son village. « St-Amour sur eau ». C'est jolie non ? Tout dans ce village est jolie en fait. Des fleurs, une fontaine, des routes pavées et de minuscules maisons font tout son charme. Il doit y avoir peu être 800 d'habitants, pas plus. Et la plupart se connaissent, et me connaissent !