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Ce matin-là, ce fut avec étonnement que les membres de l'équipe masculine virent les jumeaux arriver avec une tête de mort-vivants. Aucun d'eux ne parla pendant que tous se changeaient, ni même quand ils partirent courir. D'ailleurs, ils avançaient à une allure bien plus modérée qu'à l'accoutumée.

Bien trop intrigué par ce silence exceptionnel, Ginjima se porta volontaire pour éclairer le reste de l'équipe une fois qu'ils furent rentrés.

— Vous avez joué à la console jusqu'à quelle heure, encore ? plaisanta-t-il.

Aucune réponse, si ce n'est un grognement mécontent de la part de leur setter titulaire.

— Oh, là, ça sent mauvais, lança Aran, soucieux.

— Il s'est passé quoi encore ? poursuivit le deuxième année.

— Ça a un rapport avec votre coup de fil d'hier soir ? lâcha Suna de sa voix nonchalante, tout en se rapprochant.

— De quoi tu parles ? s'interloqua Ginjima.

Les deux frères se figèrent, tendus.

— J'ai pas tout compris, ils étaient en panique et ils m'ont demandé le numéro d'une camarade de classe, expliqua le central.

Atsumu, dans un geste dramatique, se laissa tomber par terre, abattu.

— On est complice de meurtre ...

— Ferme-là, abruti ! s'écria son frère, en lui flanquant un coup de pied. Nous porte pas la poisse !

— Qu'est-ce que vous avez encore foutu ? soupira Aran, fatigué.

— Mais j'ai rien fait, pour une fois ! rétorqua le blond, avant de pointer son frère du doigt. C'est d'sa faute !

— Comment ça, c'est d'ma faute ?!

— Si tu l'avais raccompagné chez elle, on n'en serait pas là !

— Ta gueule, enfoiré ! Elle voulait pas, j'allais pas la forcer ! Je stalke pas les filles, moi !

Les trois volleyeurs les regardèrent s'engueuler, dépités. Ils ne comprenaient rien à ce qui avait pu se passer la veille, et engendrer une telle situation.

Lorsqu'Osamu empoigna le col de son frère, le poing levé, Ginjima s'avança pour le retenir.

— Vous battez pas de bon matin ! s'exclama-t-il, paniqué.

— Qu'est-ce qu'il se passe ?

La voix calme et posée de Kita résonna derrière les jumeaux. Ceux-ci se figèrent dans la seconde, comme des enfants pris sur le fait en train de faire des bêtises.

— Pourquoi vous battez-vous ? demanda le capitaine, son regard perçant fixé sur les deux garnements.

Dans un murmure incompréhensible, les jumeaux tentèrent de donner une explication. Sans succès.

— Articulez, on n'a rien compris, soupira Aran.

Osamu se chargea de faire un résumé de la situation dramatique dont ils avaient été témoins hier soir. Kita les écouta d'une oreille attentive, hochant la tête de temps à autre.

— On a cherché un contrôleur pour lui expliquer la situation, et il a appelé la station pour voir ce qu'il en était. Apparemment, les agents de sécurité l'ont trouvé et l'ont amené à l'hôpital. Mais depuis, on a aucune nouvelle, termina Osamu.

— Comme on avait aucun moyen de savoir si elle allait bien, on a téléphoné à Suna. On pensait qu'il aurait son numéro, et qu'on pourrait essayer de la contacter, ajouta Atsumu. Mais bon, il l'avait pas.

𝐖𝐡𝐞𝐧 𝐭𝐡𝐞 𝐜𝐨𝐬𝐦𝐨𝐬 𝐛𝐥𝐨𝐨𝐦 𝐚𝐠𝐚𝐢𝐧 || [HQ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant