First real summer

Chapitre 6

Aida est la première à me le reprocher :

« Ça va pas Morgan ?? Tu m'as fait peur ! »

Je me met debout et sautille en m'appuyant sur la table du salon tout en jubilant :

« Vu que Aida va dormir ici, elle va avoir besoin de sa propre chambre ! Et moi, je vais être obligé de partager ma chambre avec David du coup ! »

David toussote en s'étouffant avec son verre d'eau, pendant que Léo explose de rire :

« -Hahaa cette excuse nulle ! Si ça se trouve, Aida a pris une chambre à l'hôtel !

-Non, elle en a pas pris, pas vrai Aida ? »

Ma meilleur ami hésite :

« -Heuu...

-HA ! Tu vois, Léo ! Elle dort ici ! »

Léo se moque :

« -Moi je l'ai pas entendu le dire, mon chère Morgan.

-Aida ! »

Mon ami au cheveux noir me regarde furtivement, puis elle pose ses yeux sur David qui se lève pour fuir la discussion. Moi je l'a supplie du regard en essayant de retenir David par la manche !

Dis que turestes ! S'il te plaîîît ! S'il te plaîîît !

Ma chérie me sourit finalement et me dit en regardant fièrement notre ennemi :

« Tes désirs sont des ordres, mon lapin. »

Je glousse un long « ouiiii ! » en enlaçant le bras du bel asiatique.

La journée se passe super bien. Je suis au paradis en fait. Tout est parfait. J'ai mes amis, un temps superbes, la nature à perte de vue, des tas d'heures à perdre en parlottes et en bouffes,... Que demander de plus ?

Que demandez de plus ? Eh bien une soirée est organisée dans les jours qui suivent ! Je pense que j'y connaîtrais pas beaucoup de gens... Mais je me souviens de deux trois amis de mon David qui étaient plutôt sympa au village.

Alors ça ira !

Et puis j'ai ma Aida. Et mon David ! Et. Léo.

Il est 19h30 et David et moi finissons le tour des environs du village. L'air est doux. Le ciel encore un peu mêlé aux couleurs de l'après-midi, s'obscurcit doucement. Aida m'a laissée seul avec notre ami, j'espère que ça ira pour elle à la maison. Mais la visions de David me tendant la main, me sort de mes pensées. Désolé Aida, mais je vais un peu profiter de cette intimité avec mon fantasme ! Hihi, courage avec Léo.

Je lève donc les yeux vers le bel asiatique qui était monté sur une butte de terre. Avec un sourire dur à contenir, je pose ma main dans la sienne et le laisse m'aider à le rejoindre. Ça y est. Je suis en haut de la petite colline avec lui. Mais au lieu de décrire la vue, je pense que je vais plutôt vous parler de sa main qui n'a pas tout de suite lâchée la mienne.

Il a dû se passer seulement 7 secondes.

7 secondes de contact. 7 secondes où nos doigts sont restés soudé entre eux. Nos poignet ont tournés pour m'aider à monter, puis ils ont décidés de rester là 3 secondes de plus je pense... Ce n'est rien 3 secondes en soit, mais prenez la main de votre ami et garder la entre vos phalanges 3 secondes.

Alors ? C'est étrange comme situation, n'est ce pas ?

Quand il a finalement brisé notre lien, j'ai remarqué son regard qui ne croisait pas le mien. Il a préféré sourire en voyant notre minuscule étreinte. Puis en lâchant mon membre, il a directement regardé au loin. En silence.

Sans un mot, j'ai bien compris ce que traduisait ses gestes.

Il a eu l'air presque rassuré que ce geste ne soit pas une source gêne. Aucun de nous n'a rougis ou n'a retiré brusquement sa main. On les a regardé, enlacées, puis nous nous sommes lâché naturellement. Pour nous c'était un geste comme un autre.

Moi aussi je suis heureux de notre proximité, David. J'aime te savoir si à l'aise avec moi...

L'obscurité a bien couvert la campagne maintenant. Un voile bleu nuit habille le village toujours animé. C'est l'heure de rentrer.

Il m'a fallut un moment avant de sortir des toilettes.

Je voulais juste faire un petit tour avant d'aller me coucher, mais ensuite je me suis souvenu de qui j'allais rejoindre pour dormir.

Je me sens tout bizarre. Ma confiance en moi s'est évaporée et soudain je me pose une centaine de questions. Mes doigts frôlent ma poitrine vibrante. Est ce que je vais seulement réussir à m'endormir si près de lui ?

Au bout d'un long moment, je daigne enfin sortir de ma cachette. Je ne peux pas dormir ici de toute façons hein ?

Bon. Il va falloir que je me calme. Allez souffle lentement. Inspire. Expire. Tu peux le faire. C'est David, il ne fera rien d'étrange ou de déplacé. Il n'est pas comme ça. Et puis...c'est peut être l'occasion de voir si notre relation peut...évoluée ? Putain arrête avec ça ! David est hétéro. Il aime les femmes. Et toi, tu es un putain d'homme ok ??

Je me stoppe devant la fameuse porte.

Mon cœur tambourinant, se presse maintenant.

Arrête de te mettre la pression comme ça. Pourquoi tu te blesse toi même ? Tu ne peu rien n'y changer. Alors profite de son amitié si précieuse, et n'en n'attends pas plus de la vie...et de lui.

Je relève la tête et gonfle mon torse. Aller. Pousse cette putain de porte.

David se tourne enfin sur moi. Je rougis légèrement mais reste stoïque. Même un peu trop... En effet, David me demande en replaçant sa couette correctement :

« Tout va bien, Morgan ? T'as presque l'air en colère là ! »

Mon ami s'assoie ensuite au bout de son lit pour m'observer. Mes yeux glissent ailleurs afin de retrouver mon calme.

C'est vraiment plus stressant que je le pensais.